Boissise-le-Roi | |||||
Le château, siège de la mairie. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Île-de-France | ||||
Département | Seine-et-Marne | ||||
Arrondissement | Melun | ||||
Intercommunalité | CA Melun Val de Seine | ||||
Maire Mandat |
Véronique Chagnat 2020-2026 |
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Code postal | 77310 | ||||
Code commune | 77040 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Régiboissiens | ||||
Population municipale |
3 700 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 522 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 48° 31′ 44″ nord, 2° 34′ 25″ est | ||||
Altitude | Min. 37 m Max. 83 m |
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Superficie | 7,09 km2 | ||||
Type | Ceinture urbaine | ||||
Unité urbaine | Paris (banlieue) |
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Aire d'attraction | Paris (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Saint-Fargeau-Ponthierry | ||||
Législatives | 1re circonscription de Seine-et-Marne | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
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Géolocalisation sur la carte : Seine-et-Marne
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
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Liens | |||||
Site web | mairie-boissise-le-roi.fr | ||||
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Boissise-le-Roi est une commune française située dans le département de Seine-et-Marne, en région Île-de-France. En 2021, elle compte 3 700 habitants.
La commune de Boissise-le-Roi est située au sud-ouest du département de Seine-et-Marne, en région Île-de-France[1], le long de la Seine en rive gauche, et au nord-est de la région naturelle le Gâtinais.
Elle se situe à 9,92 km par la route[Note 1] de Melun[2], préfecture du département. La commune fait en outre partie du bassin de vie de Paris[1].
Les communes les plus proches[Note 2] sont[3] : Boissise-la-Bertrand (1,1 km), Pringy (1,4 km), Saint-Fargeau-Ponthierry (2,3 km), Boissettes (2,6 km), Saint-Sauveur-sur-École (3,7 km), Seine-Port (3,8 km), Villiers-en-Bière (4,0 km), Le Mée-sur-Seine (4,5 km).
L'altitude de la commune varie de 37 mètres à 83 mètres pour le point le plus haut, le centre du bourg se situant à environ 54 mètres d'altitude (mairie)[4]. Elle est classée en zone de sismicité 1, correspondant à une sismicité très faible[5].
Le territoire de la commune se situe dans la partie nord de la plaine de la Bière qui constitue la partie nord-est de la région naturelle du Gâtinais et qui est délimitée au nord et à l'ouest par la rivière École ; à l'est, par la Seine et au sud par la forêt de Fontainebleau.
Géologiquement intégré au bassin parisien, qui est une région géologique sédimentaire, l'ensemble des terrains affleurants de la commune sont issus de l'ère géologique Cénozoïque (des périodes géologiques s'étageant du Paléogène au Quaternaire)[6],[7].
Ères | Périodes géologiques | Époques géologiques | Nature des sols | ||||||||||||||||||
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Cénozoïque | Quaternaire | Holocène |
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Pléistocène | |||||||||||||||||||||
Néogène | Pliocène | non présent. | |||||||||||||||||||
Miocène | non présent. | ||||||||||||||||||||
Paléogène | Oligocène |
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Éocène |
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Paléocène | non présent. |
Le réseau hydrographique de la commune se compose de deux cours d'eau référencés :
La longueur totale des cours d'eau sur la commune est de 5,99 km[10].
Afin d’atteindre le bon état des eaux imposé par la Directive-cadre sur l'eau du , plusieurs outils de gestion intégrée s’articulent à différentes échelles : le SDAGE, à l’échelle du bassin hydrographique, et le SAGE, à l’échelle locale. Ce dernier fixe les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine. Le département de Seine-et-Marne est couvert par six SAGE, au sein du bassin Seine-Normandie[11].
La commune fait partie du SAGE « Nappe de Beauce et milieux aquatiques associés », approuvé le . Le territoire de ce SAGE couvre deux régions, six départements et compte 681 communes, pour une superficie de 9 722 km2[12]. Le pilotage et l’animation du SAGE sont assurés par le Syndicat mixte du pays Beauce Gâtinais en Pithiverais, qualifié de « structure porteuse »[13].
