Le biribi, de l'italien biribisso, est un jeu de hasard pur. Il s'agit d'une sorte de loterie à choix multiples, semblable au cavagnole et aussi à la roulette, avec changement de générateur de hasard. Le jeu a peut-être donné son nom au bagne de Biribi, mais « biribi » est aussi un refrain de chanson.
Les joueurs misent sur soixante dix cases numérotées auxquelles sont associés des billets portant le même numéro. Les billets sont placés dans des boules creuses en bois tirées au sort par un banquier une fois les mises faites. Le banquier annonce le numéro du billet tiré. Si le numéro correspond à une case sur laquelle un joueur a misé, celui-ci reçoit du banquier 64 fois sa mise.
Un auteur du XVIIIe siècle analyse ainsi les chances des joueurs : « On voit que ce jeu est arrangé de manière que le banquier ne paye jamais que sur le pied de 64 sur 70 de mise, ce qui lui fait un avantage de 8 4⁄7 pour cent, ou 2 liv. 1 s. 8 d. 4⁄7 par louis[1] ».
Le biribi a été importé d'Italie en France au début du XVIIIe siècle. Il est le successeur du hoca, apparu en France au milieu du XVIIe siècle et rapidement interdit. Il fut pratiqué surtout à la cour.
La première occurrence du biribi dans la littérature se trouve chez Voltaire, Epître à Mme de *** (1719) : « Du biribi la déesse infidèle Sur mon esprit n'aura plus de pouvoir; J'aime encor mieux vous aimer sans espoir, Que d'espérer jour et nuit avec elle. »[2]
Réprimé au XVIIIe siècle[3], le biribi est interdit définitivement en 1837.