Nom de naissance |
אחיעם שושני‘‘(he) Ahiam Shoshany (fr) |
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Naissance |
Beït-Gan (Israël) |
Décès |
(à 89 ans) 15e arrondissement de Paris |
Nationalité | Française et israélienne |
Pays de résidence | France |
Profession |
Artiste sculpteur |
Distinctions |
Grand-Prix des beaux-arts de la Ville de Paris |
Ahiam Shoshany, dit Achiam, né le à Beït-Gan et Israël et mort le à Paris 15e[1], est un sculpteur franco-israélien établi en région parisienne en 1947[2].
Il pratique la taille directe sur différentes qualités de pierres (notamment basalte, granit, serpentine, albâtre) et de bois, ainsi que des bronzes, en formes très dépouillées, essentiellement figuratives.
Achiam, né en Galilée, a une enfance de paysan pauvre. Sa formation initiale est l'agronomie. Arrêté par les Britanniques à la suite d'activités politiques, il découvre son talent de sculpteur en gravant des bas-reliefs sur les murs de la prison. Il s'initie aux techniques du sculpteur en travaillant comme tailleur de pierre dans des carrières de Jérusalem.
En 1947, il est invité à Prague, obtient le Grand prix du concours pour la renaissance de la ville martyre de Lidice en République tchèque, puis décide de se rendre à Paris, comme de nombreux artistes majeurs de l'époque.
Il y travaille sur des pierres de récupération, dans un style d'art brut vite reconnu par Jean Dubuffet. Il est remarqué par Michel Tapié, alors directeur de la galerie René Drouin, qui l'expose en 1948.
À la recherche d'un autre style, il fréquente Montparnasse et notamment La Coupole. Il y rencontre Salvador Dalí, Zadkine, avec lequel il eut de nombreux désaccords, Pablo Picasso et Brancusi, dont il admire les formes simplifiées.
En 1964, Achiam rejoint le « Groupe des Amandiers » fondé par ses voisins d'atelier Claude Malherbe et André Pédoussaut, avec Laurent Lefèvre, Romain, Jean Even, Adriam, Robert Saint-Cricq et Estival[3].
Il participe régulièrement à de nombreux salons (La Jeune Sculpture, Comparaisons, le Salon d'automne…) et obtient des distinctions marquantes, dont le Grand prix des beaux-arts de la Ville de Paris en 1965.
Artiste fondamentalement indépendant, Achiam ne se reconnaît dans aucune école artistique, et n'a pas souhaité enseigner.
D'abord peu connue en Israël, son œuvre y est découverte lors de grandes expositions organisées par le Musée Ouvert de Téfen (Galilée - Israël).
En 2003, un musée Achiam, présentant une centaine d'œuvres, est créé dans les thermes de l'amphithéâtre romain de Shuni[4] à Binyamina, en Israël.
Des œuvres monumentales sont visibles à Sèvres, où il vécut, dans les cinq communes de la communauté d'agglomération Arc de Seine (Hauts-de-Seine), dans les collèges de Saint Mamet (Cantal) et Saint-Martin d'Hères, au kibboutz Yif-At (en) (Israël) et au jardin de sculptures de Lavon (en) (Israël), à Sankt Margarethen im Burgenland (Autriche) et Portorož (Slovénie).
Achiam expliquait :
« Si la sculpture réaliste ne me satisfait pas, la sculpture abstraite : recherche de formes purement esthétiques ne me paraît pas non plus satisfaisante. J'estime que les formes abstraites qui sont belles par elles-mêmes et peuvent être parfaites par leurs trois dimensions, peuvent acquérir une dimension supplémentaire, la « quatrième », lorsqu'elles expriment une signification humaine. Il s'agit là pour moi d'un point essentiel car, si je cherche aussi de belles formes, je veux qu'elles disent l'amour, la joie, la tristesse, etc. Je suis certain que, dans ce domaine, beaucoup reste à réaliser (…)
Si, à l'image de Brancusi, j'utilise des formes qui sont elles-mêmes abstraites, je cherche à construire une composition qui soit en contact étroit avec l'homme et ses sentiments. Ainsi, il est aisé de constater qu'une de mes sculptures, le joueur de Corne constituée de formes abstraites, est en réalité une sculpture figurative évoquant le berger que j'étais en Galilée[5]. »
L'art d'Achiam est donc centré sur l'Homme, la Femme, leurs sentiments, l'amour, l'enfantement, l'allaitement. Il a souvent exprimé sa révolte contre les guerres, les souffrances, les injustices, qui accablent l'humanité.
Une autre source majeure de son inspiration provient de la Bible, de ses héros, prophètes et rois, dont il représente les traits essentiels, en rejetant l'anecdote pour exprimer leur sens universel.
La musique lui permet d'exprimer une recherche de fusion entre l'homme et son instrument. Il représente souvent dans ses œuvres plusieurs sentiments dans le même personnage, dans la même composition. Il représente également des animaux familiers, tels le chien et le chat.
Achiam crée ses œuvres en taille directe, sans utiliser de modèle ni faire de croquis ou de modelages, après avoir longuement cherché le sujet qui « convient » à la pierre. Il choisit des pierres dures pour ses œuvres monumentales (granit, basalte, grès), ou des pierres plus sensuelles pour ses pièces d'intérieur (albâtre, serpentine).
Un musée lui est consacré en Israël, dans les anciens thermes romains de Shuni (Parc Jabotinsky)[7], [8], à Binyamina, près de Césarée.
Le Musée d'art moderne de la ville de Paris et le Musée national d'Art moderne ont acquis plusieurs de ses œuvres[9],[10].
Le Musée Ouvert de Téfen (de)[11] et le Lavon Sculpture Garden (Galilée, Israël) exposent en permanence une dizaine de ses œuvres, où il voisine notamment avec des œuvres d'autres artistes israéliens du XXe siècle, tels que Yitzhak Danziger (en) et Shelomo Selinger
Après sa mort, la communauté d'agglomération Arc de Seine a acquis une vingtaine de ses œuvres pour les mettre à disposition des cinq villes qui la composent. En ce qui concerne Ville-d'Avray, cinq d'entre elles, pour l'essentiel des statues évoquant la musique, sont installées dans le parc du Château à proximité du Conservatoire[12]. À proximité, Sèvres expose 5 œuvres, dont le Coq[13], le Joueur de guitare[14], et la Maternité[15],[16].
D'autres organismes, tels que le Gratz College à Philadelphie (États-Unis), le Musée Esterhazy à Eisenstadt (Autriche), la Caisse des dépôts et consignations détiennent également des œuvres d'Achiam.
Une importante vente publique a été organisée par la maison de vente Ader en mars 2020[18].
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