Naissance | |
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Nom dans la langue maternelle |
Александра Юрьевна Айхенвальд |
Nationalités | |
Formation | |
Activités | |
Père |
Iouri Eichenwald (d) |
Conjoint |
A travaillé pour |
James Cook University Cairns Campus (d) ( - Université James-Cook Université nationale australienne Université La Trobe |
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Membre de |
Australian Academy of the Humanities (en) () Academia Europaea () |
Distinctions |
Membre de l'Australian Academy of the Humanities (d) () Prix de recherche Humboldt () |
Alexandra Yourievna Aïkhenvald (ou Eichenwald selon l'orthographe originelle de son nom yiddish), dite Sasha Aikhenvald, est une linguiste australienne d'origine soviétique spécialisée dans la typologie linguistique et les familles des langues arawak (dont le tariana) du bassin amazonien brésilien. Depuis 2021, elle est professeure à Central Queensland University[1].
Alexandra Aïkhenvald est l'arrière petite-fille de Iouli Eichenwald (en), critique littéraire russe ; la lexicographe Natalia Chvédova (en) est sa tante paternelle. Fascinée par les langues depuis sa petite-enfance, elle apprend l'espagnol grâce au colocataire espagnol de ses parents et rêve de se spécialiser en études latines et classiques à l'université[2]. Une amie lui enseigne l'allemand alors qu'elle est au lycée ; elle maîtrise le français. Son nom de famille juif lui crée des difficultés dans sa poursuite d'études formelles au sein du système soviétique. Dans une interview, elle commente : « Les Juifs resteront toujours des citoyens de seconde zone en Russie, peu importe leur dur labeur[2]. »
Alexandra Aïkhenvald obtient son diplôme de premier cycle à l'Université d'État de Moscou, avec une thèse sur les langues anatoliennes[3] dont le hittite[2]. Elle étudie aussi le sanskrit, l'akkadien, le lituanien, le finnois, le hongrois, l'arabe, l'italien et le grec ancien. En dehors de ses cours, elle apprend l'estonien et l'hébreu. Après ses études, elle rejoint l'équipe de recherche de l'Institut d'études orientales de l'Académie des sciences de l'URSS, où elle obtient son diplôme de candidate ès sciences (Cand. Sc., équivalent soviétique de doctorat) en 1984 avec une thèse sur la « Classification structurelle et typologique des langues berbères » (1984)[3]. Elle publie la première grammaire russe de l'hébreu moderne en 1985. Elle maîtrise également le yiddish, langue de ses grands-parents, cependant jamais parlée à la maison.
De 1989 à 1992, Aïkhenvald effectue des recherches au Brésil, où elle maîtrise le portugais, apprend cinq langues indiennes brésiliennes et écrit une grammaire de la langue tariana. À partir de 1993, elle travaille en Australie, d'abord à l'Université nationale australienne, puis à l'Université de La Trobe[4].
En 1996, l'expert en langues aborigènes australiennes R.M.W. Dixon et Alexandra Aïkhenvald créent la Centre de Recherche en typologie linguistique de l'Australian National University à Canberra. Le , le centre est transféré à l'Université de La Trobe à Melbourne[5]. Dixon et Aïkhenvald démissionnent tous deux en [6]. En , elle devient professeure à l'Université James Cook[7] où elle et R.M.W. Dixon fondent le Language and Culture Research Group[8].
Elle parle Tok Pisin et écrit une grammaire du Manambu, une langue sepik dans laquelle elle rêve parfois[9],[10].
Alexandra Aïkhenvald publie des travaux sur les langues berbères, l'hébreu moderne et classique, les langues ndu (en particulier le Manambu de la province du Sepik oriental de Papouasie-Nouvelle-Guinée), et des articles et monographies sur divers aspects de la typologie linguistique.
Elle travaille sur le contact linguistique, en référence à la zone multilingue du bassin de la rivière Vaupés[11],[12]. Elle établit une typologie des classifieurs[13] et élabore des paramètres pour la typologie des preuves comme marqueurs grammaticaux des sources d'information[14]. En outre, elle écrit une grammaire complète de Warekana et du Tariana, deux langues arawak, et un dictionnaire Tariana- portugais (disponible en ligne).