L’amanojaku ou l’amanjaku (天邪鬼 , « mauvais esprit céleste ») est un yōkai du folklore japonais. Il est habituellement représenté sous la forme d’une sorte de petit oni et on lui attribue le pouvoir de provoquer chez une personne ses désirs les plus sombres et, par conséquent, l'inciter à perpétrer des actes répréhensibles.
L’une des apparitions les mieux connues de l’amanojaku est dans le conte de fées Urikohime (瓜子姫 , « princesse melon »), dans lequel un couple de personnes âgées chérissent et abritent du monde extérieur une fille miraculeusement née d'un melon. Un jour, elle laissa naïvement l’amanojaku entrer dans leur demeure où celui-ci, selon les versions, l’enlève ou la dévore et parfois se fait passer pour elle en portant sa peau écorchée.
On convient généralement que l’amanojaku provient d’Amanosagume (天探女 ), une déité maléfique de la mythologie shintoïste, qui partage avec l’amanojaku la capacité contre nature de voir dans le cœur des gens. Selon d’autres sources, le mythe de l’amanojaku aurait été introduit au Japon pendant la période Yamato à l'époque de la propagation du bouddhisme. Les premières traces dans la littérature japonaise de l’amanojaku datent du VIIIe siècle où il est mentionné dans le Kojiki et le Man'yōshū[1].
L’introduction de la créature dans les croyances bouddhistes se serait peut-être faite par syncrétisme avec le yaksha, qui est considéré comme un adversaire des enseignements bouddhistes. Elle est communément dépeinte comme étant piétinée et soumise à la droiture par Bishamonten ou l’un des autres Shitennō. Dans ce contexte, elle est aussi appelée un jaki (邪鬼 ).