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[14]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Sud-ouest du bassin Parisien, caractérisée par une faible pluviométrie, notamment au printemps (120 à 150 mm) et un hiver froid (3,5 °C)[15].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 683 mm, avec 10,6 jours de précipitations en janvier et 7,5 jours en juillet[14]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Seine-Port à 4 km à vol d'oiseau[16], est de 11,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 673,1 mm[17],[18]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[19].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 1 | 0,5 | 2,5 | 4,5 | 8,2 | 11 | 13,1 | 12,7 | 9,5 | 7 | 3,7 | 1,3 | 6,3 |
Température moyenne (°C) | 4 | 4,5 | 7,6 | 10,5 | 14,3 | 17,3 | 19,5 | 19,3 | 15,6 | 11,8 | 7,2 | 4,2 | 11,3 |
Température maximale moyenne (°C) | 7 | 8,5 | 12,8 | 16,4 | 20,3 | 23,6 | 25,9 | 25,8 | 21,6 | 16,5 | 10,7 | 7,1 | 16,4 |
Record de froid (°C) date du record |
−20 17.01.1985 |
−17,3 14.02.1956 |
−12 01.03.05 |
−7 04.04.1973 |
−2 08.05.1997 |
1 04.06.01 |
3,4 08.07.1954 |
1,9 28.08.1974 |
−1,7 17.09.1971 |
−5,5 29.10.1997 |
−11 24.11.1998 |
−15,1 29.12.1964 |
−20 1985 |
Record de chaleur (°C) date du record |
17 13.01.1998 |
21,5 24.02.1990 |
27 25.03.1955 |
30,2 29.04.1955 |
33,6 28.05.1954 |
37,5 27.06.11 |
40,4 01.07.1952 |
40,5 12.08.03 |
34,2 16.09.1961 |
30,5 01.10.1985 |
23 01.11.14 |
18 04.12.1953 |
40,5 2003 |
Précipitations (mm) | 52,3 | 46,9 | 48,4 | 50,9 | 63,7 | 60,1 | 54,6 | 53,4 | 52,3 | 60,9 | 60,3 | 69,3 | 673,1 |
La protection réglementaire est le mode d’intervention le plus fort pour préserver des espaces naturels remarquables et leur biodiversité associée[20],[21].
La réserve de biosphère « Fontainebleau et Gâtinais », zone centrale et zone de transition, est un espace protégé sur la commune, créé en 1998 et d'une superficie totale de 150 544 ha (46 056 ha pour la zone centrale). Cette réserve de biosphère, d'une grande biodiversité, comprend trois grands ensembles : une grande moitié ouest à dominante agricole, l’emblématique forêt de Fontainebleau au centre, et le Val de Seine à l’est. La structure de coordination est l'Association de la Réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais, qui comprend un conseil scientifique et un Conseil Education, unique parmi les Réserves de biosphère françaises[22],[23],[24].
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Le territoire communal de Boissise-le-Roi comprend une ZNIEFF de type 1[Note 3],[25], la « prairie Malecot » (13,25 ha)[26]
Au , Boissise-le-Roi est catégorisée ceinture urbaine, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[27]. Elle appartient à l'unité urbaine de Paris[Note 4], une agglomération inter-départementale regroupant 407 communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 5],[28],[1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 6],[1]. Cette aire regroupe 1 929 communes[29],[30].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (54,1 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (54,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (54,11 %), zones urbanisées (34,71 %), forêts (7,60 %), eaux continentales[Note 7] (2,80 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,78 %)[31].
Type d’occupation | 1990 | 2018 | Bilan | ||
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Territoires artificialisés (zones urbanisées, zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication, mines, décharges et chantiers, espaces verts artificialisés ou non agricoles) |
243,91 ha | 34,27 % | 252,57 ha | 35,49 % | 8,66 ha |
Territoires agricoles (terres arables, cultures permanentes, prairies, zones agricoles hétérogènes) |
389,43 ha | 54,71 % | 385,15 ha | 54,11 % | −4,28 ha |
Forêts et milieux semi-naturels (forêts, milieux à végétation arbustive et/ou herbacée, espaces ouverts sans ou avec peu de végétation) |
58,51 ha | 8,22 % | 54,13 ha | 7,60 % | −4,38 ha |
Surfaces en eau (Eaux continentales, Eaux maritimes) |
19,91 ha | 2,80 % | 19,91 ha | 2,80 % | 0 ha |
Parallèlement, L'Institut Paris Région, agence d'urbanisme de la région Île-de-France, a mis en place un inventaire numérique de l'occupation du sol de l'Île-de-France, dénommé le MOS (Mode d'occupation du sol), actualisé régulièrement depuis sa première édition en 1982. Réalisé à partir de photos aériennes, le Mos distingue les espaces naturels, agricoles et forestiers mais aussi les espaces urbains (habitat, infrastructures, équipements, activités économiques, etc.) selon une classification pouvant aller jusqu'à 81 postes, différente de celle de Corine Land Cover[32],[33],[Carte 1]. L'Institut met également à disposition des outils permettant de visualiser par photo aérienne l'évolution de l'occupation des sols de la commune entre 1949 et 2018[Carte 2].
