Bana | ||||
Entrée de la Chefferie | ||||
Administration | ||||
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Pays | Cameroun | |||
Région | Ouest | |||
Département | Haut-Nkam | |||
Maire | Jean Baptiste Sanga (RDPC) | |||
Démographie | ||||
Population | 10 254 hab.[1] (2005) | |||
Densité | 78 hab./km2 | |||
Géographie | ||||
Coordonnées | 5° 09′ 00″ nord, 10° 17′ 00″ est | |||
Altitude | Min. 1 670 m Max. 2 097 m (Mont Bana / Batcha) |
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Superficie | 13 100 ha = 131 km2 | |||
Localisation | ||||
Géolocalisation sur la carte : Cameroun
Géolocalisation sur la carte : Cameroun
Géolocalisation sur la carte : région de l'Ouest
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Bana est une commune du Cameroun située dans la région de l'Ouest, Département du Haut-Nkam, sur la route nationale n° 15 allant de Bafang à Bangangté.
La commune de Bana est souvent appelée « Mini Paris », car on y trouve de nombreux châteaux et villas.
Le maire est, en 2017, l'homme d'affaires Jean Baptiste Sanga qui a été élu en Janvier 2020 après avoir pris la relève à la suite du décès du milliardaire Joseph Kadji Defosso (1923-2018).
À Bana, le marché s'effectue une fois par semaine traditionnelle et on appelle cela « le jour du marché ». La semaine traditionnelle a 8 jours (Ntu'Kwa, Ntu'ntaa, Lie'nkwe', Nkaatee, Nzengoo, Ncomntee, Nzingu, Nziso), donc le jour du marché se décale chaque semaine d'un jour par rapport au calendrier grégorien.
La localité est située sur la route provinciale P15 (axe Bafang-Bangangté) à 68 km au sud du chef-lieu régional Bafoussam, et à 11 km à l'est de Banka sur la route nationale 5 (axe Douala-Bafoussam).
Situé en altitude, Bana bénéficie d'un climat frais avec une moyenne annuelle de 18°C. L'agriculture est essentiellement vivrière, à l'exception du café arabica (cultivé en particulier dans les quartiers Koza, Kap et So).
Le terrain, aux origines volcaniques, est de soubassement basaltique (25 %), granitique (45 %) et de gneiss (18 %). Le sol est fertile. Le paysage de bocage résulte d'une longue interaction entre l'homme et le terrain.
Les rivières traversant le territoire de la commune sont :
Les premières chefferies, fondées au XVe siècle dans cette partie du pays bamiléké, le furent sur les hauteurs du plateau de Badoumla, déjà occupées au Néolithique, ainsi qu’en témoignent les résultats de la mission archéologique de F. Paris, en 1974, avec la découverte d’un outillage lithique. Dak (ndak) signifie « bas ». Les terres basses sont traditionnellement réservées à l'élite. La chefferie se situe dans le quartier No. Ndum signifie « au-dessus » ou en « haut ».
Bana est un royaume coutumier. La tradition le donne comme fondé en 1379 par l'action de trois chasseurs venus de Mendou (l'actuel Bamedou). C'était un trio composé de Nza Pwandji, Nza Tiayah et Nza Tchokogwé. Plus tard, Nza Pwandji deviendra Fon Tckoko et donnera en mariage sa fille Menkwé[2] à son ami Nza Tchokogwe. De cette union naîtront quatre enfants : Nsialieu, Nanga', Halieu et Tchokogwé. En 1424, Halieu fonde le royaume Bana et lance les conquêtes territoriales.
Le poste administratif allemand de Bana est établi en 1903, le , l'administration coloniale allemande instaure à Bana une chefferie supérieure de premier degré. De 1916 à 1920, Bana fut le chef-lieu de la circonscription de l’Ouest sous l’administration française. Cette Circonscription comprenait: la Subdivision de Somo, de Bana et de Foumban. Bana est érigé en district du département du Haut-Nkam en 1961[3], puis en arrondissement en 1967[4].
Aujourd'hui, Bana est dirigé par le Fon Sikam Happi V, successeur en 2003 du fon Konchipe Happi IV[5].
Dans un ouvrage de Stéphane de Mégahshi[6], intitulé Bana et publié aux éditions Grassfields en , l'auteur note qu'au commencement, Bana s'appelait « Ndeu »(actuelle concession de la famille Zaaleu à Kap). C'est bien après, et à la faveur des croisades de Fon Halieu, que Ndeu est devenu « Nnée », c'est-à-dire « ceux qui poursuivent », « qui bousculent pour s’installer » ; c'est de Pah Nnée que vient le mot Bana.
La langue parlée dans le village est le Nufi, que les habitants appellent simplement le bana.
Lors du recensement de 2005, la commune comptait 10 254 habitants[1], dont 2 878 pour Bana Ville, mais il existe aussi une diaspora des émigrés se considérant comme appartenant au village.
L'arrondissement de Bana est le siège de l'une des deux chefferies traditionnelles de 1er degré du département du Haut-Nkam :
Il compte trois chefferies de 2e degré :
Les chefferies de 3e degré sont au nombre de 72[7].
Outre Bana proprement dit, la commune comprend les villages suivants[1] :
Ils font partie de cinq groupements : Bana, Badoumkassa, Bakassa, Badoumla et Batcha.
Le groupement Bana est constitué de 20 villages ou quartiers, chefferies de 3e degré :
Batcha est un village de la commune rurale de Bana qui se situe sur l'une des anciennes routes de Bafang–Bangangté, à l'est de Bana. Il y vit des populations locales et quelques éleveurs nomades Mbororo (Peuls) attirés par les vastes pâturages qu'offrent les versants escarpés de la chaîne de montagne qui va de Bana à Batcha et au-delà.
La communauté bénéficie d’un grand espace naturel, abrité par les collines et les monts et, surtout, par le mont Batcha près de Bana qui culmine à 2 097 m.
Batcha, en bamiléké, signifie « terre » ou « visiter ».
Bandoumkassa est un village de la commune de Bana qui se situe à environ 1700 mètres d'altitude. La température moyenne annuelle est de 16 °C avec une moyenne de 13 °C en saison pluvieuse. Les habitants vivent principalement de l'agriculture et du petit commerce. Ici se côtoient des villas cossues et des cases en briques. Ce groupement est dirigé depuis une trentaine d'années par Sa Majesté Victor Kamaha II qui fut un haut cadre dans la police camerounaise.
Bakassa est un village de la commune rurale de Bana qui se situe au sud de l'arrondissement. C'est un des villages les plus importants en population et en superficie de l'arrondissement de Bana. Ce village montagneux comptent entre autres villages riverains : Bana, Banfeko, Badoumkassa, Bassap, Bapoutcheu ngaleu... On peut s'y rendre par route via tous les villages cités plus haut.
Il s'agit de l'une des plus anciennes chefferies de l'arrondissement. Ce groupement est dirigé par F. Ngako depuis de longues années[Quand ?], c'est le doyen en âge et par la longévité de son règne sur l'arrondissement de Bana et le département du Haut-Nkam.
L'agriculture constitue la principale activité des populations, notamment les cultures vivrières et la culture du café grâce au climat induit par l'altitude.
On y trouve un lycée d’enseignement général et un lycée technique.