La basse-cour ou bassecour, également appelé cour de ferme, est un élevage, non industriel et de petite taille, de petits animaux domestiques ou sauvages destinés ou non à la consommation. On parle aussi de basse-cour d'élevage, basse-cour de ferme, basse-cour paysanne, basse-cour campagnarde, basse-cour familiale[citation nécessaire].
Initialement, la basse-cour était la zone enceinte par une fortification castrale. Les premiers châteaux forts médiévaux étaient constitués sur le modèle « motte et basse cour » ou motte castrale. Elle servait de refuge pour les populations et leur cheptel que le château devait protéger.
Cette basse cour fortifiée a donné son nom à la basse-cour d’élevage qui vise à nourrir la famille, à remplir les édredons, fournir de l'engrais… Les animaux sont nourris en partie à partir des déchets agricoles de la ferme et participent ainsi à l’entretien des abords (pré, cour, étable, hangar, mare, voire potager). Les animaux non volants (« désailage ») y sont en liberté ou semi-liberté le jour et sont enfermés la nuit à l’abri des vols et prédations (renard, fouine, belette, etc.).
La finalité de la basse-cour d’élevage est double :
Elle est située, le plus souvent, au sein d’une ferme familiale (on peut la nommer « basse-cour de ferme » ou « basse-cour paysanne ») mais elle peut être également attenante à une maison d’habitation.
La campagne est le lieu de prédilection des basses-cours d’élevage. On en trouve quelques-unes en ville, mais le manque d’espace et les nuisances occasionnées aux voisins en ont limité les espèces.
Les animaux élevés sont, en général, en nombre réduit (quelques dizaines d'unités) et de plusieurs types (poule et canard, poule et lapin…).
L’alimentation des animaux peut être mixte, une part est prélevée par les animaux sur leur parcours, une autre part complémentaire est éventuellement apportée par l’homme si une production et reproduction est espérée.
En France, l'avènement de la Révolution verte et la baisse du nombre d’agriculteurs ont entraîné la régression des basses-cours que l’on rencontrait systématiquement dans les cours de fermes jusque dans les années 1950. Nombre de familles ne disposent plus de temps suffisant pour s’occuper de la basse-cour.
L’industrialisation de l’élevage des volailles a en outre mis sur le marché ses produits « bon marché » de qualité largement inférieure, rendant banale et quelconque une viande dite « du dimanche » excellente et autrefois très prisée.
Aujourd’hui dans les campagnes, les basses-cours sont à usage essentiellement familial. Les animaux produits ne se retrouvent dorénavant que très peu sur les marchés. Elles sont tenues assez fréquemment par des personnes âgées ce qui leur assure un complément nutritionnel et pécuniaire parfois indispensable à leurs petites pensions de retraites.
La qualité des produits de la basse-cour comparée à celle de l’élevage intensif, ainsi qu’un plus faible coût à l'achat comparé à celui de l’élevage en série de type biologique ou fermier, incitent tout campagnard à avoir une petite basse-cour adaptée à ses possibilités et à sa consommation.
Avec l'emploi majoritaire de garnitures synthétiques pour des literies à durée de vie réduite, ainsi que l’élévation du niveau de vie, le besoin de produire des plumes et du duvet pour ses besoins propres est devenu anecdotique.
En 2020, à la suite du premier confinement et de la pénurie d'œufs dans les supermarchés, de plus en plus de Français ont choisi d'élever quelques poules afin de produire leurs propres œufs[1]. La basse-cour pourra alors avoir de beaux jours devant elle si cette mode se durabilise. L'avenir de la basse-cour est peut-être le retour au simple poulailler accompagné d'un clapier.
En contrepartie de la qualité obtenue et des joies procurées par l’élevage familial, une basse-cour d’élevage présente des contraintes :
Petits animaux rencontrés dans une basse-cour d'élevage, en France :
Animal | Espace | Habitat | Bruit | Volant | Chair | Œuf de consommation | ||
caille, caille, cailleteau | très réduit | cage chauffée | faible sauf mâle bruyant | un peu | X | ~150 /an | ||
canard, cane, caneton | moyen | cabane, pré, mare | moyen | peu | X | 100 à 200 / an, pour les races de ponte | ||
coq, poule, poussin, poulet, chapon, poularde | moyen | poulailler, pré | fort pour le coq | très peu | X | 100 à 300 /an, selon la race et l'âge | ||
dindon, dinde, dindonneau | moyen | cabane, pré | moyen | un peu | X | |||
faisan, faisane, faisandeau | grand | volière | moyen | oui | X | |||
jars, oie, oison | grand | cabane, pré | fort | très peu | X | |||
lapin, lapine, lapereau | réduit | clapier | faible | X | ||||
cochon d'inde, bébé cochon d'inde | réduit | clapier | faible | X | ||||
paon, paonne, paonneau | très grand | cabane, pré, arbre | fort | oui | ||||
perdrix, perdreau | moyen | volière | moyen | oui | X | |||
pigeon, pigeonne, pigeonneau | réduit | pigeonnier ou volière | moyen | oui | X | |||
pintard, pintade, pintadeau | moyen | poulailler, pré | fort | oui | X |
Nota : la sélection des types d'animaux et races est fonction de l’objectif poursuivi (production de viande, ponte de consommation ou de reproduction, décoration ou esthétique).