75e régiment de rangers 75th Ranger Regiment | |
Insigne du 75th Ranger Regiment. | |
Création | 28 janvier 1974 (1er bataillon) |
---|---|
Pays | États-Unis |
Branche | US Army |
Type | Régiment d'infanterie légère |
Rôle | Infanterie légère d'opérations spéciales |
Effectif | Environ 2 000 |
Fait partie de | US Army Special Operations Command (USASOC) |
Composée de | Trois bataillons |
Garnison | Fort Benning, Géorgie |
Ancienne dénomination | 75th Infantry Regiment (Ranger) |
Devise | Sua Sponte (« De leur plein gré») Rangers lead the way (« Les Rangers ouvrent la voie ») |
Batailles | Opération Eagle Claw Invasion de la Grenade Opération Just Cause Opération Tempête du désert Opération Gothic Serpent Opération Liberté Immuable Opération Liberté irakienne |
modifier |
Le 75e régiment de rangers (en anglais : 75th Ranger Regiment) est l'une des forces spéciales de l’US Army.
Seule unité de rangers existant actuellement dans les Forces armées des États-Unis, ce régiment constitue une unité d'infanterie légère d'élite dédiée aux opérations spéciales qui est flexible, très entraînée et rapidement déployable.
Le terme de « ranger » est utilisé aux États-Unis depuis le XVIIe siècle pour désigner des unités d'infanterie. Ces unités ont été alternativement au cours de leur histoire, des unités de ligne ou des unités de raid derrière les lignes adverses (ainsi que, pendant la guerre du Viêt Nam, des unités de reconnaissance organiques aux grandes unités). C'est aussi depuis 1950 le nom d'une école d'aguerrissement, la Ranger School, dont le cursus n'est cependant pas lié aux unités Ranger.
À la suite de la guerre du Kippour, les officiers supérieurs de l'US Army perçurent le besoin d'une unité pouvant être déployée rapidement n'importe où dans le monde[1]. Une des conséquences fut que le chef d'état-major de l'US Army, le général Creighton Abrams, ordonna la création d'un bataillon ranger. Par ailleurs, implicitement, ces rangers devaient servir d'exemple pour le reste d'une US Army démoralisée depuis la guerre du Viêt Nam. Les cadres formés dans ces bataillons tournent au cours de leur carrière dans d'autres unités de l'US Army, leur apportant l'expertise qu'ils ont acquise en unité ranger[2]. Le 1st Battalion (Ranger), 75th Infantry Regiment fut créé le à Fort Benning, et déménagea à Fort Stewart le suivant. Trois mois plus tard, le , le 2nd Battalion (Ranger) était créé à Fort Lewis[3]. Les bataillons ranger furent impliqués dans les plans d'urgence pour des opérations de contre-terrorisme établis à partir de 1976. Dans les exercices réguliers de ce scénario, les rangers capturaient la zone concernée et parfois menaient l'assaut pour libérer des otages[4].
Depuis leur création, les rangers ont participé à la plupart des opérations militaires américaines d'envergure. La première fut, en 1980, la participation d'éléments du 1er bataillon aux préparatifs pour tenter de libérer les otages américains en Iran[5], y compris l'opération Eagle Claw.
Après la crise des otages, le Joint Special Operations Command (JSOC) fut mis sur pieds pour les opérations de contre-terrorisme, et ce commandement avait besoin d'une composante ranger, notamment pour les captures d'aéroports, ce qui rencontra l'opposition de l'US Army pour qui les rangers devaient rester une unité d'infanterie légère. Un compromis fut mis au point, les bataillons alternant entre tâches d'infanterie légère et entraînements aux opérations spéciales avec le JSOC. Le FORSCOM finance les frais normaux des rangers en tant qu'unité d'infanterie légère, tandis que d'autres budgets paient leurs dépenses spéciales[6]. Par ailleurs, les bataillons de rangers constituent un vivier de jeunes soldats d'élite où recrutent les forces « véritablement » spéciales comme les Special Forces ou la Delta Force. En 2006, on estimait qu'environ 70% de la Delta Force étaient d'anciens rangers[7]. Enfin, les officiers ranger constituent une part importante du personnel du JSOC[8].
En 1983, les deux bataillons ranger participèrent à l'invasion de la Grenade. Le premier jour de l'invasion, le , les deux bataillons sont parachutés sur l'aéroport de Point Salines. Ils connaissent certains des combats les plus importants de l'invasion contre des Cubains pour sécuriser la zone de l'aéroport et atteindre le campus de True Blue. Le lendemain, un assaut héliporté est monté pour prendre le campus de Grand Anse avec des rangers emmenés par des hélicoptères des marines. Le , des rangers prennent d'assaut la caserne de Calivigny[9].
Le , le 3rd Ranger Battalion et le quartier-général régimentaire étaient activés à Fort Benning[3]. Le , le régiment fut renommé 75th Ranger Regiment[5] et reçut l'autorisation de tracer sa généalogie officielle des unités de rangers ayant existé depuis les « rangers de Darby » (qui faisaient jusqu'alors partie de la généalogie officielle des Special Forces).
Les 4th, 5th et 6th Ranger Battalions furent également réactivés par la suite, formant la Ranger Training Brigade encadrant la Ranger School. Ces bataillons font partie de l'école du Training and Doctrine Command (TRADOC) de l'US Army, et ne font pas partie du 75e régiment de rangers.
En 1989, le 75e régiment au complet participe à l'invasion du Panama. A l'heure H, son 1er bataillon est parachuté sur le complexe formé par l'aéroport international Omar-Torrijos et l'aéroport militaire de Tocumen, tandis que les 2e et 3e sautent sur l'aérodrome de Rio Hato. Après la phase initiale, d'autres missions s'ensuivent pour les rangers, assurant la sécurité de l'ambassade des États-Unis, obtenant la reddition de troupes panaméennes et stabilisant des secteurs de la capitale[10].
