Président Académie des sciences | |
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Arthur Jules Morin |
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Académie des sciences de Turin () Académie royale des sciences de Suède Académie royale des sciences exactes, physiques et naturelles Accademia dei Georgofili Académie des Lyncéens Société des arts de Genève Société industrielle de Mulhouse Académie royale des sciences de Prusse Académie nationale de Metz Académie des sciences Manchester Literary and Philosophical Society |
Grade militaire | |
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Archives conservées par |
Service historique de la Défense (GR 7 YD 1326)[1] |
Arthur Morin, né le à Paris et mort le à Paris 3e, est un ingénieur militaire français. Il est l'auteur de nombreux travaux de mécanique expérimentale et l'inventeur d'un appareil d'étude de la chute des corps.
Issu d’une famille aisée de négociants nantais, Arthur Morin est le fils aîné de Nicolas Morin (1766-1855), employé à l’agence du commerce extérieur de Nantes et de la peintresse Eulalie Morin[2]. Arthur Morin a été élève du collège Sainte-Barbe[3]. Admis à l’École polytechnique en 1813, il a pris part à la défense de Paris en 1814, ce qui l’a fait mettre au nombre du contingent d’élèves compris dans le renvoi collectif d’avril 1816 promulgué par la Restauration.
Livré à lui-même, il a été employé à la papeterie d’Essonnes, quand le gouvernement de la Restauration, mieux inspiré, s’avisa en octobre 1817 de rappeler plusieurs des polytechniciens licenciés, après leur avoir fait toutefois prêter de nouveau serment au régime. Morin était du nombre de ces graciés et a été classé le second de sa promotion dans le service de l’Artillerie de terre. Il a fait la campagne d’Espagne en 1823, et a pris part au siège de la Seu d’Urgell, à l’occasion duquel il a été cité à l’ordre de l’armée de Catalogne[4].
Devenu capitaine, à la fin de la même année, il a été envoyé à l’École d’application de Metz en qualité d’élève-sous-lieutenant[3]. Il a fait partie et a été rapporteur de la Commission des principes du tir, instituée sur la proposition du général Valée, alors Directeur des poudres, pour étudier les questions fondamentales relatives aux qualités et aux effets de poudres de diverses fabrications, la détermination des vitesses initiales, au meilleur mode de tir en brèche, à la résistance des milieux, au mouvement des projectiles, etc[4].
En 1828, il épouse à Paris sa cousine Adélaïde Victoire Morin[5], dont le père, colon réfugié de Saint-Domingue, a suivi Denis Nicolas Cottineau dans son périple américain. De 1831 à 1841, il a rédigé de nombreux rapports en commun avec Piobert et Didion, et exécuté, seul, des expériences sur le frottement, sur le tirage des voitures, sur les moteurs hydrauliques, etc. qui devaient lui ouvrir, les portes de l’Académie des sciences[4]. En 1833, sur une suggestion de Poncelet, il fabriqua un appareil enregistreur à rouleau pour l’étude de la chute des corps, appelé « machine de Morin ». On lui doit aussi le dynamomètre Morin, qui est une amélioration du dynamomètre Poncelet.
Spécialiste du génie mécanique, il a travaillé sur le rendement des machines. Il a procédé à des mesures extensives sur le frottement[6] et l’efficacité des moteurs hydrauliques, en particulier les roues à aubes et les turbines. Il a notamment présenté les résultats des essais comparatifs qu’il avait effectués en 1845 sur une turbine Fourneyron et la turbine Fontaine réglable à la poudrerie du Bouchet[7]. Il n’est pas rare de retrouver les valeurs données par les expériences du « commandant Morin » dans les mémentos d’ingénierie jusqu’en plein XXe siècle.
Attaché à la Direction des poudres, en 1839, et chargé de la préparation et de l’examen de la plupart des projets d’usines et de machines des poudreries, il a contribué, pour une large part, aux grandes améliorations qu’a reçu ce service sous l’impulsion du général Neigre[4]. En 1843, il a été élu membre de l’Académie des sciences au siège de Gaspard-Gustave Coriolis.
Nommé lieutenant-colonel en 1846 et chargé en cette qualité de la présidence de la Commission des bâtiments, il dirigea la rédaction des projets du grand établissement d’artillerie qui devait compléter les fortifications de Paris et a été chargé de plusieurs missions importantes tant en France qu’à l’étranger[4].
Promu colonel en 1849, il est devenu général de brigade en mars 1852, commandeur de la Légion d’honneur en 1854, au camp de Boulogne, où il commandait l’artillerie, général de division en 1855 et grand officier de la Légion d’honneur en 1858[4].
Il a été commissaire général de l’Exposition universelle de 1855 et, de 1852 à 1864, il a été membre du Conseil supérieur de l'instruction publique. Nommé, en 1839, professeur de mécanique appliquée aux arts au Conservatoire impérial des arts et métiers, il est devenu, en 1849, directeur de cet important établissement[4].
Membre de l’Institut, il était, en outre, membre de la Société centrale d’agriculture de France, président honoraire de la Société des ingénieurs civils, membre honoraire de l’Académie des sciences de Metz, membre de la Société industrielle de Mulhouse, de l’Académie royale des sciences de Berlin, de l’Académie royale des sciences de Turin, de l’Académie royale des sciences de Madrid, de l’Académie des géorgophiles de Florence, de l’Académie royale des arts et manufactures de Toscane, de l’Académie pontificale di Nuovi-Lincei à Rome, de la Société littéraire et philosophique de Manchester, de la Société des ingénieurs civils d’Angleterre, de la Société des ingénieurs de Glascow, de la Société industrielle de Vienne, de la Société des arts de Genève[4].
Mort au Conservatoire des arts et métiers, où il était domicilié[8], il a été inhumé au cimetière du Père-Lachaise[α 1].