La loi SRU du a incité les communes à se regrouper au sein d’un établissement public, pour déterminer les partis d’aménagement de l’espace au sein d’un SCoT, un document d’orientation stratégique des politiques publiques à une grande échelle et à un horizon de 20 ans et s'imposant aux documents d'urbanisme locaux, les PLU (Plan local d'urbanisme). La commune est dans le territoire du SCOT Région melunaise, dont l'élaboration a été engagée de 2013 à 2015, puis poursuivie à partir de 2017 sur un périmètre différent et porté par la communauté d'agglomération Melun Val de Seine[34].
La commune, en 2019, avait engagé l'élaboration d'un plan local d'urbanisme[35].
La commune compte 35 lieux-dits administratifs[Note 8] répertoriés consultables ici[36] dont Orgenoy (source : le fichier Fantoir).
En 2016, le nombre total de logements dans la commune était de 1 472 dont 90,5 % de maisons et 9,2 % d'appartements[Note 9].
Parmi ces logements, 95,2 % étaient des résidences principales, 1,3 % des résidences secondaires et 3,5 % des logements vacants.
La part des ménages fiscaux propriétaires de leur résidence principale s'élevait à 82,6 % contre 16,7 % de locataires[37] dont, 10,6 % de logements HLM loués vides (logements sociaux)[Note 10] et, 0,7 % logés gratuitement.
La ligne de chemin de fer de Corbeil-Essonnes à Montereau traverse le nord du territoire de la commune en longeant la rive gauche de la Seine.
Plusieurs routes départementales relient Boissise-le-Roi aux communes voisines :
La gare de Boissise-le-Roi, située au nord de la commune, est desservie par les trains de la ligne D du RER qui assurent des liaisons cadencées entre les gares de Corbeil-Essonnes et de Melun.
La commune est desservie par plusieurs lignes de bus du réseau d'autobus d'Île-de-France :
Le nom de la localité est mentionné sous les formes Apud Boyssissiam regis en 1293[38],[39] ; Boissisia regis en 1360[40],[39] ; Boissesia regis en 1369[41],[39] ; Boissise sur Seine en 1384[42],[39] ; Boissise le Roy en 1398[43],[39] ; Boississe en 1439[44],[39] ; Boicize le Roy en 1489[45],[39] ; Boissire le Roy en 1518[46],[39] ; Boucize le Roy en 1541[47],[39] ; Boississe la Nation en 1792[48] et 1793[49],[39].
En l'an II, Boissise-le-Roi porte le nom de Boissise-la-Nation.
L'étymologie de Boissise-le-Roi, Boissettes, Boissise-la-Bertrand, localités situées à une faible distance les unes des autres, est évidemment la même pour chacune d'elles. Le mot latin Boscus, en doit être l'origine. Quant au surnom le Roi, que nous rencontrons ici, il indique que ce territoire faisait originairement partie du domaine royal, probablement antérieure à l'avènement des Capétiens.
Le roi Louis VI fonde l'abbaye de Saint-Victor à Paris. Par un document en latin donné à Châlons-en-Champagne, il lui donne des biens situés à Puiseaux, Orgenoy, Bucy, Corbeilles, Fontenay, Larchant, etc[50],[51]. Orgenoy a été donné en 1113 par Louis VI aux religieux de Saint-Victor à Paris. À cette époque, il y avait à Orgenoy une chapelle qui servit ensuite d'écurie et maintenant transformée en maison d'habitation[Note 11]).
