Sport | cyclisme sur route |
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Création |
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Disparition | |
Éditions | 86 |
Type / Format | ancienne classique |
Périodicité | annuel (mai) |
Lieu(x) | France |
Statut des participants | professionnels |
Tenant du titre | Jean-François Rault (1988) |
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Plus titré(s) |
Herman Van Springel (7 victoires) |
Bordeaux-Paris est une course cycliste. Créée en 1891, elle a connu 86 éditions jusqu'en 1988. Elle est relancée en 2014.
Cette épreuve était unique en son genre, par sa longueur d'environ 600 km et par son déroulement. Elle commençait au nord de Bordeaux à 2 h 0 du matin et se terminait à Paris 14 heures plus tard. Pendant la seconde partie du parcours, le coureur se plaçait derrière un engin motorisé appelé derny, conduit par l'entraîneur, afin de réduire la résistance de l'air, ce qui lui permettait d'atteindre des vitesses de l'ordre de 50 à 60 km/h. Ce règlement a cependant subi de nombreuses adaptations successives.
Avant-guerre, la majorité des entraîneurs est composée de porteurs de journaux, ayant couru la Course des Porteurs de Journaux[1].
Elle est l'une des trois classiques à avoir échappé à Eddy Merckx, avec Paris-Tours et le Championnat de Zurich.
Par ailleurs, on notera que la course fut remportée par Émile Masson et son fils (en 1923 pour le premier et 1946 pour le second).
En 1965, Jacques Anquetil réalisa l'exploit de remporter Bordeaux-Paris le lendemain de sa victoire dans le Critérium du Dauphiné libéré : il n'eut même pas une nuit complète de sommeil entre la première victoire et le départ de la classique. Lorsqu'il avoua s'être dopé, il répondit au ministre de la Jeunesse et des Sports François Missoffe qui le questionnait sur cet aveu : « Vous pensiez sincèrement qu’il est possible de courir Bordeaux-Paris sur la lancée du Dauphiné avec de simples morceaux de sucre ? ».
Avec le temps, la course perd de son prestige. En effet, elle demandait un entraînement spécial et elle n'intéressait plus les coureurs qui se préparaient pour le Tour d'Espagne ou le Tour d'Italie. Le nombre de participants a commencé à diminuer et la dernière version derrière derny s'est déroulée en 1985. Trois autres éditions ont encore eu lieu entre 1986 et 1988.
En 1986 le breton Loïc Le Flohic de la formation Peugeot B.P s'illustre en réalisant sur Bordeaux-Paris, avec 435[2] ou 437 kilomètres[3], la plus longue échappée connue dans l'histoire du cyclisme. Il faisait équipe dans cette édition avec Gilbert Duclos-Lassalle.
Depuis, le trajet ne donne plus lieu à une course mais la route fut empruntée tous les deux ans entre 1977 et 2010 par le club « Touristes et Cyclosportifs de Guyenne » sous trois formes (cyclosportive en moins de 28 heures, randonneurs en moins de 36 heures et cyclotourisme en moins de 60 heures).
Vingt-sept ans après sa dernière édition professionnelle, la course cycliste Bordeaux-Paris renaît en 2014. Cette cyclo sportive s’effectue sur un parcours de 610 km avec trois formules proposées : moins de 32 heures (en solo ou à 2), moins de 60 heures. Le départ a lieu du parc des Angéliques à Bordeaux, et l'arrivée au Vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines[4].
En 2022, l'épreuve est relancée par l'agence événementielle Extra Sports[5], déjà organisatrice de la SaintéLyon et de l'Embrunman. Le départ est donné sur la promenade Martin Luther King Junior à Bordeaux et l'arrivée se trouve au stade d'Issy-les-Moulineaux[6] après 650 km et 5 600 m de dénivelé positif cumulé.
L'édition 2023 devant avoir lieu le a été reportée aux , et . L'organisation évoque que la « cohabitation est complexe avec la Paris-Brest-Paris randonneur, qui va mobiliser en 2023 beaucoup de pratiquants sur les BRM qualificatifs » et se laisse le temps « d’améliorer son concept et l’ADN de cet événement »[7].
Année | Vainqueur | Deuxième | Troisième |
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2014 | Chantal Stella | Isabelle Pesenti | Sylvie Criquillion |
2022 | Stéphanie Gros | Sarah Dutouron | Aurélie Gaubert |
Dans le film Le Vélo de Ghislain Lambert (2001), la course Bordeaux-Paris est remportée par Ghislain Lambert, elle reste l’unique victoire professionnelle de toute la carrière du coureur. Comme Georges Van Coningsloo en 1967, Lambert n’a pas respecté la pause officieuse de la nuit.