L’arme à fusion pure est un type d'arme nucléaire hypothétique à fusion.
Pour provoquer une fusion nucléaire, des conditions extrêmes de température et de pression doivent être atteintes (critère de Lawson). Les armes à fusion actuelles, pour les atteindre, font appel à une bombe A, selon le principe de la bombe H. Depuis de nombreuses années[Quand ?], des chercheurs ont étudié des solutions alternatives permettant d'initier la fusion nucléaire deutérium/tritium sans passer par l'étape de la bombe A. Une telle arme ne demandant pas d'isotope fissile, elle serait plus facile à construire en secret qu'une bombe H classique. En effet, le contrôle des isotopes fissiles est à présent le moyen le plus efficace de lutte contre la prolifération nucléaire.
Par ailleurs, une telle arme, si elle produisait des neutrons et des rayons gamma lors de son explosion, ne créerait aucune retombée radioactive. D'un point de vue militaire, cette caractéristique représente un avantage considérable : l'armée qui l'a utilisée pourrait occuper le terrain immédiatement après, sans risques pour ses hommes. Le statut d'une telle arme vis-à-vis des traités sur l'arme nucléaire (TNP, TICE) est mal défini.
Aucune arme à fusion pure n'a été réalisée ou même conçue à ce jour, malgré, notamment, le programme de recherche mené en ce sens par les États-Unis de 1952 à 1992. La fusion a été créée par des installations de recherche (Tokamak, Z machine, Laser Mégajoule), mais ces installations sont gigantesques, et aucune d'elle n'a à ce jour réussi à produire par la fusion plus d'énergie qu'elles n'en ont injectée dans le plasma ; cela illustre la difficulté à réaliser une arme à fusion pure.
Un article scientifique datant de 1998 propose la conception d'une arme théoriquement réalisable[1]. Cependant, celle-ci pèserait environ trois tonnes et ne produirait pas une explosion plus puissante qu'une bombe conventionnelle de même poids — son intérêt militaire n'est donc pas évident. L'arme s'appuierait sur un générateur magnéto-cumulatif.
Parmi les autres moyens proposés pour atteindre le critère de Lawson, on a avancé, au fil du temps, l'usage d'un laser très puissant, d'explosifs chimiques (le mercure rouge, substance de la guerre froide, a parfois été présenté comme explosif suffisamment puissant pour atteindre cet objectif), ou l'antimatière.