Basse-Pointe

Basse-Pointe
Basse-Pointe
Habitation Pécoul.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Martinique
Département Martinique
Arrondissement La Trinité
Intercommunalité Communauté d'agglomération du Pays Nord Martinique
Maire
Mandat
Marie-Urbain-Thérèse Casimirius
2020-2026
Code postal 97218
Code commune 97203
Démographie
Gentilé Pointois / Pointoise
Population
municipale
2 768 hab. (2021 en évolution de −17,55 % par rapport à 2015en évolution de −17,55 % par rapport à 2015)
Densité 99 hab./km2
Géographie
Coordonnées 14° 52′ 08″ nord, 61° 07′ 16″ ouest
Altitude Min. 0 m
Max. 1 279 m
Superficie 27,95 km2
Type Commune rurale et littorale
Unité urbaine Basse-Pointe
(ville isolée)
Aire d'attraction Basse-Pointe
(commune-centre)
Élections
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
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Basse-Pointe
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Basse-Pointe

Basse-Pointe est une commune française, située dans le département d'outre-mer de la Martinique. Ses habitants sont appelés les Pointois.

La ville est le chef-lieu du canton de Basse-Pointe. C'est aussi la ville de naissance d'Aimé Césaire.

Géographie

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En rouge le territoire communal de Basse-Pointe.

Localisation

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Localité de la côte atlantique de la Martinique, elle se situe sur un versant de la montagne Pelée.

La commune est bordée par Macouba au nord, L'Ajoupa-Bouillon au sud et Le Lorrain l'est.

Basse-Pointe est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. Elle appartient à l'unité urbaine de Basse-Pointe, une agglomération intra-départementale regroupant 1 commune[4] et 2 768 habitants en 2021, dont elle est une ville isolée[5],[6].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Basse-Pointe, dont elle est la commune-centre[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 4 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[7],[8].

La commune, bordée par l'Océan Atlantique au nord-est, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[9]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[10],[11].

Le nom de Basse-Pointe vient de la situation géographique du bourg : il est surplombé d'une pointe rocheuse peu élevée.

Établissement colonial

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C'est dans la partie la plus basse du littoral qu'a été construit un modeste embarcadère. Les premiers colons européens y cultivèrent du tabac et du cacao, qui disparurent par la suite au profit de la canne à sucre. Aujourd'hui la canne a cédé la place à la banane qui occupe plus de la moitié des surfaces agraires.

Abolition de l'esclavage en 1848 et retour de l'engagisme

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C'est ici, entre autres, qu'après l'abolition de l'esclavage en 1848, de nombreux immigrants indiens (coolies) se sont installés pour travailler dans les champs de cannes. C'est ainsi le sujet d'un des livres de Raphaël Confiant : La Panse du chacal.

Naissance d'Aimé Césaire

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Le 26 juin 1913, dans l'habitation Eyma, est né le futur écrivain et homme politique Aimé Césaire. Il est à l'origine du concept de "négritude" qui donnera son nom à un célèbre courant littéraire et politique.

Rencontre des présidents français et étasunien

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Les présidents Giscard d'Estaing et Ford en 1974 dans l'habitation Leyritz, lors du premier sommet de chefs d'États accueilli en Martinique.

En décembre 1974, juste après le premier choc pétrolier, c'est dans l'hôtel Leyritz que le président Valéry Giscard d'Estaing rencontre son homologue étasunien Gerald Ford[12], lors du premier sommet de chefs d’Etat dont la Martinique est le cadre. Ce sommet contribuera à la notoriété de l’établissement[13].

L'affaire des 16 de Basse-Pointe

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Le , dans un contexte tendu de grève, des travailleurs agricoles assassinent Guy de Fabrique (né à Basse-Pointe en 1907), administrateur blanc créole (béké) des habitations sucrières Pécoul, Gradis, Leyritz et Moulin L’Étang, toutes propriétés de Victor Depaz. Le drame a lieu dans un champ de cannes de l'habitation Leyritz, gérée par Gaston de Fabrique, frère de la victime. Après une chasse à l'homme de plusieurs semaines, 16 travailleurs "de couleurs", dont trois d'origine indienne (coolies), sont arrêtés et maintenus en détention provisoire pendant trois ans.

Finalement, en 1951, les prisonniers sont embarqués pour la métropole afin d'y être jugés. Le procès doit se tenir à la cour d'assises de la ville de Bordeaux, ancien port négrier. Le Parti communiste, les syndicats et le MRAP leur organisent de nombreux comités de soutien, particulièrement actifs. Dès leur arrivée au port du Havre, les dockers refusent de débarquer le "navire-prison" et débrayent plusieurs heures pour soutenir leurs camarades, victimes selon eux de la répression coloniale. Les 16 sont ensuite transférés à Bordeaux et incarcérés dans le fort du Hâ.

Les communistes profitent du procès pour en faire un événement politique. Afin d'influencer les jurés, le journaliste Jean Pernot publie régulièrement dans Les nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest des articles mettant en avant le passé esclavagiste de Bordeaux. "Parce que Bordeaux fut marchand d'esclaves, on espère qu'il s'en souviendra", "c'est la traite des nègres qui a fait la richesse des grands marchands de Bordeaux" sont quelques-uns des titres de ses articles de 1951.

Le procès s'achève le 13 août à 14 h avec le verdict qui prononce l’acquittement général pour les 16 accusés et demande leur libération immédiate. De toute évidence, s'il est probable que les coupables sont parmi eux, condamner les 16 inculpés auraient impliqué de condamner des innocents.

