Baudinard, située à 11 km de Régusse[1] et 25 de Salernes, est une commune avec un village provençal bâti, à 652 m d'altitude, sur un éperon rocheux, aux portes des gorges du Verdon, à proximité du lac de Sainte-Croix[2].
Le canyon de Baudinard est une véritable rue d'eau turquoise bordée de falaises (100–150 m de haut) et de parois rocheuses percées de nombreuses grottes.
Baudinard-sur-Verdon est concernée par la masse d'eau des Plateaux calcaires des Plans de Canjuers et de Fayence[3].
La commune est alimentée par le syndicat mixte du Haut-Var[4]. Les eaux distribuées proviennent de deux sites :
la station de pompage de Fontaine l’Evêque au bord du lac de Sainte-Croix sur la commune de Bauduen alimentant les deux réservoirs syndicaux ;
les champs captant de Montmeyan Plage refoulés vers la station de pompage de Baudinard via les communes de Régusse et Artignosc-sur-Verdon.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 801 mm, avec 6,3 jours de précipitations en janvier et 3,3 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Regusse », sur la commune de Régusse à 7 km à vol d'oiseau[7], est de 13,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 717,9 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 40,9 °C, atteinte le ; la température minimale est de −10,3 °C, atteinte le [Note 1],[8],[9].
Il existe trois zones de sismicité dans le Var[12]:
Zone 0 : Risque négligeable. C'est le cas de bon nombre de communes du littoral varois, ainsi que d'une partie des communes du centre Var. Malgré tout, ces communes ne sont pas à l'abri d'un effet tsunami, lié à un séisme en mer ;
Zone Ib : Risque faible. Ce risque, le plus élevé du département mais qui n'est pas le plus haut de l'évaluation nationale, concerne 21 communes du nord du département.
La commune de Baudinard-sur-Verdon est en zone sismique de faible risque Ib[13].
Baudinard est desservie par la route départementale 9.
On peut visiter le site des gorges de Baudinard soit en suivant à pied un sentier balisé rouge à partir du lieu-dit Saint Jaume[14], soit en canoë. Une piste située à 200 m en amont du pont reliant Montagnac à Baudinard permet d'accéder à la rivière[15].
La commune est desservie par plusieurs lignes de transport en commun[16]. Les collectivités territoriales ont mis en œuvre un « service de transports à la demande » (TAD), réseau régional Zou !
Au néolithique moyen, de nombreuses grottes sont occupées et forment un petit village dans les gorges de Baudinard[18]. Des gisements chasséens et des œuvres d’art pariétal y ont été retrouvés[19] ; la grotte de l'église est ornée d'étoiles[Note 2]. Les vestiges préhistoriques de ces grottes[20], interdites au public, sont regroupés dans le musée de Préhistoire des gorges du Verdon. Au cours de l’âge du fer, les peuplades celto-ligures s'installent dans un oppidum doté de tours, au nord de la commune, ce qui est assez rare dans la région[21].
Le nom Castrum de Beldisnard apparaît dans les archives en 1096. En 1206, les seigneurs Pons Albert et Guy de Baudinard[22] donnent à la commanderie de Saint-Maurice leur domaine sur le plateau Saint-Vincent[23] avec une bastide et des droits de pâturage sur les terres de Coutelas[24].
Blacas de Blacas fut seigneur de Baudinard. En 1389, Elzéar de Sabran devient seigneur de Baudinard en se mariant avec Baucette de Blacas[Note 3]. La famille de Sabran conserve cette seigneurie jusqu'à la Révolution française. Seuls subsistent de cette période l'ancien donjon et des murs arasés.
De gueules à un lion d’argent et au chef du même chargé d’une étoile à seize rais de gueules.
Ces armes sont celles des Sabran, au chef des Blacas. C’est le 16 mai 1389 qu’Elzéar de Sabran devient seigneur de Baudinard, par son mariage avec Baucette de Blacas, dame de Baudinard[25].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[26]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[27].
En 2021, la commune comptait 239 habitants[Note 4], en évolution de +8,14 % par rapport à 2015 (Var : +4,45 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La communauté de communes dispose désormais, à Aups, d'une Maison de santé pluriprofessionnelle (Médecine générale, Médecine spécialisée, Paramédical, Soins infirmiers), et intégrant également un lieu ressource "Social et solidaire"[31] intégrant un lieu ressource "Social et solidaire".