Le roi voulant que les chanoines qui prieront pour le salut du royaume pour le roi et sa famille fussent débarrassés des soucis de la vie pour se livrer à leurs occupations spirituelles, leur donna de grands biens. Dans une assemblée de prélats convoqués à Chalons, il leur donna notamment : Orgenoy, Burcy, Fontenay et Larchant. Cette charte fut signée des prélats Yves de Chartres et Marrasse, évêque de Meaux. En 1186, Guy Ier de Noyers, archevêque de Sens, confirme les donations faites à l'abbaye des terres d'Orgenoy et Boissise-le-Roi. Orgenoy était une seigneurie de l'abbaye de Saint-Victor qui avait prévôté et haute justice[50],[51]. Extrait du journal de François Grin, religieux du couvent d'Orgenoy : « Le lundi 14e jour dudict mois de juillet 1567, fut pendu et estranglé en notre justice d'Orgenoy, condamné de notre Prévost dudict lieu, un nommé Pierre Olivier, dit Lamare, pour plusieurs meurtres larcins vole-vies par lui commises et principalement en la personne de notre fermier et Prévost dudict lieu, nommé Jules Blondeau, qui auroist ésté par icelui méchamment occis. »
Boissise-le-Roi s'appelait Boissiacum Regis et était au XIIIe siècle un château fort avec tourelles et chapelle. Ce château était le fief de la famille de Thumery. Oudart de Thumery, écuyer, seigneur de Boissise-le-Roi, près de Melun, et d'autres terres aux environs de Sens, vivait en 1340. Il était fils de Bertrand de Thumery, écuyer, seigneur d'Escury et de Nicole de la Dehors. Il avait épousé Marguerite de Dixy, fille de Pierre de Dixy, conseiller au Parlement de Paris. En 1269, don par saint Louis aux dames du Lys de deux arpents de vignes situés à Boissise-le-Roi.
En 1400, il appartenait à Gobert de Thumery, chevalier du roi et seigneur de Boissise-le-Roi. En 1429 pendant l'occupation anglaise, le château fut ruiné et la chapelle effondrée après incendie. Après les troubles, Denis de Thumery reconstruisit le château mais abandonna la chapelle pour en faire une église paroissiale dédiée à Saint Denis. En 1441, Enguerrand de Thumery, fils de Gobert de Thumery était seigneur de Dampierre, Senlis et autres lieux. Il servit contre les Anglais et conduisit une compagnie que les Parisiens envoyaient au secours de Pontoise. Par la suite, la famille des Thumery s'est éteinte en 1875.
On note la venue de Henri IV au château de Boissise-le-Roi (pas de date mentionnée). Il était à ce moment l'hôte du seigneur de Thumery. On conserva dans le château, jusqu'à l'incendie de 1834, qui le dévora en partie, un bois de lit sculpté avec des guirlandes de roses et des amours, derniers souvenirs de la chambre à coucher du Roi.
La loi du réunit Orgenoy à la paroisse de Boissise-le-Roi et les hameaux de La Planche et Faronville à la paroisse de Saint-Sauveur. Faronville, prieuré de Sainte-Marie-Madeleine, était une ferme donnée en 1134 à l'abbaye de Saint-Victor qui y érigea un prieuré au XIIIe siècle.
En 1545 le prieuré disparut et il n'y eut plus qu'une ferme. Ce lieu est indiqué par Fleury[Qui ?] parmi les lieux où devaient être portés les rouleaux mortuaires des religieux de Saint-Victor, décédés. Le , la ferme d'Orgenoy et les terres ont été vendues à Joachim de Château-Villard, seigneur de Villiers et Bréau, moyennant la somme de 34 500 francs[52]. La ferme d'Orgenoy a appartenu également au comte Ludovic de la Tour du Pin et sa femme. Ils la louent en 1841 (266 hectares) à Lamy moyennant 18 000 francs par an[52]. Victor Yvart (agronome, membre de l'Institut) a exploité la ferme d'Orgenoy. Il habitait Seine-Port où il est mort en 1831[52].
L'école mixte de Boissise-le-Roi est de fondation récente ; elle date de 1867. Antérieurement à cette époque, les enfants fréquentaient les écoles de Saint-Sauveur et Pringy (ceux d'Orgenoy allaient à Saint-Sauveur et ceux de Boissise à Pringy et cela depuis les temps les plus reculés, car la commune de Boissise-le-Roi semble n'avoir jamais eu d'école particulière. Une délibération du conseil municipal du , établit ainsi la répartition du budget de l'enseignement primaire :
Cette somme était alors répartie (total de 275 F) de la manière suivante :
La somme allouée subissant chaque année une légère modification, atteignit en 1866 le chiffre de 535 F. Toutefois, vers 1854, les enfants d'Orgenoy ne furent plus astreints à fréquenter exclusivement l'école de Saint-Sauveur, et qu'ils purent aller facultativement à celle de Pringy. Dès lors la somme inscrite au budget communal dut être partagée au prorata du nombre d'élèves fréquentant chacune des deux écoles.
