Antonio Grimani | |
Antonio Grimani | |
Fonctions | |
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76e doge de Venise | |
– 1 an, 10 mois et 1 jour |
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Prédécesseur | Leonardo Loredano |
Successeur | Andrea Gritti |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Venise |
Date de décès | (à 88 ans) |
Lieu de décès | Venise |
Nationalité | Italien |
Conjoint | Caterina Loredan |
Famille | Grimani |
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Armoiries des Grimani | |
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Antonio Grimani (né le à Venise – mort le dans la même ville) est le 76e doge de Venise, élu en 1521, son dogat dure jusqu'en 1523.
Antonio Grimani est le fils de Marino et Agnesina Montanar. Issu d'une famille modeste et fils d'un homme du peuple, il se lance dans le commerce et réalise la fortune de sa famille, habile au point d'être un point de référence de la communauté mercantile de ville lagunaire. Les Grimani sera l'une des seize nouvelles familles parmi les plus prestigieuses de Venise.
Il épouse Caterina Loredan dont il a cinq enfants qu'il fait accéder à d'importantes charges administratives et cléricales. Sa vie publique est par contre médiocre et c'est seulement en 1494, alors qu'il est âgé, qu'il commence à accepter des charges comme « capitaine de la mer » (chef de la flotte) et qu'il dirige les opérations militaires le long l'Adriatique. Sa vie se passe tranquillement et est pleine de succès jusqu'en 1499 lorsque, contre toute attente, il risque une débâcle totale.
En 1499 une nouvelle guerre éclate contre la Turquie et la république de Venise. Élu « capitaine de la mer » (Capitano da Mar) malgré sa maigre expérience, Grimani est obligé d'accepter et de diriger la flotte contre l'ennemie. Son inexpérience face à une telle tache conduit la flotte à une importante défaite (bataille de Zonchio ou Sapienza (it) en plusieurs opérations du 12 août au 25 août), qui scandalisent l'opinion publique vénitienne qui se sent humiliée. Grimani, destitué et ramené à Venise sous escorte, risque même d'être lynché par la foule. Rapidement, la faute collective des officiers de la flotte se fait jour et la peine est adoucie, il perd sa charge de procurateur et est exilé dans la ville de Cherso dont il s'échappe pour se rendre à Rome jusqu'en 1509.
En 1509, grâce aux bons offices de ses fils, il est gracié et sa charge de procurateur lui est restitué.
À son retour, Grimani réussit rapidement à retrouver tout son crédit et il assume plusieurs charges administratives lui permettant de relancer son activité économique. Ces liens économico-politiques font oublier sa mésaventure et créent les bases du consensus de son élection au poste de doge.
Le le doge Leonardo Loredano meurt et la liste des 41 électeurs du doge est constituée. Le fait qu'il n'y a pas de grands personnages permet de recourir au truquage des élections sans trop de problème et Grimani, riche et soutenu par les jeunes concurrents en raison de son âge avancé, ne met par longtemps à trouver 25 voix pour son élection. Le , il devient doge. De grandes fêtes sont organisées et beaucoup d'argent est dépensé pour fêter son élection.
En 1521, la loterie est créée.
Grimani engage la république de Venise dans les guerres d'Italie en 1521 et est le seul allié de François Ier à ne pas l'abandonner. Après la défaite française de Bicocca, il s'inquiète de l'issue de la guerre mais meurt le (de retour du palais des Doges où il assiste aux noces d'un petit-fils), laissant à son successeur Andrea Gritti le soin de négocier avec Charles Quint.
Le peuple, qui a toujours à l'esprit sa défaite de 1499 et son manque d'autorité dans la gestion de son gouvernement, est heureux de sa disparition d'autant plus qu'âgé et sénile, il ne s'occupe plus de l'état mais des disputes familiales en raison de l'héritage qu'il laisse et aux besoins financiers incessants de ses petits-fils.
Le tombeau du doge se trouvait dans l'église de San Antonio di Castello qui est démolie en 1807.
La famille Grimani est une des maisons «nouvelles» de Venise. Elle donne trois doges, vingt et un Procurateurs, trois cardinaux, des diplomates et des amiraux.