L'Association indépendante des psychiatres de Russie (AIPR ; russe : Незави́симая психиатри́ческая ассоциа́ция Росси́и) est une organisation indépendante professionnelle russe non-gouvernementale, spécialisée dans les examens psychiatriques requis par les civils dont les droits n'ont pas été respectés lors d'un diagnostic psychiatrique[1].
L'AIPR n'est pas une société dépendante de l'État mais une société publique, et ses rapports médicaux n'ont aucune signification médicale mais éthique. En Russie, un diagnostic psychiatrique ne peut être réfuté[2]. Dans les années 2010, l'AIPR défend les droits de leurs patients[3], et la trans-institutionnalisation de ceux atteints de troubles psychiatriques[4].
Selon elle, entre 1967 et 1987 en Russie, pour des raisons politiques, plus de 2 millions de personnes ont été déclarées malades, soumises à des traitements contre leur volonté et déchues de tous leurs droits civiques[5].
L'AIPR est fondée à Moscou en mars 1989[6] et devient la première association psychiatrique de l'URSS non-contrôlée par l'État[7]. L'AIPR est créée en tant qu'association qui s'oppose publiquement aux méthodes psychiatrique autrefois imposées par le gouvernement soviétique, et intégrées dans sa politique[8]. Les membres ayant contribué à sa fondation incluent Alexandr Podrabinek[9] et le psychiatre Victor Lanovoi[7]. L'AIPR est l'une organisation membre à plein temps de l'Association mondiale psychiatrique depuis le 17 octobre 1989[10],[11].
En 1992, l'AIPR se joint à la Russian Human Rights House Network, un groupe d'organisation militants des droits de l'homme[9]. L'AIPR a également joué un rôle significative dans la démolition de la psychiatrie punitive[12]. L'organisation semble communiquer significativement leur point de vue sur les abus psychiatriques passés et actuels en Russie, comparée aux méthodes utilisées dans la psychiatrie occidentale[13].
En 2010, l'AIPR se compose d'approximativement 600 membres originaires de 54 régions russes[11]. La plupart de ses membres sont des membres de la Société russe des psychiatres[14].
↑(ru) Юрий Савенко, « Карательная психиатрия в России (рецензия) », Nezavisimiy Psikhiatricheskiy Zhurnal, no 1, (ISSN1028-8554, lire en ligne, consulté le ).
↑(ru) Елена Соловьева, « Что поддерживает карательную психиатрию », Nezavisimiy Psikhiatricheskiy Zhurnal, no 2, , p. 50–53 (ISSN1028-8554, lire en ligne, consulté le ).
↑(ru) Ustinov, A. [A. Устинов], « Может ли быть ограничено право пациентов, находящихся в психиатрических стационарах, на ежедневную прогулку? » [« Can the right of patients in psychiatric hospitals to a daily walk be restricted? »], Nezavisimiy Psikhiatricheskiy Zhurnal, no № 3, , p. 48–49 (lire en ligne, consulté le ).
↑(ru) Vinogradova, Lyubov [Любовь Виноградова] (Kostenko, Nikolay [Николай Костенко] (editor)), Права человека в Российской Федерации : Доклад о событиях 2013 года, Moscou, Moscow Helsinki Group, , 164–172 p. (lire en ligne), « Соблюдение прав человека в психиатрии »
↑(en) Hanfried Helmchen et Norman Sartorius, Ethics in Psychiatry : European Contributions, Springer, , 505 p. (ISBN978-90-481-8720-1, lire en ligne)
↑ a et b(en) Robert van Voren, On Dissidents and Madness : From the Soviet Union of Leonid Brezhnev to the "Soviet Union" of Vladimir Putin, Amsterdam—New York, Rodopi, , 296 p. (ISBN978-90-420-2585-1, présentation en ligne)
↑« Независимая психиатрическая ассоциация России », Неприкосновенный запас, vol. № 5, no 19, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bЮрий Савенко, « 20-летие НПА России », Nezavisimiy Psikhiatricheskiy Zhurnal, no № 1, , p. 5–18 (ISSN1028-8554, lire en ligne, consulté le ).