On dit qu'un anneau commutatif (unitaire) A est un anneau artinien si c'est un A-module artinien, autrement dit, si toute suite décroissante d'idéaux de A est stationnaire. Cela équivaut à dire que tout ensemble non vide d'idéaux de A admet un élément minimal (pour la relation d'inclusion).
Pour un anneau (unitaire) non commutatif, on définit de même les notions d'artinien à gauche et artinien à droite (relatives aux idéaux à gauche et à droite). Si l'anneau est simple, c'est-à-dire s'il est non nul et n'admet pas d'autres idéaux bilatères que {0} et lui-même, les notions d'artinien à gauche et d'artinien à droite coïncident[1].
Si A est un anneau noethérien et si P est un idéal premier minimal (i.e. ne contenant aucun autre idéal premier), alors le localiséAP est un anneau artinien. En géométrie algébrique, un anneau artinien apparait comme l'anneau local d'un schéma noethérien en un point générique.
En particulier, tout anneau artinien à gauche est noethérien à gauche[4].
La classe des anneaux artiniens est stable par quotient et produit direct fini[3].
Tout anneau commutatif artinien est de dimension de Krull nulle, c'est-à-dire que ses idéaux premiers sont maximaux[5],[6].
Tout anneau commutatif artinien est le produit direct d'un nombre fini d'anneaux locaux[7]. Autrement dit : un tel anneau n'a qu'un nombre fini d'idéaux maximaux et il est isomorphe au produit direct des localisés correspondants[8],[9] (ces facteurs sont encore artiniens, à double titre : comme localisés ou comme quotients).
Caractérisation :
Un anneau commutatif est artinien si[10] — et seulement si, d'après ce qui précède — il est noethérien et de dimension de Krull nulle ;
Soit A un anneau local noethérien, d'idéal maximal M. Alors A est artinien si et seulement si Mn = 0 pour un entier n strictement positif.
↑N. Bourbaki, Éléments de mathématique, Algèbre, Chapitre 8, § 7, proposition 1, (ii), p. VIII.115 ; définition 1, p. VIII.116 et corollaire 1, b, p. VIII.117. Noter que dans Bourbaki, un anneau simple est défini autrement que dans le présent article.
↑ a et bN. Bourbaki, Éléments de mathématique, Algèbre, Chapitre 8, p. VIII.7.
↑N. Bourbaki, Éléments de mathématique, Algèbre, Chapitre 8, Paris, 1981, rééd. 2012, partiellement consultable sur Google Livres et sur le site des éditions Springer, p. VIII.5-6.
↑N. Bourbaki, Éléments de mathématique, Algèbre, Chapitre 8, p. VIII.8.
↑(en) David Eisenbud, Commutative Algebra with a View Toward Algebraic Geometry, Springer, coll. « GTM » (no 150), (1re éd. 1995) (lire en ligne), p. 76 (dans cet ouvrage — cf. p. 11 — tous les anneaux sont supposés commutatifs).