Ai Xiaoming

Ai Xiaoming
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Ai Xiaoming (chinois 艾晓明 , pinyin Ài Xiǎomíng), née en 1953 à Wuhan, est une universitaire, réalisatrice de films documentaires et féministe chinoise.

Son grand-père était général du Guomindang. Âgée de 13 ans, pendant la Révolution culturelle, elle est forcée de dénoncer son père comme étant un « contre-révolutionnaire »[1].

Ai Xioaming a enseigné à l'université Sun-Yat-sen de Canton (département de littérature chinoise). Ses domaines de recherche sont les études féminines, études de genre et études culturelles[2].

Ai Xiaoming a écrit ses mémoires, sous forme romanesque, La Consanguinité (Xuetong), parus en 1990[3].

Ai Xiaoming s'est d'abord engagée pour éviter l'étouffement du cas de Sun Zhigang, révélateur du sort fait aux migrants venus depuis les campagnes dans les villes[1]. Active dans la défense des droits des femmes et des homosexuels, elle traduit et met en scène avec ses étudiants les Monologues du vagin de Eve Ensler[4], puis commence à réaliser des films, qui aborde par la suite d'autres sujets sensibles : démocratie locale, contamination par le VIH de donneurs ou de receveurs de sang, impunité des cadres du Parti communiste chinois… Elle collabore avec le cinéaste Hu Jie. Ai Xiaoming fait partie de ce qui est appelé en Chine les « intellectuels publics (zh) » (Gōnggòng zhīshì fēnzǐ), équivalent des « intellectuels engagés » en français[5],[6].

Tiantang Huayuan (Le Jardin du paradis), en 2005, est un documentaire sur les changements à l'œuvre en Chine entre 2003 et 2005 en matière de respect et de protection des droits humains (deux aspects inscrits dans la Constitution en 2004). Il est centré sur le cas de Huang Jing, enseignante victime d'un viol et d'un meurtre[7].

Taishi cun (Le Village de Taishi) relate la lutte des villageois de Taishi contre les autorités locales en 2005[8],[9].

Zhongyuan Jishi (L’Épopée des grandes plaines), en 2006, est un film documentaire sur le sort de villageois infectés par le VIH après avoir, en raison de leur pauvreté, vendu leur sang. Le courage dont ils font preuve dans cette situation est mis en contraste avec la corruption des officiels[10].

Guan'ai zhi Jia (La Maison des soins et de l'amour) est un film documentaire, sorti en 2007, sur les personnes contaminées par le VIH après avoir reçu une transfusion de sang. Il est centré sur le cas de Liu Xiaohong, une villageoise de Xingtai dans le Hebei, contaminée durant son enfance[11].

Kaiwang Jiaxiang de Lieche (Le Train qui mène chez moi), de 2008, s'intéresse au sort des migrants, à la suite de l'interruption du trafic ferroviaire sur la ligne Pékin-Guangzhou (en), après des intempéries hivernales[12].

Le séisme de 2008 au Sichuan et ses conséquences sur la population, notamment dans le cadre du scandale de la corruption dans la construction des écoles (en), ont fait l'objet de trois documentaires de la part de Ai Xiaoming : Women de Wawa (Nos enfants) et Gongmin Diaocha (Une enquête citoyenne) en 2009, et Hua weishenme zheme hong (Pourquoi les fleurs sont si rouges) en 2010. Ce dernier s'intéresse plus particulièrement au voyage d'Ai Weiwei au Sichuan et aux conséquences de son tabassage par la police[13].

Filmographie

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  • 2004 : Bai Sidai (Le Ruban blanc), 57 minutes
  • 2005 : Tiantang Huayuan (Le Jardin du paradis), 140 minutes, coréalisé avec Hu Jie.
  • 2005 : Taishi cun (Le Village de Taishi), 100 minutes, coréalisé avec Hu Jie.
  • 2006 : Zhongyuan Jishi (L’Épopée des grandes plaines), 140 minutes
  • 2006 : Xing, Xing bie yu quan li (Sexualités, genres et droits en Asie), 46 min[14]
  • 2007 : Guan’ai zhi Jia (La Maison des soins et de l’amour), 108 minutes, coréalisé avec Hu Jie.
  • 2008 : Kaiwang Jiaxiang de Lieche (Le Train qui mène chez moi), 59 minutes
  • 2009 : Women de Wawa (Nos enfants), 73 minutes
  • 2009 : Gongmin Diaocha (Une enquête citoyenne), 64 minutes
  • 2010 : Hua weishenme zheme hong (Pourquoi les fleurs sont si rouges).

Récompenses et distinctions

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Notes et références

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  1. a et b Pierre Haski, « La Chine mate ses matons », Libération, 14 juin 2003.
  2. « Ai Xiaoming », sur Chinese Women's Research Network
  3. Jin Siyan, « La littérature féminine dans la Chine d'aujourd'hui », Perspectives chinoises, volume 74, numéro 74, 2002, p. 51-52 [lire en ligne]
  4. Judith Pernin et Peng Yurong, « Mon travail représente une forme d’action participative », entretien avec Ai Xiaoming, Perspectives chinoises, no  1, 2010 [lire en ligne]
  5. Pierre Haski, « Chine : la vidéo et Internet contre l’histoire officielle », rue89, nouvelobs.com, 14 octobre 2008
  6. Michel Bonnin, « Rapide portrait d’une artiste engagée, Ai Xiaoming », 16 février 2010, sur le site du prix Simone de Beauvoir.
  7. Tian tang hua yuan / dao yan Ai Xiaoming, Hu Jie = Garden in heaven / Director, Ai Xiaoming, Hu Jie, catalogue des bibliothèques de l'université de Buffalo.
  8. Taishi Cun / dao yan Ai Xiaoming, Hu Jie = Taishi Village / Director, Ai Xiaoming, catalogue des bibliothèques de l'université de Buffalo.
  9. Voir aussi : (en) Ai Xiaoming, Taishi Village, My Neighbor [lire en ligne], sur zonaeuropa.com, traduction en anglais d'un texte initialement paru dans Bingdian (en)
  10. Zhong yuan ji shi = Epic of central plains, catalogue des bibliothèques de l'université de Buffalo.
  11. Guan ai zhi jia = Care & love, catalogue des bibliothèques de l'université de Buffalo.
  12. Kai wang jia xiang de lie che / dao yan Ai Xiaoming, catalogue des bibliothèques de l'université de Buffalo.
  13. (en) Margherita Viviani, « Chinese Independent Documentary Films: what role in contemporary China? », 18th Biennial Conference of the Asian Studies Association of Australia, 5-8 July 2010, p. 5-7 [PDF] [lire en ligne]
  14. Xing, Xing bie yu quan li / dao yan Ai Xiaoming = Sexualities, genders & rights in Asia / director Ai Xiaoming, catalogue des bibliothèques de l'université de Buffalo.

Liens externes

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