Cet état de chose dura jusqu'en 1867, époque à laquelle le conseil municipal émit le vœu d'obtenir un instituteur. Un local fut loué en attendant la construction de la maison d'école Actuelle qui n'était encore qu'à l'état de projet et un instituteur fut nommé.
Commune de Boissise-le-Roi. (Archives de Seine-et-Marne) Édition Blondel à Meaux (1868)
(Boissiacum-Regis) Ecclesia Sancti Dyonisii (Bulle du pape Alexandre III, en faveur de l'abbaye Saint-Père de Melun (janvier 1160). Autrefois diocèse de Sens, conférence de Saint-Port collateur de l'abbaye de Saint-Père, actuellement diocèse de Meaux. On ne peut nier que l'étymologie de Boisettes, Boissise-le-Bertrand, Boissise-le-Roi, localités situées à une faible distance les unes des autres, ne soit évidemment la même pour chacune d'elles. Le mot Boscus, de la basse latinité, en doit être l'origine. Quant au surnom le Roi, que nous rencontrons ici, il indique que ce territoire faisait originairement partie du domaine royal, à une époque très reculée et probablement antérieure à l'avènement des Capétiens. Boissise-le-Roi, canton de Perthes, est un village de mince importance, situé sur la rive gauche de la Seine, à peu de distance du fleuve, et au bas d'un plateau dont les parties supérieures sont douées d'une certaine fertilité. Le territoire comporte environ 709 hectares de terres labourables, prairies, bois, broussailles et vergers.
Quelques découvertes en souvenirs archéologiques, témoignent de l'antiquité de ce pays. Deux parties du territoire, appelées Pierre-Fritte (Pierre-Fritte, pierre fichée, menhir) et la fosse au diable situées sur le chemin de Boissise à Orgenoy, rappellent les temps celtiques. Dans le voisinage du château, on trouve des tuiles carrées à rebords qui remontent vers l'époque romaine. L'ancienne voie dite vieille route de Bourgogne, que l'on tient pour chemin romain et qui se dirigeait vers le pont de Samois passe sur les hauteurs de Boissise. En 1862, les dragages du barrage des Vives-Eaux ont fait découvrir dans la Seine, sur le territoire de cette commune, la matrice d'un sceau du XIIIe siècle dont le type est un griffon, et qui porte la légende : S. consullatus januensium in Francia (Sceau du consulat des Génois en France)[53].
Boissise-le-Roi a l'aspect d'un pays essentiellement agricole. Sous le rapport de la fertilité de son sol, elle peut se diviser en deux parties distinctes :
La pierre meulière qui forme des bans considérables près du village d'Orgenoy est exploitée en assez grande quantité comme pierre à bâtir et pour la construction de meules de moulins. Orgenoy est d'ailleurs une succursale de La Ferté-sous-Jouarre dont les meules sont depuis longtemps recherchées par la minoterie française et étrangère. Elle s'exportent principalement en Amérique. Grâce à cette production naturelle de son sol, on peut dire d'Orgenoy que ses habitants se livrent pour une première moitié de leur temps à l'agriculture et pour l'autre moitié à l'extraction de la pierre par de nombreux émigrés italiens (voir article suivant). Le château, de forme rectangulaire, est flanqué de tourelles sur la façade côté Seine. Quelques parties paraissent être du XIVe siècle mais la presque totalité a été reconstruite il y a environ 35 ans à la suite d'un incendie. Un acte du XVIIe siècle désigne ainsi le château : « Hôstel fermé de murs à créneaux, pont-levis qui de lève et s'abaisse ».
L'ancienne seigneurie appartint pendant une longue suite d'années (quatre siècles) à la famille des marquis De Thumery originaires de Brie-Comte-Robert, dont quelques membres portèrent l'épée et le plus grand nombre la robe. C'étaient des gens de bien, très considérés dans la contrée.
Au temps de Louis XIV, Germain-Christophe De Thumery, seigneur chevalier, baron de Ves-en-Valois était président de la deuxième chambre des enquêtes du Parlement. Il épousa Madeleine Le Tellier de la famille du célèbre ministre de ce nom. Nicolas De Thumery, son fils, était chambellan du duc d'Orléans en 1664. Vers le milieu du XVIIIe siècle, la terre de Boissise passa par suite d'une acquisition, entre les mains de messire Charles Jean baron De Beausse, sieur de Clèves, chevalier, vicomte de Fromentel, conseiller du roi, auditeur en sa chambre des comptes, marié à Catherine Louise De Bussy De Montigny. Leur fille Catherine célibataire, difforme, bossue, est morte à Boissise en 1828.