L'hôpital le plus proche est le Centre hospitalier de la Dracénie et se trouve à Draguignan, à 44 km[32],[33]. Il dispose d'équipes médicales dans la plupart des disciplines[34] : pôles médico-technique ; santé mentale ; cancérologie ; gériatrie ; femme-mère-enfant ; médecine-urgences ; interventionnel.
Prieuré de Valmogne, dit aussi de Vaumougne[36] au nord-ouest de la commune, datant probablement de la fin du Ve siècle que fut bâtie l'abbaye de Valmogne, sur un site occupé antérieurement, où furent découvertes des sépultures gallo-romaines. En 990, l'évêque de Riez fait donation de l'abbaye aux moines de Lérins. En 1256, à la suite d'un échange avec l'abbaye de Lérins, Valmogne est rattachée à l' abbaye Sainte Catherine de Sorps à Bauduen fondé en 1255, dans la vallée de Bauduen, unique monastère féminin du Verdon au moyen âge. Au XVe siècle, les moines quittèrent Valmogne, et le prieuré est incendié. Vendu comme bien national, à la Révolution il devint un bâtiment agricole puis fût laissé à l'abandon. Restauré dans les années 1970, Valmogne est à présent repris à l'inventaire annexe des Monuments historiques. Prieuré roman, il adoptait un plan basilical paléochrétien à son origine: un grand vaisseau central donnant sur une abside voûtée en cul-de-four.
Notre-Dame de la Garde ou Notre-Dame de Baudinard. Chapelle d'origine romane, située au Nord-Nord-Est du village, sur une éminence boisée du canyon de Baudinard. En partant de Baudinard, par le sentier du Museau de la Colline on rejoint la Chapelle qui siège au sommet d'une colline dite de la Haute Eouvière. Cet édifice est situé à 709 mètres d'altitude, permettant une vue imprenable sur le lac de Sainte-Croix-du-Verdon et sur six départements. Ce sanctuaire aurait été construit en 1599. Il existait jadis un curieux calvaire qui se dressait en avant de la chapelle, et dont les débris sont aujourd'hui déposés à l'intérieur. Chaque année au 15 août, a lieu la fête de Notre-Dame de Baudinard. Une messe est célébrée à la chapelle, suivie d'un traditionnel aïoli commun et de divers jeux de plein air.
Église Saint-Jacques, église paroissiale construction du XIe siècle, restaurée en 1921 et 2006, renferme trois tableaux dont deux classés monuments historiques
Chapelle Saint-Jean
Chapelle Saint-Michel-Archange, XIe siècle, renferme les tombeaux de la famille des Sabran-Baudinard. Confiée aux bons soins des moines de Lérins en 1118, elle comporte deux nefs romanes en arcs brisés.
château de Baudinard, forteresse située sur un tertre rocheux au nord du village qu'il domine. Il est cité au milieu du eXIIIe siècle comme appartenant aux Sabran, dont il ne reste que les ruines du rez-de-chaussée d'un donjon rectangulaire du XIVe siècle d'une base de 7,5 mètres sur 8 mètres, et qui ne s'élève plus qu' à une hauteur de 3 mètres, avec un parement massif en pierre à bossage et une porte en tiers-point, des murs et souterrains éboulés.
Pierre aux Trois Blasons. En 1742, une transaction est passée entre les seigneurs de Baudinard, d'Artignosc et de Montpezat et fut matérialisée par un trifinium (point d'intersection de trois limites) en pierre. Cette borne existe encore et est reprise sur la carte IGN 3442, 500 mètres environ au nord du camping de l'Eouvière Verte.
Le pianiste français d'origine bulgare Yuri Boukoff (1923-2006), premier pianiste européen à faire une tournée en Chine en 1956, repose dans le cimetière du village[38] où il aimait beaucoup séjourner.
Au , Baudinard-sur-Verdon est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[43].
Elle est située hors unité urbaine[44] et hors attraction des villes[45],[46].
La commune, bordée par un plan d’eau intérieur d’une superficie supérieure à 1 000 hectares, le lac de Sainte-Croix, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[47]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[48].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (73,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (73,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (63 %), terres arables (15,7 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (10,7 %), zones agricoles hétérogènes (10 %), cultures permanentes (0,4 %), eaux continentales[Note 5] (0,3 %)[49]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le village est à visiter pour ses passages voûtés, ses façades remparts et ses maisons anciennes qui ont la particularité de posséder presque toutes des caves voûtées avec un puits intérieur (jadis alimenté par les eaux de ruissellement). La proximité de la commune avec le Verdon et le lac de Sainte-Croix permet un certain développement touristique, notamment pour la création d'un hébergement en chambre d'hôte et gîtes ruraux[62]. Les activités touristiques sont essentiellement des sports de plein air ou en relation avec la nature[63], comme le canyoning, l'escalade, la randonnée pédestre ou équestre.
