Au jeu d'échecs, les annotations symboliques sont fréquemment utilisées par les commentateurs pour indiquer qu'un coup est bon ou mauvais, indiquer qu'un des deux camps a un avantage, dispose de l'initiative, etc. Ces annotations suivent immédiatement les coups qu'elles commentent. Par exemple Te7?? signifie que le coup Te7 est très mauvais, tandis que De7= signifie que la position est égale après le coup De7. Voir aussi notation algébrique.
Ces appréciations sont souvent subjectives, et différents commentateurs peuvent leur donner des significations qui peuvent varier.
Le double point d'interrogation indique que le coup qui précède est très mauvais, et qu'il ne s'agit manifestement pas d'un coup qui correspond au niveau habituel du joueur. Typiquement, ce coup perd du matériel sans compensation ou donne un avantage décisif à l'adversaire qui devrait normalement lui permettre de gagner la partie ou encore qui renverse une position gagnante en une position perdante ou nulle.
Moins fort que le précédent, le point d'interrogation indique que le commentateur estime que ce coup n'aurait pas dû être joué, qu'il manque de logique et dégrade la position sans raison. Il peut s'agir d'une erreur tactique ou stratégique, ou qu'il existe un coup manifestement supérieur à celui joué. Parfois suit un commentaire explicatif ou l'indication d'un meilleur coup, ou bien le coup suivant de l'adversaire constitue-t-il l'explication de l'appréciation.
Le commentateur indique que le coup est mauvais, mais peut-être difficile à réfuter ou dont le caractère mauvais n'est pas évident à établir objectivement. Il peut aussi s'agir d'un sacrifice risqué, contre lequel des défenses existent, mais sont difficiles à trouver. Le coup douteux peut aussi contenir des avantages, mais beaucoup moins importants que les inconvénients.
Selon les commentateurs, il peut s'agir d'un coup qui est intéressant, mais pas le meilleur, mérite l'attention, entreprenant ou encore risqué. Il suit souvent un coup qui mène à un jeu aigu et tendu, et il est probablement bon, même si c'est difficile à établir objectivement. Il se peut aussi que le joueur tende un piège subtil. On retrouve parfois cette annotation après un sacrifice spéculatif, ou après des coups d'attaque dont le succès est incertain. Par plaisanterie, Andrew Soltis l'attribue au commentateur indolent qui ne s'est pas soucié de déterminer si le coup était mauvais ou bon[1]. Le coup intéressant peut aussi présenter des inconvénients, mais moins importants que les avantages.
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Un coup qui est non seulement bon mais aussi difficile à trouver et démontre l'habilité du joueur et sa compréhension de la position. On le trouve souvent après des nouveautés théoriques dans l'ouverture, des percées particulièrement judicieuses, des sacrifices corrects, et des coups qui évitent des pièges subtils tendus.
Le double point d'exclamation dénote un coup remarquable, inattendu et particulièrement difficile à trouver. On le trouve souvent après des sacrifices importants, des combinaisons qui impliquent le calcul de nombreuses variantes, et qui heurtent l'intuition à première vue. Le coup excellent peut aussi sauver une position perdante ou bien créer une position gagnante à partir d'une position manifestement nulle ou perdante.
Le symbole ∞ indique qu'il n'est pas facile de déterminer qui a l'avantage, ou si un avantage existe. On le trouve souvent dans les positions déséquilibrées, par exemple si un camp à une structure de pions faible, mais un jeu de pièce actif.
Le commentateur estime qu'un désavantage matériel est compensé par un autre avantage : espace, attaque, structure de pions, etc.
Le commentateur estime que les chances sont égales.
D'autres symboles sont utilisés par l'Informateur d'échecs (qui publie l'Encyclopédie des ouvertures d'échecs notamment) :
Dans son livre de 1992 Secrets of Rook Endings et d'autres de la série (Secrets of Minor-Piece Endings et Secrets of Pawnless Endings), John Nunn utilise ces symboles d'une façon plus spécifique, dans le contexte des finales où le meilleur jeu peut être déterminé avec certitude grâce aux tables de finales (Nunn 1999) :
Cette convention a été utilisée dans quelques ouvrages ultérieurs, comme dans Fundamental Chess Endings de Karsten Müller et Frank Lamprecht, on peut cependant supposer que cette convention n'est pas utilisée à moins qu'elle soit explicitement précisée. La convention Nunn n'est pas adaptée aux annotations de parties complètes dans la mesure où le meilleur résultat possible n'est pas facile à déterminer.
Le grand maître international allemand Robert Hübner préfère une convention encore plus spécifique et plus restrictive des annotations : « J'ai attribué des points d'interrogation qui changent une position gagnante en nulle, ou une nulle en position perdante, selon mon jugement ; un coup qui transforme une position gagnante en position perdante mérite deux points d'interrogation. (...) J'ai distribué des points d'interrogation entre parenthèses aux coups qui sont manifestement imprécis, et augmentent significativement les difficultés du joueur. (...) Il n'y a pas de point d'exclamation, car ils ne servent aucun but utile. Le meilleur coup devrait être mentionné dans l'analyse dans tous les cas ; le point d'exclamation ne sert qu'à indiquer l'excitation personnelle du commentateur[2]. »
Quand la solution d'un problème d'échecs est donnée, il existe quelques conventions qui sont devenues courantes :