Ministre de l'Éducation Ibrahim Abdel Hadi Pasha Cabinet (d) | |
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Abd el-Razzâq el-Sanhourî Ahmad Mursi Bedr Bey (d) | |
Ministre de l'Éducation 2nd Mahmud Fahmi al-Nuqrashi Cabinet (d) | |
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Mohamed Hasan al-Ashmawi Pasha (d) Abd el-Razzâq el-Sanhourî | |
Ministre de l'Éducation 1st Mahmud Fahmi al-Nuqrashi Cabinet (d) | |
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Abd el-Razzâq el-Sanhourî Mohamed Hasan al-Ashmawi Pasha (d) | |
Ministre de l'Éducation 2nd Ahmad Mahir Cabinet (d) | |
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Abd el-Razzâq el-Sanhourî |
Pacha | |
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à partir du | |
Pacha | |
Bey |
Naissance | |
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Décès |
(à 75 ans) Le Caire |
Nom dans la langue maternelle |
عبد الرزاق السنهوري |
Nationalité | |
Formation | |
Activités | |
Parentèle |
Tawfik El Shawi (gendre) |
Abd el-Razzâq el-Sanhourî (1895-1971 ; عبد الرزاق السنهوري) est un juriste et un homme politique égyptien.
Après des études brillantes au Caire, Sanhourî passe cinq années en France, où il soutient deux thèses à la faculté de droit de Lyon[1]. Revenu en Égypte en 1926, il enseigne le droit, publie de nombreux articles. Sa notoriété va grandissante.
Sanhouri jouissait d'un prestige considérable, qui lui valut, entre 1939 et 1949, d'occuper d'importantes fonctions dans les gouvernements du parti institutionnel saadiste[2], dont celles de sous-secrétaire d'État à la Justice puis de ministre de l'Éducation[3].
Assisté par divers collaborateurs, souvent ses anciens élèves, il est à l'origine de la rédaction du Code civil égyptien (1946-1949)[4], tentative originale de moderniser la charia à la lumière des systèmes judiciaires occidentaux, notamment français : "En combinant la méthode rationnelle de l'Occident aux valeurs religieuses et morales de l'Orient arabe, Sanhouri fut en fait un trait d'union entre deux mondes, deux civilisations. Son œuvre fut sans doute la tentative d'une compréhension éclairée de l'esprit de la législation islamique à la lumière du positivisme du Code civil français"[5].
En , Sahourî devient président du Madjlis el-Dawla (haute cour judiciaire du royaume, ou Conseil d'État). Le , des militaires, hostiles à la monarchie et au système parlementaire de l'époque s'emparent du pouvoir. Jusqu'en , Sanhouri soutiendra les "Officiers libres" et les aidera à donner à leurs initiatives politiques une formulation conforme à la constitution. Il jouera notamment un rôle majeur dans la rédaction du texte que le Conseil de direction de la révolution (Majlis qyadat 'al thawra) soumet au roi et par lequel le roi accepte de s'exiler et d'abdiquer en faveur de son fils. Il participera également à la procédure qui aboutira en 1953 à l'abolition de la monarchie et à la proclamation de la république. Mais, partisan d'un régime constitutionnel, il s'oppose, en convoquant, en , le Conseil d'Etat, aux dérives autoritaires des militaires. Il est alors agressé, en pleine séance, par des éléments extérieurs, sans doute encouragés par une fraction des colonels; ses collègues et un membre des Officiers libres le protègent mais il est blessé et devra être hospitalisé. Gamal Abdel Nasser essaie de réparer "la bavure" mais il refuse de le recevoir et quitte l'Égypte pour se réfugier au Koweït où il restera sept années. Peu après son départ, Sanhourî sera suspendu de ses droits civiques en Égypte pour dix ans. En 1970, il reçoit des mains de Gamal Abdel Nasser la plus haute distinction de l'État pour les chercheurs en sciences sociales.
Sa réputation de juriste s'étendait à tout le Moyen-Orient. Il avait été le principal rédacteur du Code civil irakien ainsi que du Code civil syrien ; après son exil volontaire, il fut l'inspirateur des codes jordanien et libyen (sous la monarchie).
À l’occasion du centenaire de la Faculté de droit et des sciences politiques de l’Université Saint-Joseph, le prix Berytus Nutrix Legum a été attribué, à titre posthume, au Doyen Abdel Razzak Al-Sanhoury Pacha.