Le médecin Sabatier, de l'Académie des sciences et chirurgien-major de l'hôtel des Invalides, possédait des propriétés foncières à Boissise-le-Roi vers la fin du XVIIIe siècle. Les abbés de Saint-Père, à Melun et de Saint-Victor de Paris, dînaient dans cette paroisse, concurremment avec le curé.
Hameau au milieu d'une plaine fertile, ancienne seigneurie qui appartenait à l'abbaye de Saint-Victor de Paris. Les bâtiments de la ferme seigneuriale datent en partie du XIIIe siècle. On y voit notamment une grange spacieuse, divisée en trois travées par une double rangée de piliers en bois qui supportent la charpente, les deux pignons et les murs latéraux sont garnis de contrefort à l'instar des églises du temps. Les bas-côtés, égaux en largeur, sont compris avec la nef principale, sous un même toit, la chapelle dénuée d'intérêt sert d'écurie. Montplaisir : des vestiges d'ancien four à chaux, cave, maison appelée Montplaisir, qui existait encore en bon état à la fin du XVIIIe siècle se rencontrent sur les bords de la Seine. L'économie d'Orgenoy était basée sur l'agriculture jusqu'au début du XXe siècle.
Orgenoy voit arriver de nombreuses familles d'émigrés italiens dans les années 1920, venant principalement du village de Posina en Vénétie. Ces hommes travailleront tous très dur dans les rudes carrières de pierres meulières pour un salaire misérable (environ 50 anciens francs par semaine). La plupart participeront à la Seconde Guerre mondiale dans l'armée française.
Après la guerre, les exploitations et carrières Piketty étaient l'activité principale des urluquois et de l'économie locale ; il y avait trois carrières principales avec transbordeurs et un train les reliait aux bords de Seine. Orgenoy voyant sa population italienne augmentée, on surnommait le village « petite Italie ». À cette époque, Orgenoy comptait plusieurs bistros, épiceries, marchands ambulants, cantines et même une petite salle de cinéma à l'étage du café Berthelot, face à la rue de la sellerie. La plupart des foyers n'avaient ni eau courante ni chauffage jusqu'à la fin des années 1950. Certains carriers vivaient dans de petites maisons en bois enduites de goudron à côté des carrières. Malgré cette pauvreté, les habitants étaient soudés grâce à la bonne ambiance et à la cohésion entre carriers et leur famille.
Les carrières fermèrent peu à peu leurs portes avec l'apparition du parpaing dans les années 1960. Une grande page de l'histoire d'Orgenoy se ferme. Par la suite, une entreprise de fonte de déchets d'animaux est créée par Isaac Gonçalves, un homme d'affaires d'origine portugaise. Cette usine insalubre sera remplacée par un lotissement dans les années 1980 et 1990. Isaac Gonçalves sera élu maire de la commune pendant plus de trente ans, fera construire à Orgenoy la salle des fêtes (années 1970), plusieurs lotissements, un quartier HLM, une laverie communale, une station d'épuration, un stade de football, une nouvelle école primaire avec cantine municipale (années 1980) et réaménagera le village. De nombreuses familles portugaises arrivèrent à Orgenoy pour y travailler dans les années 1970 et s'y installèrent. Actuellement, Orgenoy est loin de son passé pauvre et compte environ 1 200 habitants.
La commune se trouve dans l'arrondissement de Melun du département de Seine-et-Marne. Pour l'élection des députés, elle fait partie depuis 2012 de la première circonscription de Seine-et-Marne.
Elle faisait partie de 1801 à 1975 du canton de Melun-Sud, année où la commune est rattachée au canton de Perthes[54]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, la commune est désormais intégrée au canton de Saint-Fargeau-Ponthierry.
La commune est membre de la communauté d'agglomération Melun Val de Seine, qui a succédé au District de l’Agglomération Melunaise (DAM) auquel Vaux-ler-Pénil avait adhéré en 1991.