Le village bénéficie de plusieurs associations[64] œuvrant à l'animation et la protection du patrimoine et de l'environnement :
comité des fêtes participant aux diverses activités et soirées organisées au village ainsi qu'à l'occasion de la fête annuelle du village.
l'Association des Amis de Baudinard, créée en 1930, qui a pour but de protéger et restaurer le patrimoine culturel de la commune, veille à l'amélioration du cadre de vie et de l'environnement et encourage des activités artistiques (arts graphiques, arts plastiques, musique), culturel (littérature, géographie, archéologie, histoire) et éducatifs.
la Boule Baudinardaise.
l'association des Amis de la Chapelle Saint-Michel.
l'association des chasseurs.
l'association sportive.
l'association Verdon Avenir, agréée au titre de l’environnement.
Le prieuré de Valmogne[70] : façades et toitures ; restes de la chapelle : inscription sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 14 mai 1973[71].
↑Le Verdon a creusé dans les parois calcaires de nombreuses cavités qui ont servi d'abris depuis la préhistoire jusqu'à la seconde guerre mondiale. La plus importante est la grotte de l'église dont les galeries se développent sur trois étages et sur plus de 1400 mètres. Ses parois sont ornées d'étoiles rouges sur fond blanc.
↑Elzéar de Sabran, baron d’Ansouis, est le descendant de saint-Elzéar.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Jean Gagnepain, Préhistoire du Verdon, Alpes-de-Haute-Provence et Var : des origines à la conquête romaine, Édisud, Aix-en-Provence, 2002. (ISBN978-2-7449-0347-2). Préface de Jean Courtin, p. 70.
↑Décision du Préfet du Var après avis de la Commission Départementale de Coopération Intercommunale entérinant la dissolution de la Communauté de communes Artuby Verdon qui regroupe neuf communes. Les quatre autres communes de cette communauté de communes intégrant la Dracénie Provence Verdon agglomération. Sources : « Vivre le territoire au jour le jour », in Les Échos du Verdon, journal intercommunal no 2, octobre 2016-avril 2017
↑Décision du Préfet du Var après avis de la Commission Départementale de Coopération Intercommunale entérinant la dissolution de la Communauté de communes Artuby Verdon qui regroupe 9 communes. Les 4 autres communes de cette communauté de communes intégrant la Dracénie Provence Verdon agglomération. Sources : Les Échos du Verdon, journal intercommunal octobre 2016 - avril 2017 no 2, Vivre le territoire au jour le jour
↑Notice no PA00081539, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture Prieuré de Valmogne (ancien) Patrimoine protégé de Baudinard-sur-Verdon.] La mesure s'applique aux façades, élévations et toitures en ce qui concerne les immeubles bâtis; elle vise également le plan d'eau du Verdon et de la rivière de Fontaine-l'Evêque au droit des parcelles inscrites, ainsi que les chemins non cadastrés et notamment celui de la chapelle
Collectif et Fédération française de la randonnée pédestre (FFRP), Parc naturel régional du Verdon, à pied, à VTT, à cheval, Maison du Parc, Domaine de Valx, 04360 Moustiers-Sainte-Marie, ADRI / Parc naturel régional du Verdon, , 191 p. (ISBN2-906924-28-8)
Guide de découverte par les chemins, 60 parcours de randonnées : Plateau de Valensole, Haut-Var et Basses gorges du Verdon, Lac de Sainte-Croix, Grandes gorges du Verdon, Artuby, Montdenier, Massifs préalpins : Baudinard-sur-Verdon : pp. 76-78
Bernard Falque de Bezaure, Sur les traces des Templiers du Var, des Alpes-Maritimes, Domaine de l’Olympe, Les Milles (13290), Provençalement Vôtre, , 183 p. (ISBN2-914438-05-2, lire en ligne)
Baudinard : p. 29
Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du moyen âge en France, Strasbourg, Editions Publitotal, 4ème trimestre 1979, 1287 p. (ISBN978-2-86535-070-4 et 2-86535-070-3)
Le patrimoine architectural et mobilier de la commune sur le site du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région PACA