Ce procès aura surtout permis de mettre en évidence que, même 100 ans après l'abolition de l'esclavage, et deux ans après la départementalisation, les conditions de travail dans les habitations reproduisent toujours le modèle de la société esclavagiste. Les travailleurs y ont des salaires très bas et dépendent de l'habitation, de leur maître. À la hiérarchie sociale se confond toujours une division raciale. Cette histoire a aussi donné lieu à un formidable mouvement de soutien et de solidarité aux 16, en Martinique mais également en métropole et notamment à Bordeaux.

En 2008, un film documentaire en deux parties, Les 16 de Basse-Pointe, a été réalisé par la documentariste Camille Mauduech.

Politique et administration

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Rattachements administratifs et électoraux

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Basse-Pointe appartient à l’arrondissement de La Trinité et vote pour les représentants de l'Assemblée de Martinique. Avant 2015, elle élisait son représentant au conseil général dans le canton de Basse-Pointe, entité dont elle était le chef-lieu.

Pour l’élection des députés, la commune fait partie de la première circonscription de la Martinique.

Intercommunalité

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La commune appartient à la communauté d'agglomération du Pays Nord Martinique.

Liste des maires

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Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité

(décès)
Albert Crétinoir[14] (1905-1952) PCF[15] Ouvrier du bâtiment
Émile Ramin    
Marcé Bédouin DVD Conseiller général du canton de Basse-Pointe (1970 → 1976)
Félix Joachim (1920-2022) DVD puis app. RPR Instituteur
Conseiller général du canton de Basse-Pointe (1976 → 1994)
André Charpentier DVD puis FMP Directeur d'école
Conseiller général du canton de Basse-Pointe (1994 → 2015)
En cours Marie-Thérèse Casimirius PPM Ancienne directrice de communication
Conseillère régionale de la Martinique (2010 → 2015)
Conseillère territoriale de Martinique (2015 → )
Membre du Conseil exécutif de Martinique (2021 → )
1re vice-présidente de la CA du Pays Nord Martinique (2020 → )
Réélue lors de l'élection municipale partielle du 10 mars 2019[16],[17]
Réélue pour le mandat 2020-2026

Population et société

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Démographie

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L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1961, premier recensement postérieur à la départementalisation de 1946. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[19].

En 2021, la commune comptait 2 768 habitants[Note 3], en évolution de −17,55 % par rapport à 2015 (Martinique : −5,28 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1961 1967 1974 1982 1990 1999 2006 2007 2012
4 3604 5624 3594 2014 4324 1833 8883 8453 609
2017 2021 - - - - - - -
3 0262 768-------
De 1961 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Insee de 1968 à 2006[20] puis à partir de 2006[21])
Histogramme de l'évolution démographique

La ville de Basse-Pointe compte une forte population indienne appelé aussi coolie.

Enseignement

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  • Deux écoles maternelles.
  • Deux écoles primaires.
  • Collège de Basse-Pointe. Il accueille les élèves de la ville mais aussi ceux originaires de L'Ajoupa-Bouillon, Macouba et Grand'Rivière.

Sports et loisirs

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La commune accueille chaque année en avril une compétition internationale de surf professionnelle : la Martinique Surf Pro, une des étapes des World Qualifying Series.

Équipement sportif

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  • Stade municipal de Basse-Pointe.

Club sportif

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Basse-Pointe vit de la culture des bananes et de l'ananas. Le taux de chômage, en 2019, est de 28,7 %[24].

Culture locale et patrimoine

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Lieux et monuments

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  • Temple hindou Moulin l'Étang
  • Temple hindou Gradis

Personnalités liées à la commune

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Pour approfondir

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Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en celle d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Références

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  1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  2. « Commune urbaine - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  4. « Unité urbaine 2020 de Basse-Pointe », sur insee.fr (consulté le ).
  5. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
  6. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
  7. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
  8. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
  9. « Les communes soumises à la loi littoral. », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
  10. « La loi littoral »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur www.collectivites-locales.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral. », sur www.cohesion-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  12. Ronald Laurencine, « Il y a 40 ans... : la visite de Giscard », sur martinique.franceantilles.fr, (consulté le ).
  13. Jean-Marc Party, « Le septennat de Valéry Giscard d’Estaing vu de Martinique, une bouffée de modernisation », sur Martinique la 1ère, (consulté le ).
  14. La fiche biographique de CRÉTINOIR Albert sur le Maitron en ligne
  15. « À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les communistes vont devenir la première force politique de la Martinique. [...] Aux élections municipales de 1945, Aimé Césaire est élu maire de Fort-de-France, Fernand Guilon maire du Lamentin, Albert Crétinoir maire de Basse-Pointe. » [1]
  16. « La liste de Marie-Thérèse Casimirius gagne les partielles à Basse-Pointe », sur Martinique La Première, .
  17. « Martinique. Élections municipales partielles de Basse-Pointe du 10 mars 2019 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Caraib Creole News, .
  18. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  19. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  20. Population selon le sexe et l'âge quinquennal de 1968 à 2013 - Recensements harmonisés - Séries départementales et communales
  21. pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021
  22. « Moïse Régina », sur rougememoire.com (consulté le ).
  23. https://everythingforfootball.com/player/johnny-marajo/
  24. « Chiffres-clés de la commune de Basse-Pointe (97203). », sur Insee, (consulté le ).
  25. « Habitation Leyritz - Dac Martinique - Ministère de la Culture et de la Communication », sur www.culture.gouv.fr (consulté le ).
  26. « Habitation Pécoul - Dac Martinique - Ministère de la Culture et de la Communication », sur www.culture.gouv.fr (consulté le ).
  27. « Eglise », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le ).
  28. « Basse-Pointe Autel Majeur - Dac Martinique - Ministère de la Culture et de la Communication », sur www.culturecommunication.gouv.fr (consulté le ).