La Bourbre est une rivière française de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui coule dans le département de l'Isère et dans le département du Rhône. C'est un affluent direct en rive gauche du Rhône.
Les principales villes du Nord-Isère se trouvent dans la vallée de la Bourbre : l'unité urbaine de Charvieu-Chavagneux, Bourgoin-Jallieu, La Verpillière, La Tour-du-Pin, auxquelles on peut rajouter Villefontaine et L'Isle-d'Abeau qui sont construites sur des petits reliefs attenants. Entre Bourgoin-Jallieu et La Verpillière, elle forme une espace plus large, la plaine de la Bourbre et du Catelan.
Du gaulois borua[4], de l'ancien français borbe/bourbe comparable à l'occitan borba, "boue, bourbier", tous deux d'origine gauloise avec le mot borba/borva, source bouillonnante, d'où la boue qu'elle produit. On retrouve cette racine dans d'autres noms de villes comme Bourbon-Lancy ou Bourbonne-les-Bains.
La Bourbre s'appelait autrefois le Chéruis[5], dérivé du latin Carusius[6] (du pré-celtique kar signifiant « gros gravier dans le lit des rivières » et du suffixe -ucius signifiant « glouton »[7]), donnant son nom à la commune dont le pont la franchit, Pont-de-Chéruy.
La vallée de la Bourbre fut dénommée le « Petit Grésivaudan » par l'historien local Félix Crozet à la fin du XIXe siècle[8])
La longueur de son cours est de 72,3 km[1]. La Bourbre naît sur la commune de Burcin, à 495 mètres d'altitude, au lieu-dit Piotière[9], en limite de la commune de Châbons, à moins de six kilomètres à l'ouest du lac de Paladru, et à moins d'un kilomètre de l'autoroute française A48.
La Bourbre baigne les communes de Virieu, La Tour Du Pin et Bourgoin-Jallieu puis se jette dans le Rhône à Chavanoz, à 189 mètres d'altitude[9], au sud du confluent de l'Ain. Le cours supérieur de cette rivière, sa vallée et les collines qui l'entourent correspondent à la partie centrale de la région naturelle des Terres froides[10].
Dans les deux départements de l'Isère et du Rhône, la Bourbre traverse trente-quatre communes[1] (trente-trois dans l'isère et Colombier-Saugnieu dans le Rhône) et neuf cantons :
Soit en termes de cantons, la Bourbre prend source dans le canton du Grand-Lemps, traverse les cantons de Chartreuse-Guiers, La Tour-du-Pin, Bourgoin-Jallieu, l'Isle-d'Abeau, La Verpillière, Charvieu-Chavagneux, Genas puis revient et conflue dans le canton de Charvieu-Chavagneux, le tout dans les trois arrondissements de La Tour-du-Pin, Villefranche-sur-Saône et Vienne.
La Bourbre traverse les nuits zones hydrographiques V170, V171, V172, V173, V174, V175, V176, V177 pour une superficie totale de 728 km2[1]. Ce bassin versant est constitué à 69,71 % de « territoires agricoles », à 17,55 % de « forêts et milieux semi-naturels », à 11,86 % de « territoires artificialisés », à 0,81 % de « zones humides », à 0,13 % de « surfaces en eau »[1].
Les enjeux liés à la gestion de la ressource en eau sur le bassin versant de la Bourbre ont été approfondis par les acteurs "inter-agissant" sur le territoire ("inter-agissant" par leur(s) usage(s) de l'eau ou des milieux aquatiques ou leur impact qualitatif, de manière positive ou négative), dans le cadre de la mise en place d'un Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux (S.A.G.E)… Faire un SAGE, c'est « connaître, pour ensemble préserver partager et valoriser durablement la ressource dans le respect des équilibres naturels », selon les principes inscrits par les lois et règlements centralisés dans le code de l'environnement. La Commission Locale de l'Eau (CLE), instance de concertation (élus, usagers, administrations), a approuvé le projet de SAGE en juillet 2007. Ce projet va faire l'objet d'une consultation des collectivités puis d'une enquête publique avant d'être opposable (par arrêté inter-préfectoral restant à intervenir) [11].
Le Syndicat mixte d'aménagement du bassin de la Bourbre (SMABB), regroupant 71 communes et 9 intercommunalités, est la structure de gestion du bassin[2].
Depuis sa source, la Bourbre compte quatorze affluents contributeurs référencés[1] :
Donc son rang de Strahler est de quatre par l'Hien ou le Loudon.
La Bourbre est une rivière assez abondante à régime pluvio-nival.
Son débit a été observé depuis le Tignieu-Jameyzieu, localité du département de l'Isère située à peu de distance de son débouché dans le Rhône[3],[19]. Le bassin versant de la rivière est de 703 km2.
, àLe module de la rivière à Tignieu-Jameyzieu est de 7,65 m3/s[3].
La Bourbre présente des fluctuations saisonnières de débit fort modérées, avec des hautes eaux d'hiver-printemps, de décembre à mai inclus, portant les débits mensuels moyens au niveau de 8,71 m3/s à 10,7 m3/s (avec un maximum en février-mars), et des basses eaux d'été, de juillet à septembre, avec un minimum mensuel de 3,74 m3/s au mois d'août, ce qui reste abondant.
Le VCN3 peut chuter jusque 1,6 m3/s, en cas de période quinquennale sèche[3], ce qui reste assez appréciable et n'est de ce fait nullement sévère.
Les crues peuvent être relativement importantes, mais sans commune mesure avec les affluents du Rhône débouchant en aval de Lyon. Les QIX 2 et QIX 5 valent respectivement 29 m3/s et 39 m3/s. Le QIX 10 est de 46 m3/s, le QIX 20 se monte à 52 m3, tandis que le QIX 50 vaut 61 m3/s. le QIX est non calculé malgré une période d'observation de cent-onze ans[3].
La hauteur maximale instantanée est de 263 cm ou 2,63 m, le . Le débit instantané maximal enregistré a été de 84,6 m3/s le [note 3], tandis que le débit journalier maximal était de 82,6 m3 le même jour[3]. En comparant ces valeurs aux QIX de la rivière, il apparait que cette crue était bien plus importante que la crue cinquantennale calculée (QIX 50) et était donc tout à fait exceptionnelle.
La Bourbre est une rivière de piémont assez abondante, alimentée par des précipitations suffisantes. La lame d'eau écoulée dans son bassin versant est de 344 millimètres annuellement, ce qui est légèrement supérieur à la moyenne d'ensemble de la France (320 millimètres), mais nettement inférieure à la moyenne de la totalité du bassin du Rhône (680 millimètres à Valence). Le débit spécifique (ou Qsp) atteint 10,9 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin[3].
Empruntant de nombreuses vallées sèches qui sont autant d'anciens chenaux subglaciaires du lobe lyonnais du glacier du Rhône, le lit de la Bourbre est en grande majorité canalisé afin de drainer les zones humides que le cours d'eau a pu former dans le passé. Ainsi, c'est le cas peu après sa source dans le val de Virieu, en contrebas de Saint-André-le-Gaz sur une courte distance juste avant que son cours n'oblique vers l'ouest, juste en aval de la Tour-du-Pin puis à partir de Bourgoin-Jallieu avec le canal de dessèchement de la Bourbre qui cours jusqu'en amont de Pont-de-Chéruy, juste avant sa confluence avec le Rhône.