Apolipoprotéine B

Apolipoprotéine B
Caractéristiques générales
Symbole APOB
Homo sapiens
Locus 2p24.1
Masse moléculaire 515 605 Da[1]
Nombre de résidus 4 563 acides aminés[1]
Entrez 338
HUGO 603
OMIM 107730
UniProt P04114
RefSeq (ARNm) NM_000384.2
RefSeq (protéine) NP_000375.2
Ensembl ENSG00000084674

GENATLASGeneTestsGoPubmedHCOPH-InvDBTreefamVega

Liens accessibles depuis GeneCards et HUGO.

L'apolipoprotéine B, abrégée de manière courante en « Apo B » est une lipoprotéine synthétisée par le foie et les intestins.

Il existe deux formes[2] :

  • l'apolipoprotéine B-48 (Apo B-48) à la surface des chylomicrons ;
  • l'apolipoprotéine B-100 (Apo B-100) à la surface des VLDL, des IDL et des LDL.

l'apolipoprotéine B-100 est nettement prédominante par rapport à l'apolipoprotéine B-48[3].

La synthèse est faite par le même gène, APOB, situé sur le bras court du chromosome 2 humain, l'Apo B-100 correspondant à une traduction complète de l'ARNm issu du gène et l'Apo B-48 en une traduction partielle[4]. Une modification post-transcriptionnelle effectuée par une désaminase provoque la transformation d'une cytosine en uracile entraînant ainsi le remplacement d'un codon CAA (codant la Glutamine) par un codon UAA (codon STOP) responsable de l'arrêt de la traduction et donc de la traduction partielle relative à l'Apo B-48[5].

Il permet la pénétration du cholestérol dans la paroi artérielle et contribuerait, par ce biais à l'athérome[6].

En médecine

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Son dosage est standardisé : il est reproductible par les différents laboratoires[7]. Il concerne les deux formes réunies et le taux retrouvé n'est guère influencé par le jeûne[3].

Il existe une forme familiale d'hypoapolipoprotéine B de transmission autosomique dominante et conduisant à un haut taux de LDL cholestérol[8]. Ceci est dû au fait que si la lipoprotéine B100 est mutée, elle ne pourra pas être reconnue par le LDLR.

Par ailleurs, plus de 60 mutations sur le gène APOB ont été décrites, conduisant à une baisse de l'Apo B-100 et du taux du LDL cholestérol, ainsi qu'à un degré plus ou moins important de stéatose hépatique[9] secondaire à l'accumulation de triglycérides qui ne sont plus utilisés dans la formation des LDL ou des VLDL.

Il n'a pas été démontré de baisse du risque de maladies cardiovasculaires chez ces patients mais ils sont probablement trop rares pour pouvoir faire des statistiques. Toutefois des arguments indirects (en particulier une diminution de la rigidité artérielle) tendent à être en faveur de la diminution de ce risque[10].

À l'inverse, une augmentation du taux sanguin des apolipoprotéines B serait un marqueur de risque de survenue d'une maladie cardiovasculaire, et ce, de manière indépendante du niveau du LDL cholestérol[11],[12].

Cible thérapeutique

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Le principaux médicaments jouant sur le LDL cholestérol (statine, ézétimibe, anti PSCK9, acide bempédoïque) permettent de diminuer le taux d'apolipoprotéine B de manière comparable[3].

Le mipomersen est un oligonucléotide se fixant sur l'ARN messager de l'Apo-B, aboutissant au clivage de ce dernier[9]. Il est en cours d'étude dans les dyslipidémies.

Un vaccin ciblant l'ApoB 100 est en cours de développement pour tenter de lutter contre l'athérome[13].

Notes et références

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  1. a et b Les valeurs de la masse et du nombre de résidus indiquées ici sont celles du précurseur protéique issu de la traduction du gène, avant modifications post-traductionnelles, et peuvent différer significativement des valeurs correspondantes pour la protéine fonctionnelle.
  2. (en) Kane JP, Hardman DA, Paulus HE. « Heterogeneity of apolipoprotein B: isolation of a new species from human chylomicrons » Proc Natl Acad Sci USA 1980;77:2465–9. PMID 6930644
  3. a b et c De Oliveira-Gomes D, Joshi PH, Peterson ED et al. Apolipoprotein B: Bridging the gap between evidence and clinical practice, Circ, 2024;150:62-79
  4. (en) Davis RA. « Cell and molecular biology of the assembly and secretion of apolipoprotein B-containing lipoproteins by the liver » Biochim Biophys Acta 1999;1440:1–31. PMID 10477822
  5. P.Peycru, D.Grandperrin, C.Perrier, B.Augère, T.Darrbière, J.-M. Dupin, C.Escuyer, J.-F. Fogelgesang et C.Van Der Rest, Biologie tout-en-un BCPST 1re année - 3e éd. : Conforme au nouveau programme, Paris, DUNOD, , 738 p. (ISBN 978-2-10-059922-6, BNF 43666045), 18.4.5.b, chap. 18, p. 598
  6. Sniderman AD, Thanassoulis G, Glavinovic T, Navar AM, Pencina M, Catapano A, Ference BA, Apolipoprotein B particles and cardiovascular disease: a narrative review, JAMA Cardiol, 2019;4:1287–1295
  7. Contois JH, Langlois MR, Cobbaert C, Sniderman AD. Standardization of apolipoprotein B, LDL-cholesterol, and non–HDL-cholesterol, J Am Heart Assoc, 2023;12:e030405
  8. (en) Schonfeld G, Lin X, Yue P. « Familial hypobetalipoproteinemia: genetics and metabolism » Cell Mol Life Sci. 2005;62:1372–8. PMID 15818469
  9. a et b (en) Rader DJ, Kastelein JP. « Lomitapide and Mipomersen: Two first-in-class drugs for reducing low-density lipoprotein cholesterol in patients with homozygous familial hypercholesterolemia » Circulation 2014;129:1022-32. PMID 24589695
  10. (en) Sankatsing RR, Fouchier SW, de Haan S. et al. « Hepatic and cardiovascular consequences of familial hypobetalipoproteinemia » Arterioscler Thromb Vasc Biol. 2005;25:1979–84. PMID 16002743
  11. Wilkins JT, Li RC, Sniderman A, Chan C, Lloyd-Jones DM, Discordance between apolipoprotein B and LDL-cholesterol in young adults predicts coronary artery calcification: The CARDIA Study, JACC, 2016;67:193-201
  12. Marston NA, Giugliano RP, Melloni GEM et al. Association of apolipoprotein B-containing lipoproteins and risk of myocardial infarction in individuals with and without atherosclerosis: distinguishing between particle concentration, type, and content, JAMA Cardiol, 2022;7:250–256
  13. Shah PK, Chyu KY, Dimayuga PC, Nilsson Y, Vaccine for atherosclerosis, J Am Coll Cardiol, 2014;64:2779-2791