CIFG est l'un des huit premiers rehausseurs de crédit (monolines) aux États-Unis, chargés de transformer les créances hypothécaires risquées (les subprime) en placements recevant la meilleure notation financière, soit AAA. Pour y parvenir, il s'est engagé par contrat envers les émetteurs d'obligations utilisant ses services.
La société a été créée en mai 2002 dans l'État de New York, mais son siège est installé depuis le aux Bermudes. Son premier grand actionnaire a été la Caisse nationale des Caisses d'épargne, la CNCE, qui a accordé des prêts à hauteur de 200 millions de dollars à CIFG en 2004[1]. La CNCE a ensuite apporté CIFG à Natixis lorsque ce dernier a été créé à l'automne 2006 puis introduit en Bourse en .
Au cours de l'année 2006, les encours de créances garanties par CIFG ont doublé, passant de 38 milliards de dollars (25 milliards d'euros), en début d'année, à 78 milliards de dollars (53 milliards d'euros), en fin d'année[1].
Début 2007, les dirigeants de Natixis se rendent compte du risque pris, mais il faut attendre pour que soit donné un mandat à la banque Lazard pour trouver un acquéreur. Parmi plusieurs investisseurs contactés, qui refusent tous, la Caisse des dépôts du Québec[1].
Entretemps, l'agence de notation financière Fitch a estimé le , dans le cadre d'une étude du secteur, que CIFG pourrait avoir besoin de trois milliards de dollars pour prétendre à la solidité d’un «AAA».
Le groupe CIFG a conservé une notation financière AAA jusqu'au , date à laquelle l'agence de notation Moody's a assorti cette notation d'une perspective négative, suivie le lendemain par Standard and Poor's.
Les deux maisons-mères de Natixis, le groupe Caisse d'épargne et le groupe Banque populaire ont été contraintes de racheter CIFG le et de le recapitaliser de 1,5 milliard d'euros. L'encours de CIFG a été chiffré à 70 milliards d'euros par Nicolas Merindol, directeur des Caisses d'épargne et de Natixis Asset Management, lors d'une audition officielle[2].
CIFG n'a cependant perdu sa note AAA chez Moody's que le . La dette de CIFG a ensuite été reléguée parmi les placements spéculatifs (junk bonds) par ces grandes agences de notation, subissant plus de quatre abaissements de sa note.
Puisque son directeur général d'origine était parti au plus fort de la tourmente de 2007, c'est le nouveau, John Pizzarelli, qui tente de ramener CIFG à la « santé financière ». Il a annoncé à l'AFP à la mi- un accord qui devait, à la date du , encore recevoir le feu vert des autorités de l'État de New York, des Bermudes et de la France.
Selon un article du quotidien La Tribune, cet accord, dont les modalités n'ont pas été rendues publiques, prévoyait que CIFG sera délié de ses engagements, en contrepartie du versement d'une somme en liquide et de l'octroi d'une partie de son capital aux émetteurs obligataires qui avaient assuré leurs titres chez lui. Il permettait aussi, une fois signé, aux Caisses d'épargne et aux Banques populaires de redescendre à 5 % du capital de CIFG.