Né dans une famille aisée, à Montreuil-Bellay, et élevé par son père Jean-Baptiste-Nicolas Toussenel, maire de la ville, et sa mère Louis-Céleste Malecot, Toussenel[2] réalise ses études puis revient à la campagne pour poursuivre ses travaux sur l'agriculture et consacrer ses loisirs à l'étude des mœurs des animaux.
A trente-ans, il est séduit par les théories de Charles Fourier et vient s'installer à Paris. En 1833, il soutient ardemment les lois Guizot sur l'enseignement primaire et remplit pendant quatre ans, à partir de 1837, les fonctions de rédacteur en chef du journal "La Paix", puis accepte, en 1841, le poste de commissaire civil à Boufarik, poste qu'il abandonne dès l'année suivante. Resté fidèle au Fouriérisme, il fonde en 1843 avec Victor Considerant le journal "La Démocratie pacifique". Après la révolution de 1848, il fait partie de la Commission du Luxembourg fondée par Louis Blanc et fonde un nouveau journal avec le socialiste François Vidal, "Le Travail Affranchi". En 1849, Toussenel se retire de la vie politique et se consacre exclusivement aux études sur les animaux. Il publie en 1853 Le monde des oiseaux, en 1855 "L'Esprit des bêtes" et de nombreux articles de chasse dans "Le Globe", "La Bibliothèque des Feuilletons" et dans des journaux de chasse[3]. Il décède à Paris en 1885.
L'historien Jean-Pierre Rioux considère que "Les Juifs rois de l'époque" est un ouvrage qui n'est pas étranger à la dimension antisémite que certains ont pu donner au mythe politique des Deux cents familles. Le journaliste et rédacteur en chef du journal "Le Petit Provincial", en 1933, écrira cependant que:
"Alphonse Toussenel était trop généreux pour prêcher une haine de race. Et il n'avait rien d'un fanatique. "J'appelle, comme le peuple, de ce nom méprisé de juif, tout trafiquant d’espèces, tout parasite improductif, vivant de la substance et du travail d’autrui. Juif, usurier, trafiquant sont pour moi synonymes". Son réquisitoire visait donc, pas spécialement la race juive, mais tout les potentats privilégiés du capitalisme oppresseur sans distinctions de race ni de religions."
«J'appelle, comme le peuple, de ce nom méprisé de juif, tout trafiquant d’espèces, tout parasite improductif, vivant de la substance et du travail d’autrui. Juif, usurier, trafiquant sont pour moi synonymes.»[9]
« Tous les liseurs de Bible, qu'on les appelle Juifs ou Genevois, Hollandais, Anglais, Américains, ont dû trouver écrit dans leur livre de prières que Dieu avait concédé aux serviteurs de sa loi le monopole de l'exploitation du globe, car tous ces peuples mercantiles apportent, dans l'art de rançonner le genre humain, la même ferveur de fanatisme religieux. C'est pourquoi je comprends les persécutions que les Romains, les Chrétiens et les Mahométans ont fait subir aux Juifs. La répulsion universelle que le juif a inspirée si longtemps n'était que la juste punition de son implacable orgueil, et nos mépris les représailles légitimes de la haine qu’il semblait porter au reste de l’humanité. » Les juifs rois de l'époque, histoire de la féodalité financière.
↑Son acte de décès (n° 1605) dans les registres de décès du 15e arrondissement de Paris pour l'année 1885.
↑Alphonse Toussenel, Les Juifs rois de l'époque: histoire de la féodalité financière, t. 1, C. Marpon et E. Flammarion, réédition 1886 (lire en ligne), p. XX
↑« Divers: Alphonse Toussenel », La Revue Socialiste, , page 478 (lire en ligne)
Émile Chevalier, Un naturaliste angevin : Alphonse Toussenel : 1803-1885, Germain et Grassin, 1897.
Louis Thomas, Alphonse Toussenel : Socialiste national antisémite (1803-1885), Paris, Mercure de France, 1941.
(it) Cristina Cassina, « Tra natura e storia : l'antigiudaismo sociale di Alphonse Toussenel », dans Michele Battini et Marie-Anne Matard-Bonucci (dir.), Antisemitismi a confronto : Francia e Italia. Ideologie, retoriche, politiche, Pise, Edizioni Plus / Pisa University Press, , 199 p. (ISBN978-8-88492-675-3), p. 39-55.