Pendant la guerre du Golfe, une compagnie renforcée du 1er bataillon est déployée tardivement en soutien aux forces spéciales chassant les missiles Scud en Irak. Elle n'effectuera qu'une mission, la capture et la destruction d'une tour de communications, dans les derniers jours du conflit[11].
Les rangers ont ensuite participé à l'opération Gothic Serpent en Somalie qui s'acheva par les combats de Mogadiscio des 3 et 4 octobre 1993 au cours desquels six rangers furent tués.
Après les attentats du 11 septembre 2001, le 75e régiment de rangers a participé à la guerre d'Afghanistan[12]. et à celle d'Irak. Parmi leurs opérations les plus connues, il y a le raid sur l'objectif Rhino, les combats du Takur Ghar, ou la récupération de Marcus Luttrell.
Pour l'auteur Sean Naylor, le régiment de rangers est l'unité du JSOC qui a le plus évolué dans les guerres postérieures au 11-Septembre, étant au départ « seulement les gros bras derrière le scalpel des special mission units [Delta Force et SEAL Team Six] pour devenir une organisation qui prenait d'assaut le même type d'objectifs que ces unités. » Les officiers rangers se sont vu confier le commandement de forces opérationnelles du JSOC de plus en plus importantes, jusqu'à commander les forces du JSOC sur un théâtre d'opération, en Afghanistan, en 2009[13].
Par ailleurs, certains cadres du régiment sont affectés individuellement au programme d'opérations contre-terroristes de la Central Intelligence Agency (CIA) en Afghanistan, dit Omega puis ANSOF[14].
Le 75e régiment de rangers est organisé comme suit[15] :
Chaque bataillon est organisé en quatre rifle companies (compagnies de fusiliers, appelées compagnies A à D), une Ranger Support Company (RSC) (soutien, compagnie E), et une reconnaissance platoon (section de reconnaissance).
Le Ranger Special Troops Battalion regroupe divers soutiens du régiment dont une compagnie de transmissions et la Regimental Reconnaissance Company (compagnie de reconnaissance régimentaire, RRC).
En 2021, la formation initiale pour intégrer cette unité se déroule à Fort Benning, et comprend l'entraînement de base du fantassin récemment porté à 22 semaines, l'obtention du brevet parachutiste à l'école aéroportée pendant 3 semaines; puis le Ranger Assessment and Selection Program (RASP) destiné aux hommes du rang et qui dure huit semaines. Le RASP est divisé en deux phases de quatre semaines. La première phase entraîne aux actes élémentaires de combat, ce qui permet aux instructeurs d'évaluer les capacités physiques et psychologiques des candidats. La seconde phase comprend l'apprentissage des tactiques, techniques et procédures avancées relatives au tir, à l'utilisation d'explosifs et la conduite de véhicules en opération.
Le programme d'instruction des officiers et sous-officiers dure trois semaines. Au cours de leurs deux premières années de présence en unité, tous les candidats sont envoyés en stage à la Ranger School.
La classe 03-10 de ayant débuté avec 155 candidats, s'est terminée avec la qualification comme rangers de 56 d'entre eux[16].
Le , pendant le débarquement en Normandie, dans le secteur Dog White de la plage Omaha Beach, le général de brigade Norman Cota, assistant du commandant de la 29e division d'infanterie américaine, cherchant à sortir les unités débarquées de la plage, cria aux hommes du 5th Ranger Batallion : What outfit is this ? (« Quelle est cette unité ? »). On lui répondit : 5th Rangers !, ce à quoi Cota répondit : Well, Goddamn it then, Rangers, lead the way ! (« Eh bien, nom de Dieu, Rangers, ouvrez-nous la voie ! »)
Depuis, Rangers lead the way ! (qui dans ce contexte se traduit plutôt par « Les Rangers ouvrent la voie ! ») est la devise officielle des rangers.
La devise du 75e régiment est Sua Sponte, qui veut dire en latin « de leur plein gré ». Cette devise reflète le fait que les rangers se sont portés volontaires à trois reprises pour pouvoir intégrer le régiment : d'abord pour s'engager dans l'US Army, ensuite pour être qualifié parachutiste, et enfin pour rejoindre le régiment.
Reconizing that I volunteered as a Ranger, fully knowing the hazards of my chosen profession, I will always endeavor to uphold the prestige, honor, and high esprit de corps of my Ranger Regiment.
Acknowledging the fact that a Ranger is a more elite soldier who arrives at the cutting edge of battle by land, sea, or air, I accept the fact that as a Ranger my country expects me to move farther, faster and fight harder than any other soldier.
Never shall I fail my comrades. I will always keep myself mentally alert, physically strong and morally straight and I will shoulder more than my share of the task whatever it may be. One-hundred-percent and then some.
Gallantly will I show the world that I am a specially selected and well-trained soldier. My courtesy to superior officers, neatness of dress and care of equipment shall set the example for others to follow.
Energetically will I meet the enemies of my country. I shall defeat them on the field of battle for I am better trained and will fight with all my might. Surrender is not a Ranger word. I will never leave a fallen comrade to fall into the hands of the enemy and under no circumstances will I ever embarrass my country.
Readily will I display the intestinal fortitude required to fight on to the Ranger objective and complete the mission though I be the lone survivor.
Rangers lead the way!
Les rangers apparaissent dans la série Call of Duty :
Ils apparaissent également dans la série Medal of Honor :