Acamprosate

Acamprosate
Image illustrative de l’article Acamprosate
Identification
Nom UICPA acide 3-acétamidopropane-1-sulfonique
No CAS 77337-76-9
No ECHA 100.071.495
Code ATC N07BB03
DrugBank DB00659
PubChem 155434
ChEBI 51042
SMILES
InChI
Propriétés chimiques
Formule C5H11NO4S  [Isomères]
Masse molaire[1] 181,21 ± 0,011 g/mol
C 33,14 %, H 6,12 %, N 7,73 %, O 35,32 %, S 17,7 %,
Données pharmacocinétiques
Biodisponibilité 11%[2]
Liaison protéique négligeable[2]
Métabolisme Nil[2]
Demi-vie d’élim. 20 à 33 heures[2]
Excrétion

rénal[2]

Considérations thérapeutiques
Voie d’administration Oral (comprimés de 333mg d'acamprosate de calcium)[2]

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

L’acamprosate est un médicament utilisé pour le traitement de la dépendance à l'alcool dont la formule est N-acétyle homotaurine (en)[3], un composé organique synthétique analogue à la taurine, mais possédant un carbone supplémentaire dans sa chaine.

L'acamprosate offre une certaine efficacité chez les patients alcooliques pour qui l'abstinence peut être maintenue[4].

Il est fabriqué et commercialisé aux États-Unis sous la marque Campral par Forest Laboratories, et distribué en dehors des États-Unis par Merck KGaA. Il est distribué en France sous forme d'acamprosate calcique sous la marque Aotal[5].

Pharmacologie

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Pharmacodynamie

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Le mode d'action du composé n'est pas totalement élucidé, mais il est démontré qu'il aide à réduire en fréquence et en intensité les risques de rechute[6].

L'acamprosate exerce une action antagoniste sélective sur les récepteurs à glutamate NMDA, ainsi qu'une modulation positive des récepteurs GABA-A[7]. Son action cible donc les mêmes systèmes que ceux responsables de la sédation alcoolique.

Cependant, le produit y agit de manière complexe et indirecte: on pense que les récepteurs GABA-A sont modulés[8] par une inhibition des récepteurs GABA-B, ce qui distingue l'acamprosate des benzodiazépines, qui ciblent les sites GABA-A directement. L'action sur les récepteurs NMDA dépend de la dose consommée et des niveaux de glutamate endogène du patient. Chez un patient alcoolique, on observera naturellement de grandes concentrations de glutamate au sein du système nerveux, et le produit sera consommé en grande quantité. Dans ces conditions, l'acamprosate se comporte comme un antagoniste partiel. En des quantités plus réduites et/ou chez un patient non-alcoolique, le produit se comporte comme un agoniste[9].

Le produit augmente également la sécrétion naturelle de taurine. Dans le cadre de son indication, il parvient souvent à normaliser les cycles du sommeil du patient, en rétablissant des proportions habituelles de sommeil de stade 3 et de sommeil paradoxal[9].

Pharmacocinétique

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Le produit est absorbé très lentement avec un pic plasmatique atteint en 6h, ce chiffre élevé étant aussi expliqué par le fait que l'acamprosate est consommé sous forme de comprimé gastro-résistant[8],[10]. La demi-vie d'élimination du produit se situe aux alentours de 30h.

Notes et références

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  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. a b c d e et f « Campral Description » [PDF], (consulté le )
  3. (en) Mann K, « Acamprosate: recent findings and future research directions », Alcohol. Clin. Exp. Res., vol. 32, no 7,‎ , p. 1105–10 (PMID 18540918, DOI 10.1111/j.1530-0277.2008.00690.x)
  4. « Aotal | Expériences et effets indésirables du médicament | meamedica », sur www.meamedica.fr (consulté le )
  5. Dominique Huas et Bernard Rueff, Abord clinique des malades de l'alcool : en médecine générale, Springer Science & Business Media, coll. « Oncologie pratique », , 122 p. (ISBN 978-2-287-28577-6 et 978-1-280-61421-7, OCLC 781319067), p. 66
  6. M. Saadan, J. Scuvée-Moreau et V. Seutin, « PRINCIPES DU TRAITEMENT PHARMACOLOGIQUE DE L’ADDICTION », Rev Med Liège, vol. 68, nos 5-6,‎ , p. 245-251 (lire en ligne, consulté le )
  7. « acamprosate | Ligand page | IUPHAR/BPS Guide to PHARMACOLOGY », sur www.guidetopharmacology.org (consulté le )
  8. a et b Nicola J Kalk et Anne R Lingford-Hughes, « The clinical pharmacology of acamprosate », British Journal of Clinical Pharmacology, vol. 77, no 2,‎ , p. 315–323 (ISSN 0306-5251, PMID 23278595, PMCID 4014018, DOI 10.1111/bcp.12070, lire en ligne, consulté le )
  9. a et b Barbara J. Mason et Charles J. Heyser, « Acamprosate: A prototypic neuromodulator in the treatment of alcohol dependence », CNS & neurological disorders drug targets, vol. 9, no 1,‎ , p. 23–32 (ISSN 1871-5273, PMID 20201812, PMCID 2853976, lire en ligne, consulté le )
  10. « VIDAL - AOTAL 333 mg cp enr gastrorésis - Synthèse », sur www.vidal.fr (consulté le )