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Athanase Auger, né le à Paris où il est mort le , est un pédagogue, helléniste et traducteur français.
Prêtre du diocèse de Paris, maître ès arts mais candidat refusé à l’agrégation de belles-lettres à l’université de Paris en 1766, l’abbé Auger est professeur de rhétorique au collège royal de Rouen du [1] à 1776 et grand vicaire de l’évêque de Lescar.
Il est pourvu de la cure de Brécé, le , il s’en démit le lendemain, pour accepter celle d’Ambrières. L’abbé Angot ne sait dire s’il exerça aucune fonction dans sa paroisse. Il s’en démit, en tous cas, le , en faveur de son collègue Jacques-Claude des Nos[2]. Il reprit à Rouen, et non à Paris, sa classe de rhétorique, puis vient en 1776, s’établir à Paris.
Il a traduit les orateurs et historiens grecs, notamment les œuvres complètes de Démosthène, Eschine, Isocrate, et Lysias, ainsi que Andocide, Antiphon, Démade, Dinarque, Hérodote, Isée, Lycurgue, Thucydide, Xénophon. Il a traduit également les pères de l’Église Basile de Césarée et Jean Chrysostome, ainsi que les Discours de Cicéron et la Constitution des Romains sous les rois et au temps de la République, cette dernière série d’ouvrages en dix volumes étant parue à titre posthume en 1792.
Partisan modéré de la Révolution et admirateur de Rousseau, l’abbé Auger est également l’auteur de réflexions sur les réformes politiques et pédagogiques qu’il souhaitait voir traduites dans les institutions, notamment dans le domaine de l’instruction civique et de l’éducation des femmes. À l’époque de la convocation des États généraux, il avait écrit un mémoire sur l’éducation intitulé : Projet d’éducation générale pour le royaume (Paris, Didot, 1789, in-8°, 64 p.)
Membre de l’Académie de Rouen, il était devenu membre associé de l’Académie royale des inscriptions et belles-lettres en 1781.
Afin d’illustrer les mœurs de province, Stendhal a reproduit dans ses Mémoires d’un touriste un curieux article du Constitutionnel, intitulé Épisodes de la vie d’Athanase Auger publiés par sa nièce, qui décrit une réunion de famille à laquelle assistent le vicaire et son évêque, le comte de Noé. La nièce écrit : « M. le comte de Noé était un homme magnifique et de taille, et de figure, et de maintien. Sa tournure noble et distinguée, lorsqu’il avait revêtu ses habits sacerdotaux, provoquait l’admiration de tous ceux qui l’apercevaient ; pour son grand vicaire, il était petit, maigre et fort laid[3]. » On voit aussi les deux prélats danser une ronde en famille et le vicaire accepter, pour un jour seulement et à son corps défendant, de tutoyer son évêque.