Titre
Grande-duchesse consort de Toscane
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(13 ans, 8 mois et 8 jours)
Prédécesseur | Marguerite-Louise d'Orléans |
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Successeur | Marie-Thérèse d'Autriche |
Titulature | Grande-duchesse consort de Toscane |
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Nom de naissance | Anna Maria Franziska von Sachsen-Lauenburg |
Naissance |
Amt Neuhaus, Duché de Saxe-Lauenbourg, Saint-Empire romain germanique |
Décès |
(à 69 ans) Zákupy, Royaume de Bohême, Monarchie des Habsbourg |
Père | Jules-François de Saxe-Lauenbourg |
Mère | Hedwige de Palatinat-Soulzbach |
Conjoint |
Philippe-Guillaume-Auguste de Palatinat-Neubourg Jean-Gaston de Médicis |
Enfants | Marie-Anne-Caroline de Palatinat-Neubourg (1) |
Religion | Catholicisme romain |
Anne-Marie-Françoise de Saxe-Lauenbourg (née le et morte le ) est une princesse allemande qui est légalement duchesse de Saxe-Lauenbourg aux yeux de l'empereur du Saint-Empire de 1689 à 1728 ; cependant comme son lointain cousin, le duc Georges-Guillaume de Brunswick-Lunebourg, a conquis le duché par la force en 1689, elle n'exerce aucune autorité et vit dans son château et ses immenses propriétés de Bohême. C'est une princesse à la fortune importante.
Elle est par son second mariage grande-duchesse de Toscane, en tant qu'épouse du dernier grand-duc de la Maison Médicis, Jean-Gaston de Médicis, mais le mariage n'est jamais consommé et les époux vivent séparés.
Elle est la fille aînée survivante du duc Jules-François de Saxe-Lauenbourg et de la duchesse, née Hedwige de Palatinat-Soulzbach. Elle épouse en premières noces Philippe-Guillaume-Auguste de Palatinat-Neubourg en 1690, dont elle n'a qu'une fille, Marie-Anne, en 1691. Elle devient veuve en 1693. Quatre ans plus tard, elle épouse Jean-Gaston de Médicis (qui devient grand-duc en 1723 à la mort de son père Cosme III de Médicis). Jean-Gaston de Médicis meurt en 1737[1].
Anne-Marie-Françoise de Saxe-Lauenbourg est la fille du duc de Saxe-Lauenbourg. Elle perd sa mère à l'âge de neuf ans. À la mort du duc son père (le ), la lignée s'éteint; mais la succession féminine est possible selon les lois du duché qui ne reconnaît pas la loi salique. Finalement les troupes du duc Georges-Guillaume de Brunswick-Lunebourg envahissent le duché, empêchant la duchesse de jouir de ses droits.
D'autres souverains prétendent aussi à la succession du duché, comme ceux du Mecklembourg-Schwerin, le duc d'Holstein et d'autres princes des différentes branches de Saxe. La succession est finalement réglée le par le traité de Hambourg qui dépossède la duchesse et sa sœur Sibylle. Mais celles-ci ne reconnaissent pas le traité.
Sœur aînée de Françoise-Sibylle de Saxe-Lauenbourg, margravine douairière et régente de Bade-Bade, Anne-Marie-Françoise de Saxe-Lauenbourg est une des plus riches princesses de son temps. Elle épouse le à Raudnitz le comte Philippe-Guillaume-Auguste de Palatinat-Neubourg, huitième fils du comte palatin Philippe-Guillaume et frère de l'impératrice Éléonore (1668-1693), jeune homme de santé fragile, qui sombre dans l'alcoolisme et meurt à 25 ans en même temps que sa fille aînée.
En effet, de ce mariage sont issus deux filles, dont une seule atteint l'âge adulte :
Cosme III de Médicis force son fils à épouser la jeune veuve pour des raisons dynastiques. Elle est extrêmement fortunée, belle-sœur de l'empereur Léopold Ier et prétend toujours au duché de Saxe-Lauenbourg[2] ; de plus, la Maison Médicis réclame un héritier, Ferdinand (frère de Jean-Gaston) n'en ayant pas. La duchesse n'est pas plus enthousiaste que son fiancé et c'est sous la pression de l'empereur qu'elle accepte. Le mariage a lieu le . Il est célébré à Düsseldorf par l'évêque d'Onasbruck. Les jeunes mariés se rendent ensuite au château de Ploschkowitz, près de Reichstadt, où la jeune princesse possède de grands domaines.
Les contemporains la décrivent comme « affreuse et extrêmement grosse ». Elle domine son mari, qui se réfugie dans l'alcool. Jean-Gaston de Médicis ne demeure que dix mois avec sa femme, avant de s'enfuir pour Prague. La princesse refuse de quitter son château, craignant l'atavisme des Médicis[3], dont certains conjoints avaient disparu de manière douteuse.
Le grand-duc de Toscane essaye de faire venir sa belle-fille à Florence, afin de rejoindre son mari. Il demande l'aide du pape Clément XI qui envoie l'archevêque de Prague pour la sermonner et la convaincre de remplir son devoir conjugal. Mais elle rétorque que cela est impossible car son mari « est absolument impuissant ».
Son mari continue de vivre en Toscane et les époux ne se rencontrèrent plus jamais. Devenu grand-duc à son tour, il poursuit sa vie débauchée, laissant ses mignons diriger la cour[4]. Il vit la nuit et se lève en pleine après-midi. Anne-Marie-Françoise, quant à elle, vit principalement dans son château de Zákupy en Bohême. Elle a notamment à son service le compositeur Christoph Willibald Gluck. Elle parle à ses chevaux à l'écurie. Elle meurt en 1741. Très pieuse, elle demande à être enterrée dans le manteau bleu des annonciades célestes.
À la mort de Jean-Gaston en 1737, le grand-duché de Toscane échoit par traité au duc de Lorraine et de Bar François III, époux de l'archiduchesse Marie-Thérèse, qui fut élu empereur en 1745. Fondateur de la Maison de Habsbourg-Lorraine, il est notamment le père de l'archiduchesse Marie-Antoinette d'Autriche qui épousa le roi Louis XVI de France.