L’organisation de la distribution de l’eau potable, de la collecte et du traitement des eaux usées et pluviales relève des communes. La loi NOTRe de 2015 a accru le rôle des EPCI à fiscalité propre en leur transférant cette compétence. Ce transfert devait en principe être effectif au , mais la loi Ferrand-Fesneau du a introduit la possibilité d’un report de ce transfert au [58],[59].
En 2020, la gestion du service d'assainissement collectif de la commune de Boissise-le-Roi est assurée par la communauté d'agglomération Melun Val de Seine (CAMVS) pour la collecte, le transport et la dépollution. Ce service est géré en délégation par une entreprise privée, dont le contrat arrive à échéance le [60],[61],[62].
L’assainissement non collectif (ANC) désigne les installations individuelles de traitement des eaux domestiques qui ne sont pas desservies par un réseau public de collecte des eaux usées et qui doivent en conséquence traiter elles-mêmes leurs eaux usées avant de les rejeter dans le milieu naturel[63]. La communauté d'agglomération Melun Val de Seine (CAMVS) assure pour le compte de la commune le service public d'assainissement non collectif (SPANC), qui a pour mission de vérifier la bonne exécution des travaux de réalisation et de réhabilitation, ainsi que le bon fonctionnement et l’entretien des installations[60],[64],[65].
En 2020, l'alimentation en eau potable est assurée par la commune qui en a délégué la gestion à l'entreprise VeoliaFAUX[60],[66],[67].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[68]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[69].
En 2021, la commune comptait 3 700 habitants[Note 12], en évolution de −1,54 % par rapport à 2015 (Seine-et-Marne : +3,45 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Le 14 septembre 2002 sur le parvis du château a été représenté Histoires de Châteaux à l'occasion du jumelage avec Caerano di San Marco un spectacle de sons et lumières avec 120 figurants et chevaux avec des moyens techniques de pyrotechnies, lasers et projection d'images monumentales. Ce spectacle a été écrit, mise en scène par Sylvie Dervaux qui a également assuré la direction artistique et la production exécutive[71].
En 2018, le nombre de ménages fiscaux de la commune était de 1 363 (dont 76 % imposés), représentant 3 609 personnes et la médiane du revenu disponible par unité de consommation de 28 530 euros[72].
En 2018 , le nombre total d’emplois dans la zone était de 680, occupant 1 494 actifs résidants. Le taux d'activité de la population (actifs ayant un emploi) âgée de 15 à 64 ans s'élevait à 69,9 % contre un taux de chômage de 6,2 %. Les 23,9 % d’inactifs se répartissent de la façon suivante : 11,1 % d’étudiants et stagiaires non rémunérés, 5,9 % de retraités ou préretraités et 6,8 % pour les autres inactifs[73].
En 2019, le nombre d’unités légales et d’établissements (activités marchandes hors agriculture) par secteur d'activité était de 222 dont 10 dans l’industrie manufacturière, industries extractives et autres, 37 dans la construction, 64 dans le commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration, 11 dans l’Information et communication, 10 dans les activités financières et d'assurance, 3 dans les activités immobilières, 52 dans les activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien, 18 dans l’administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale et 17 étaient relatifs aux autres activités de services[74].
En 2020, 37 entreprises ont été créées sur le territoire de la commune, dont 26 individuelles.
Au , la commune ne disposait pas d’hôtel et de terrain de camping[75].
Boissise-le-Roi est dans la petite région agricole dénommée le « Pays de Bière et Forêt de Fontainebleau », couvrant le Pays de Bière et la forêt de Fontainebleau[Carte 3]. En 2010, l'orientation technico-économique[Note 13] de l'agriculture sur la commune est la culture de céréales et d'oléoprotéagineux (COP)[76].
