Arthur Tress naît et grandit à Brooklyn, dans une famille de quatre enfants ; sa soeur Madeleine Tress(en) est avocate et militante des droits LGBT+[1] ; ses parents viennent d'Europe et ont immigré à New York[2].
Il commence à photographier à l'âge de 12 ans, en pratiquant la photographie de rue et en photographiant le parc d'attraction Luna Park de Coney Island, fermé et laissé en friche depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Il est élève à l'Abraham Lincoln High School à Coney Island puis suit des études d'art et de philosophie au Bard College à Annandale-on-Hudson dans l'État de New York, tout en continuant à photographier ; il a parmi ses professeurs Heinrich Blücher. Tress obtient sa licence en arts plastiques en 1962[2].
Il s'installe à Paris pour suivre une école de cinéma, mais abandonne rapidement ses études. Il voyage au Japon, en Afrique, au Mexique et dans toute l'Europe. Il passe le printemps et l'été 1964 à San Francisco, où il photographie la convention nationale républicaine de 1964 qui désigne Barry Goldwater, les manifestations pour les droits civiques, ainsi que la tournée mondiale des Beatles en 1964 ; Tress réalise plus de 900 photographies qu'il met de côté jusqu'en 2009, date à laquelle il les redécouvre en organisant la succession de sa sœur après le décès de cette dernière[3],[4] ; l'ensemble est exposé en 2012 au De Young Museum de San Francisco[5].
Tress s'installe à New York comme photographe commercial ; il gagne sa vie en obtenant des commandes documentaires environnementales et sociales du Volunteers in Service to America (AmeriCorps VISTA(en)) et du Sierra Club[6].
À la fin des années 1960, Arthur Tress réalise une série de photographies surréalistes consacrées aux rêves et aux cauchemars d'enfants ; il devient un des pionniers de la photographie mise en scène[7], avec les représentations sorties de leur inconscient lors d’une séance photo. Il publie en 1972 son livre le plus connu The Dream Collector, basée sur la représentation des rêves des enfants, les cérémonies de rituels, les archétypes de Jung et les allégories sociales[8],[9].
↑(en) David Sprigle, Edward Lucie-Smith et Michel Tournier, Male of the species : four decades of photography by Arthur Tress (catalogue d'exposition), Santa Monica, FotoFactory press, , 4-129 p. (ISBN1883923409).
↑(en) Richard Lorenz, Arthur Tress. Fantastic voyage, photographs 1956-2000 (catalogue d' exposition), Bulfinch Press Book, , 200 p. (ISBN0-8212-2600-2).
↑(en) James A. Ganz (dir.), Arthur Tress : San Francisco 1964 (catalogue d'exposition), San Francisco, Fine Arts Museums of San Francisco ; DelMonico Books/Prestel, , 111 p. (ISBN9783791351629).
↑Transréalités. Arthur Tress (catalogue d'exposition), Biarritz, Contrejour, , 111 p. (ISBN979-10-90294-08-0).
↑(en) James A. Ganz, Mazie M. Harris et Paul Martineau, Arthur Tress : rambles, dreams, and shadows (catalogue d'exposition), Los Angeles, J. Paul Getty Museum, , 263 p. (ISBN978-1-60606-861-8, lire en ligne).
(en) Karin Andreasson, « Arthur Tress's best photograph: a boy from the Boston ghetto hides with a gun », The Guardian, (lire en ligne).
Caterina Ligios, Un parcours entre littérature et photographie : Michel Tournier, Arthur Tress (mémoire universitaire - laurea), Venise, Université Ca' Foscari, , 104 p. (lire en ligne).
Patrick Roegiers, « Arthur Tress », dans Neuf entretiens avec des photographes, Paris Audiovisuel, 1989.
(en) Peter Weiermair, Arthur Tress, Kilchberg (Zurich), Stemmle, , 143 p. (ISBN3-905514-71-0).