Le ballet d'action ou ballet-pantomime[1],[2] est un spectacle chorégraphique narratif, dont l'histoire est développée à l'aide de la danse et de la pantomime. Il naît au XVIIIe siècle, sous l'influence de l'opéra-ballet et de la comédie-ballet que Lully, Molière et Beauchamp avaient portés sur les scènes d'Europe durant le règne de Louis XIV.
Après avoir triomphé sur les théâtres de la Foire, à l'Opéra-Comique de Paris et au Théâtre-Italien, le ballet-pantomime se répand dans l'Europe entière dès le milieu du siècle : Londres, Vienne, Saint-Pétersbourg et les villes italiennes se partagent Gasparo Angiolini (1731-1803) et Jean-Georges Noverre (1727-1810), qui en sont les véritables maîtres. Ce dernier, éminent théoricien de la danse, préconise le vocable « ballet d'action », plus noble que celui de « ballet-pantomime ». Dans ses Lettres sur la danse (édition de 1807), il affirme : « J'ose dire, sans amour propre, que j'ai ressuscité l'art de la pantomime ; il était enseveli sous les ruines de l'antiquité ». Leurs disciples diffusent à leur tour cette nouvelle forme de ballet, plus proche des préoccupations quotidiennes. Maximilien et Pierre Gardel imposent le genre qui perdurera jusqu'au XXe siècle, notamment à travers le ballet romantique.
Le premier ballet d'action de l'histoire est le Don Juan, ou le Festin de Pierre (1761) de Gluck[réf. nécessaire].
En 1760, Noverre reprend la tripartition des styles de danse proposée par John Weaver : la danse noble ou « danse sérieuse et héroïque qui porte en soi le caractère de la tragédie. La mixte ou demi-sérieuse, que l'on nomme communément demi-caractère, celui de la comédie noble, autrement dit le haut-comique. La danse grotesque (ou danse comique), que l'on appelle improprement pantomime puisqu'elle ne dit rien, emprunte ses traits de la comédie d'un genre comique, gai et plaisant ».
En 1817, devant la confusion qui règne à l'Opéra de Paris entre les trois genres, le comte de Pradel arrêta un ensemble de mesures visant à contraindre le ballet à plus de rigueur. L'année suivante, les maîtres de ballet Pierre Gardel et Louis Milon produisirent le rapport suivant :