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Buster Bailey (William C. “Buster” Bailey) est un clarinettiste et saxophoniste américain né à Memphis (Tennessee, États-Unis) le , mort à Brooklyn le .
Dès treize ans, il étudie la clarinette classique avec un musicien de l'Orchestre symphonique de Chicago. Dès 1917, il est engagé par W.C. Handy.
De 1919 à 1923, il est à Chicago dans l'orchestre d'Erskine Tate, où il participe pour la première fois à un enregistrement, chez King Oliver (1923-24), Fletcher Henderson jusqu'en 1928 et de nouveau en 1934 (tout en enregistrant avec Clarence Williams, Louis Armstrong, Ma Rainey, Bessie Smith, Red Allen (1934 et 1937), Lil Armstrong (de 1936 à 1938), Noble Sissle pour une tournée européenne en 1929, et de 1931 à 1933, le Mills Blue Rhythm Band (1934-35; sans enregistrement), Stuff Smith 1937. Il joue également avec Louis Armstrong. Il participe aussi avec Johnny Hodges à certaines séances mémorables de Lionel Hampton en 1937. Les contrechants (inspirés de Jimmie Noone) derrière Johnny Hodges sont des modèles du genre.
En 1937, et jusqu'en 1946, commence avec son engagement chez John Kirby, la période la plus originale de sa carrière : le groupe s'est fait une spécialité par une adaptation de classiques européens ("Anitra's dance, la « Sérénade » de Shubert, des Impromptus, des Nocturnes, et « Lucia di Lammermoor », traités avec un humour réjouissant; Buster Bailey dirige toutefois par intermittence son propre groupe dans quelques clubs de New York, et participe à de nombreuses séances d'enregistrement en free-lance à partir des années 1950 (avec Mildred Bailey, Billie Holiday, Blue Lu Barker, Eubie Blake, Wilbur De Paris, Red Allen, Big Chief Russell Moore, Tyree Glenn, Wild Bill Davison, The Saints and Sinners et des dizaines d'autres. Il fait partie de 1965 jusqu'à sa mort du All Stars de Louis Armstrong.
N'oublions pas ses nombreuses participations aux festivals des années 1950, sa participation à l'orchestre qui accompagne la version théâtrale de « Porgy and Bess » et quelques incursions dans le domaine de la musique européenne au sein d'orchestres symphoniques et dans le domaine de la bande sonore (« Splendor in the grass », La fièvre dans le sang d'Elia Kazan) ; et son travail, certes ponctuel, avec Leonard Bernstein (en 1956 et 1964).
Entre le moelleux Jimmie Noone et l'âpre Johnny Dodds, Buster Bailey fut un très grand clarinettiste qui s'est créé un style personnel inspiré par les maîtres néo-orléanais sans pour autant s'exprimer totalement dans leur style. Doté d'une extraordinaire technique instrumentale (Tiger Rag 1938 publié sous le titre de Man with a horn goes beserk et I know that you know ), fruit de ses études classiques, il s'exprime le plus souvent en de longues phrases sinueuses avec une sonorité suave et une maîtrise de l'entière tessiture de l'instrument.
Ses enregistrements personnels, gravés en disques 78 ou 45 tours se retrouvent dans quelques anthologies.