Le brodalumab est un anticorps monoclonal ciblant le récepteur A de l'interleukine 17 (IL-17RA). Il agit comme antagoniste des récepteurs à l'IL-17 comparativement aux autres inhibiteurs de l'IL-17, qui eux vont agir sur l'IL-17 et non sur son récepteur en la neutralisant[1]. Il est aujourd'hui approuvé dans différentes juridictions dans le traitement du psoriasis modéré à sévère.
Dans 3 études principales de phase 3, impliquant plus de 4 300 patients atteints de psoriasis qui ont besoin d'un traitement systémique, Il a été démontré que brodalumab est efficace. Le psoriasis s'est amélioré dans une plus grande proportion de patients traités par brodalumab comparativement au placebo ou à l’ustekinumab (Stelara). En examinant les résultats des 3 études ensemble, 85% des patients traités par brodalumab ont obtenu une réduction de 75% des scores PASI (une mesure de la sévérité de la maladie et de la surface de la peau affectée) après 12 semaines. Cela se compare à 6% de ceux qui ont reçu un placebo et à 70% des patients ayant reçu ustekinumab. De plus, 79% des patients ayant reçu brodalumab avaient une peau claire ou presque claire après 12 semaines, contre 3% des patients ayant reçu un placebo et 70% des patients ayant reçu ustekinumab[2]. Les données d'une étude ont également montré que les bienfaits du traitement ont été maintenus lorsque le traitement a été poursuivi pendant un an[2]. En plus de maintenir son efficacité jusqu'à 120 semaines[3]. Il a été démontré que brodalumab améliore les atteintes cutanées[4] et articulaires[5] du psoriasis.
Il s'avère être décevant dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde[6]. Il est contre-indiqué chez les patients atteints de la maladie de Crohn parce qu'il peut entraîner une exacerbation[7].
Brodalumabb est la dénomination commune internationale (DCI) de la spécialité pharmaceutique dont le nom commercial est Siliq aux États-Unis et au Canada et Kyntheum en Europe. Brodalumab a été approuvé respectivement aux États-Unis par le FDA en février 2017[8], en Europe par l'agence réglementaire européenne en juillet 2017[2] et au Canada par Santé Canada en mars 2018[7].
Initialement Brodalumab est le fruit du codéveloppement de deux grands laboratoires pharmaceutiques internationaux, AstraZeneca et Amgen. L'accord de partenariat date de 2012. Face à la possibilité d'une mise en garde concernant l'éventualité de suicide en cours de traitement l'accord a été dénoncé. Ultérieurement AstraZeneca a accordé une licence exclusive au laboratoire canadien Valeant pour l'exploitation aux États-Unis et au Canada. Cette licence a été étendue plus tard à l'Europe[9]. Les droits commerciaux en Europe du brodalumab ont été cédés en 2016 à l'entreprise danoise Leo Pharma[10].
Le laboratoire pharmaceutique Valeant a annoncé le 19 juillet 2016 que la commission d'AMM de la FDA avait proposé l'approbation du Brodalumab pour le traitement du psoriasis modéré à sévère. En novembre 2016, la FDA n'a toujours pas accordé l'AMM.
En Europe, l'agence du médicament a seulement autorisé une étude clinique de phase III chez l'enfant[11].