Si la productivité agricole de la Seine-et-Marne se situe dans le peloton de tête des départements français, le département enregistre un double phénomène de disparition des terres cultivables (près de 2 000 ha par an dans les années 1980, moins dans les années 2000) et de réduction d'environ 30 % du nombre d'agriculteurs dans les années 2010[77]. Cette tendance se retrouve au niveau de la commune où le nombre d’exploitations est passé de 3 en 1988 à 2 en 2010. Parallèlement, la taille de ces exploitations diminue, passant de 147 ha en 1988 à 134 ha en 2010[76]. Le tableau ci-dessous présente les principales caractéristiques des exploitations agricoles de Boissise-le-Roi, observées sur une période de 22 ans :
1988 | 2000 | 2010 | |
---|---|---|---|
Dimension économique[76],[Note 14] | |||
Nombre d’exploitations (u) | 3 | 4 | 2 |
Travail (UTA) | 5 | 7 | 3 |
Surface agricole utilisée (ha) | 440 | 339 | 267 |
Cultures[78] | |||
Terres labourables (ha) | 437 | 339 | s |
Céréales (ha) | 367 | s | s |
dont blé tendre (ha) | 201 | 171 | s |
dont maïs-grain et maïs-semence (ha) | 148 | s | s |
Tournesol (ha) | s | ||
Colza et navette (ha) | s | 56 | s |
Élevage[76] | |||
Cheptel (UGBTA[Note 15]) | 0 | 1 260 | 0 |
Liste des instituteurs qui se sont succédé dans la localité[82] :
Les armes de Boissise-le-Roi se blasonnent ainsi : D’or à la croix de gueules cantonnée de quatre roses tigées et feuillées au naturel. |
Le blason de Boissise-le-Roi est inspiré de celui de la famille de Thumery, qui portait au XVe siècle : D’or à la croix de gueules cantonné de quatre aigles éployés de sable[83].
Le blason de la commune trouve ses origines dans la guerre de Cent Ans. En 1429 sous l'occupation anglaise, le château fut détruit et la chapelle incendiée. Denis de Thumery, dont la famille posséda pendant quatre siècles la seigneurie de Boissise, le reconstruisit ainsi que la chapelle qui devint une église paroissiale dédiée à saint Denis.
Dans l'église actuelle, à gauche de l'autel, l'on peut voir les vestiges d'une litre funéraire, qu'on peignait en signe de deuil à la mort d'un seigneur de la paroisse, avec les armes de la famille de Thumery : d'or à la croix de gueules cantonné de quatre aigles éployés de sable timbré d'une couronne de marquis. En héraldique, on énonce en premier la couleur de fond. Ici, il s'agit d'or qui correspond au jaune. « La croix de gueules » est une croix centrale rouge. Les « aigles éployés de sable » sont des rapaces noirs qui s'apprêtent à s'envoler.
Depuis, la mairie a repris le blason de la famille Thumery tout en lui apportant certaines modifications. Ainsi il n'y a plus d’ « aigles éployés de sable », mais des roses au naturel, reprenant quasiment les premières armes des Thumery : d'or à la croix engrêlée de sable, accompagnée de quatre tulipes de gueules, tigées et feuillées de sinople (Menestrier, 1698). Les armoiries de Boissise-le-Roi sont visibles sur les communiqués communaux[84]. Les litres funèbres ne sont plus visibles depuis la restauration de l'église ainsi que l'écusson des Thumery remplacé par l'écusson de la commune en pierre sculptée.
Vers 1886, le château de Boissise-le-Roi appartenait au sieur Paul Bareiller depuis 1828 (la terre de Boissise appartenait à sa famille) don fait à son père par la baronne Catherine de Beausse, Paul Bareiller par son testament olographe en date du 24 février 1887 instituait pour son légataire universel le Komprinz d'Allemagne (depuis Frederick III) au nom et comme représentant le dit empire. Le château et ses dépendances étaient, d'après le vœu du testateur, destiné à former une colonie allemande. Voici résumé par un journal de l'époque les raisons de ce legs quelque peu ahurissant. Paul Bareiller était un bourgeois méfiant, orgueilleux et brutal. Pourtant il fut maire de la commune pendant cinq ans, mais par son apathie et son mauvais vouloir, les affaires municipales étaient dans un état déplorable ; il a été forcé de démissionner. Ce tyranneau de village jouait au féodal et cherchait des querelles à tout le monde. Quand il était contrarié, sa colère n'avait plus de bornes. Un jour, il fracassa la mâchoire d'un ouvrier d'un coup de revolver. Il fut arrêté et emprisonné à Melun. Il pense à se venger. Quelle vengeance pourrait-il bien exercer contre la loi qui le condamne et contre la société qu'il déteste. Il réfléchit et s'irrite davantage. Une idée machiavélique germe dans son cerveau. Sa vengeance il l'a trouvée, il donnera son château et ses terres à l'ennemi.
Voilà ce qu'il avait trouvé de plus abominable et de plus sanglant. Cette offense à la patrie le soulage et il mourut tranquille[85]. La pierre tombale de P. Bareiller peut être désormais perçue à droite du porche de l'église portant les dates 1787-1860.