C'est dur d'être un homme(男はつらいよ, Otoko wa tsurai yo?) est une série de cinquante films japonais sortis entre 1969 et 2019, issus d'une série télévisée diffusée en 1968. Elle relate les mésaventures tragi-comiques de Torajirō Kuruma (車寅次郎, Kuruma Torajirō?), dit Tora-san (寅さん?), un homme sensible n'ayant pas de chance en amour, devant faire face à diverses crises économiques, problèmes familiaux et autres malheurs.
Kiyoshi Atsumi est l'interprète du personnage principal à la fois dans la série initiale et dans tous les films. À l'exception de deux films, Yōji Yamada est la réalisateur de la quasi totalité des longs métrages.
Le personnage de Tora-san, soit « M. Tigre »[1], l'un des plus populaires du cinéma japonais, fait son apparition en 1968 sur la chaîne Fuji, dans une série télévisée de vingt-six épisodes, jusqu'à ce qu'une astuce de scénario mette fin à ses jours en [2]. Mais les téléspectateurs prennent très mal sa disparition et ainsi naît, en , sous les auspices de la compagnie Shōchiku et la direction du réalisateur Yōji Yamada, la première apparition cinématographique de la série, C'est dur d'être un homme[2].
La série initiale compte 48 films dont la sortie s'étale entre 1969 et 1995. Tous ces films, à l'exception des troisième et quatrième opus, ont été réalisés par Yōji Yamada. Le rôle de Torajirō Kuruma (車 寅次郎, Kuruma Torajirō?), Tora-san, a été joué dans tous les films par Kiyoshi Atsumi, sa mort en 1996 provoquant la fin de la série. Elle entre dans le livre Guinness des records comme la plus prolifique série de cinéma[2].
En 1997, sort au cinéma le 49e volet, Retour à Okinawa, qui est un film hommage sous la forme d'une ré-édition du film de 1980, Okinawa mon amour, avec un nouveau montage[3].
À l'occasion du 50e anniversaire de la sortie du premier film de la série, Yōji Yamada réalise en 2019 un 50e film, Tora-san pour toujours, centré sur le personnage de Mitsuo, le neveu de Tora-san qui se remémore les aventures de son oncle[4],[5]. Tora-san, sous les traits de Kiyoshi Atsumi, y apparaît grâce à l'utilisation d'images d'archives.
Avec son galurin beige, son haramaki (ceinture de laine traditionnelle des gens du peuple), son o-mamori (amulette porte-bonheur), ses setta (sandales), sa veste à carreaux et sa valise en cuir, l'acteur Kiyoshi Atsumi qui incarne Tora-san compose une silhouette aisément reconnaissable[2],[6].
Tora-San, orphelin depuis sa tendre enfance, est un perpétuel vagabond, camelot ambulant fort en gueule mais sympathiquement naïf, il est une sorte de « bon Samaritain » à la nature exubérante, qui choisit la marginalité par goût de l'indépendance, tout en se réintégrant périodiquement sa famille à Shibamata(ja), dans l'arrondissement de Katsushika à Tokyo[2]. Cette dernière est toujours prête à l'accueillir malgré sa réputation de gaffeur. Au cours des différentes étapes de la série, Tora-San parcourt le Japon du nord au sud, rencontrant les plus belles filles, avec qui il se contente des relations platoniques qu'impose une série tout public[2].
Presque tous les films ont la même histoire : Tora-san, un marchand ambulant, arrive dans une ville perdue pour vendre sa marchandise. Il rencontre une femme du coin, souvent une demoiselle en détresse, et lui demande de le trouver si jamais elle vient à Tokyo. Il rentre ensuite chez lui à Tokyo et se heurte à sa famille. La demoiselle vient visiter Tora-san et il tombe amoureux d'elle. Cependant, malgré ses efforts pour la séduire, elle finit avec un autre homme, ce qui lui brise le cœur.
Depuis , un musée consacré à la série est ouvert à Shibamata(ja), le Tora-san Museum (葛飾柴又寅さん記念館, Katsushika Shibamata Tora-san kinenkan?)[7].
Une statue représentant Tora-san a été installée en 1999 devant l'entrée de la gare de Shibamata(en) ; elle a été rejointe par une statue de sa demi-sœur Sakura en 2017[8]. Un « sommet » est également consacré à Tora-san chaque année dans le quartier[9].
Dans le premier épisode de la série animée Ashita no Joe, Joe Yabuki arrive dans un village mal famé et une affiche du film Otoko wa tsurai yo est présente sur une palissade.
↑C'est dur d'être un homme : Tora-san est nostalgique : titre français du film lors de la rétrospective « Paysages du cinéma japonais, deuxième volet » du 5 septembre au 11 décembre 2012 à la MCJP.