Carole Martinez nait en 1966 à Créhange[1]. Elle écrit ses premiers poèmes à 12 ans[2].
Sa grand-mère, Françoise, est une pied-noir d’origine espagnole qui exerce la fonction de concierge dans un immeuble du boulevard Montparnasse. Carole Martinez s'inspirera des histoires de famille que celle-ci lui raconte pour écrire ses premiers contes[2],[3].
Carole Martinez est un temps tentée par le théâtre et monte sa troupe à l'âge de 20 ans[4]. L'expérience dure deux ans. Elle réalise également une courte mission de sémiologue à laquelle elle mettra fin quand on lui demandera d'étudier les décorations des chambres d'enfants pour augmenter les ventes de céréales, une activité de journaliste d’entreprise, et l'écriture d’un polar pour la jeunesse, Le cri du livre, rédigé en trois semaines et publié en 1998 chez Pocket Jeunesse[5],[3]. L'année suivante, elle réussit le Capes après l'avoir raté une première fois[3].
Elle devient professeur de français pendant plusieurs années à Issy-les-Moulineaux et se lance finalement dans l'écriture en 2005[6]. Alors qu'elle est en congé parental, elle commence la rédaction de son premier roman qu'elle définit comme une œuvre « entre le conte et le roman ». Pour cela, elle s'inspire des histoires que sa grand-mère lui racontait autrefois, notamment à propos de son aïeule Frasquita, une sorcière couturière du XIXe siècle maltraitée par son mari[7],[6],[2]. Elle imagine la vie de trois générations de femmes espagnoles[8].
Son premier roman, Le Cœur cousu, sorti discrètement en février 2007, reçoit par la suite un total de seize prix littéraires grâce au bouche-à-oreille de ses lecteurs[9],[10],[11],[2]. Il obtient notamment le prix Renaudot des lycéens, le prix Ulysse, le prix Emmanuel Roblès et le prix du Prince de Monaco[1]. Le livre devient un best-seller avec plus de 400 000 exemplaires vendus[12]. Claire Dancoisne adapte Le Cœur cousu au théâtre en 2015, puis Stéphanie Vicat en 2016[13],[14].
En 2015 sort La Terre qui penche[20]. Avec Du domaine des Murmures, ils forment une sorte de dyptique médiéval et traitent de réalisme magique[2],[21]. Le livre raconte l'histoire de Blanche, au 14e siècle, au domaine des Murmures, sur la vallée de la Loue dans le Jura. À 11 ans, elle aimerait lire et écrire mais son père refuse[12].
En 2020 parait Les roses fauves[22]. L'histoire se passe cette fois-ci à notre époque et en Bretagne[23],[24]. Elle rappelle l’atmosphère de son premier roman Le Cœur Cousu. C'est l'une de ses lectrices qui, lors d’une séance de signature à la sortie de son premier roman, lui a expliqué que, selon la légende espagnole, les femmes brodent un coussin en forme de cœur avant de mourir en y insérant à l'intérieur des morceaux de papiers sur lesquels leurs secrets sont notés[2],[8]. Le personnage principal, Lola, s'inspire de cette lectrice[2]. Il s'agit d'une postière qui ne voit personne et préfère demeurer dans son jardin. Elle possède dans son armoire cinq cœurs en tissu de ses aïeules espagnoles[8]. Le roman est en lice pour le Prix Goncourt 2020[20].
Dors ton sommeil de brute, paru aux éditions Gallimard en 2024, fait partie des six romans en compétition pour le Prix du Roman d'Écologie 2025[25]. Il fait également partie de la première liste du Goncourt et de la sélection pour le Prix du roman Fnac[26],[27]. Il s'agit d'une fable écologique, se passant dans un futur proche et racontant l'histoire d'Eva et de sa fille de huit ans, Lucie. Une nuit, tous les enfants du monde font le même rêve puis se mettent à hurler pendant cent douze secondes[28]. S'ensuivent ensuite des catastrophes telles les dix plaies d'Égypte[29]. Le titre est tiré des Fleurs du mal de Baudelaire[30]. « Carole Martinez renoue avec les splendeurs de ses débuts avec cette formidable dystopie où chaque crépuscule est une menace et chaque page, un shot de catharsis bien frappé » écrit Anne Crignon du Nouvel Obs[31]. Il s'agit de son cinquième roman[32].
Parallèlement, elle publie parfois des nouvelles dans des journaux comme Madame Figaro[33]. Elle vient également régulièrement à la rencontre de ses lecteurs et des plus jeunes[34],[35],[36],[37]. Elle écrit enfin des BD, notamment une tétralogie avec Maud Begon[2].
((Martinez, C. P.)), ((Festival Étonnants voyageurs)), Laissez galoper votre imagination à travers l’Europe: recueil de nouvelles de jeunes de 11 à 18 ans, Association Etonnnats voyageurs,
↑« Dans «Dors ton sommeil de brute», l’esprit de la nature se rebelle à travers les rêves nocturnes des enfants », Le Temps, (ISSN1423-3967, lire en ligne, consulté le )