Anna Gmeyner, connue aussi sous les noms de Anna Reiner et Anna Morduch (née le à Vienne et morte le à York) fut une écrivain, dramaturge et scénariste.
Anna Gmeyner naquit dans une famille juive libérale à Vienne, où son père était avocat et comptait parmi ses amis Sigmund Freud[1]. Après avoir étudié à Vienne, Anna Gmeyner partit pour Berlin en 1925 où elle épousa un chercheur controversé, Berthold P. Wiesner(en), un spécialiste britannique de la fertilité qui serait le père d’au moins 300 enfants[2]. C'est aussi en 1925 que naquit sa fille Maria, qui se fera plus tard connaître sous le nom d'Eva Ibbotson avec ses livres pour adultes et pour la jeunesse[3]. La famille partit ensuite en Écosse, où Berthold P. Wiesner s'était vu offrir un poste à l'université d'Édimbourg.
Anna Gmeyner et Berthold P. Wiesner se séparèrent en 1928, et Anna Gmeyner regagna Berlin où elle se mit à écrire des pièces. Certaines de ses premières pièces (une pour enfants, l'autre portant sur une grève de mineurs en Écosse) connurent un certain succès[4].
L'arrivée au pouvoir des Nazis en 1933 contraignit Anna Gmeyner à fuir l'Allemagne, où son travail allait être banni. Elle s'installa à Paris où elle travailla dans le cinéma, côtoya Bertolt Brecht et écrivit des scénarios pour Georg Wilhelm Pabst. C'est aussi là qu'elle rencontra son second mari, le philosophe russe Jascha Morduch.
À l'approche de la guerre, le couple traversa la Manche et s'installa en Angleterre, où elle commença à faire de l'Exilliteratur : c'est en 1938 qu'elle rédigea son livre le plus connu, Manja, alors qu'elle résidait à Belsize Park. Manja fut d'abord publié à Amsterdam en 1938 chez Querido Verlag avant de connaître des traductions en langue anglaise.
Jascha Morduch mourut en 1950, année à partir de laquelle elle écrivit sous le nom d'Anna Morduch.
Angelika Führich: Aufbrüche des Weiblichen im Drama der Weimarer Republik. Brecht - Fleisser - Horváth - Gmeyner. Winter, Heidelberg 1992, (ISBN3-533-04494-7) (zugl. Dissertation, University of Pennsylvania 1989)
Heike Klapdor: Anna Gmeyner. Die Dramaturgie der Krise.
Anja Schmidt-Ott: Young love. Negotiationes of the self and society in selected German novels of the 1930s. (Hans Fallada, Aloys Schenzinger, Maria Leitner, Irmgard Keun, Marie Luise Kaschnitz, Anna Gmeyner and Ödön von Horváth). Lang, Frankfurt am Main u. a. 2002, (ISBN3-631-39341-5) (zugl. Dissertation, Universität Oxford 2001)
Anne Stürzer: Dramatikerinnen und Zeitstücke. Ein vergessenes Kapitel der Theatergeschichte von der Weimarer Republik bis zur Nachkriegszeit. (= Ergebnisse der Frauenforschung; Bd. 30). Metzler, Stuttgart 1993, (ISBN3-476-00890-8)
Birte Werner: Illusionslos - hoffnungsvoll. Die Zeitstücke und Exilromane Anna Gmeyners. (= Ergebnisse der Frauen- und Geschlechterforschung ; N.F., Bd. 10). Wallstein, Göttingen 2006, (ISBN978-3-8353-0019-4) (zugl. Dissertation, Universität Göttingen 2005)
Heike Klapdor-Klops (u.a.): Script: Anna Gmeyner. Eine Wiener Drehbuchautorin im Exil. Synema, Wien 2009 (ISBN978-3-901644-32-0)
Debbie Pinfold: The Child's View of the Third Reich in German Literature. "The Eye Among the Blind". Oxford UP 2001 (ISBN0199245657)