Au début du XIe siècle, l'évêque Hubert de Vendôme (1006-1047) fait construire une nouvelle cathédrale romane à nef unique, qui est consacrée le . À peine achevé, cet édifice brûle en 1032.
L'évêque Geoffroy de Tours remet la cathédrale en état durant la seconde moitié du XIe siècle. L'autel du crucifix est béni en 1051 et le nouveau maître-autel est consacré en 1096[2].
Peu après les évêques Renaud de Martigné (1102-1125) et Ulger (1125-1148) entreprennent la reconstruction de ce lieu de culte. Celle-ci se déroula progressivement sous l'impulsion notamment des évêques Normand de Doué (1148-1153) et Guillaume de Beaumont.
Normand de Doué et Guillaume de Beaumont font reconstruire la nef, ainsi que le monumental portail face au parvis. La nef unique s'inspire de celles de la cathédrale d'Angoulême et de l'abbaye de Fontevraud.
Les structures de base des murs de la nef, de style roman, ont subsisté jusqu'à mi-hauteur. Ils ont reçu au milieu du XIIe siècle des colonnes et des voûtes d’ogives : c'est la naissance du gothique angevin. La nef romane à vaisseau unique ouvre ainsi sur un transept et un chœur gothiques — ce dernier a été aménagé en débord sur l'enceinte tardo-antique de la cité.
Au XVIe siècle, l'architecte angevin Jean Delespine ajoute à la base des deux tours, la galerie des personnages représentant des chevaliers, compagnons de saint Maurice. Sur cette galerie, il fait élever, dans le style Renaissance, un deuxième niveau, ayant l'aspect d'une tourelle carrée surmontée d'un clocheton hexagonal[3] dominé par la croix d'Anjou.
Les tours sont surmontées de deux flèches : celle du nord est édifiée en 1518 et celle du sud en 1523.
En 1806, est détruit, pour raison de vétusté, un porche monumental qui s'élevait devant la façade de la cathédrale, face au parvis. Ce porche, de style gothique angevin, placé devant le portail d'entrée, possédait deux niveaux. Restent de nos jours, quatre arcs d'ogive, seuls témoignages de cet ancien porche médiéval. Divers projets de reconstruction furent élaborés durant le XXe siècle, mais aucun d'entre eux n'aboutit[4].
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Nef
Le maître-autel à baldaquin avec sa gloire sommitale, en bois doré de style baroque, datent de 1758 (Denis Gervais). Le baldaquin est inspiré par le baldaquin de la basilique Saint-Pierre à Rome et de celui de l'église Notre-Dame du Val-de-Grâce à Paris. La base et les deux colonnes sont en marbre. La partie supérieure est en chêne.
L'autel du bras nord du transept est consacré à la Vierge, celui du bras sud à saint Maurice.
Maître-autel
Le maître-autel et son baldaquin.
La chaire à prêcher date du milieu du XIXe siècle. Réalisée en trois ans par un prêtre artiste, l'abbé Choyer, elle relève du style néogothique revenu à la mode au début du XIXe siècle sous l'impulsion de l'architecte Eugène Viollet-le-Duc. Elle fut installée en 1870 et bénite par Charles-Émile Freppel en 1871.
La partie supérieure représente l'Église glorieuse (Père, Fils et Saint-Esprit) et la partie basse illustre l'Église dans ses luttes terrestres (Adam, Noé et Abraham au centre, l'ancienne loi à gauche, des scènes du Nouveau Testament à droite).
Face à la chaire se trouvent les stalles de la cathédrale.
Le premier orgue fut construit en 1416 par Jean Chabenbel dont le buffet est dû à Jean Le Flamand. Il fut consumé dans l'incendie de et aussitôt remplacé[5].
Un nouvel orgue put être construit en 1507-1513 par Ponthus Jousseline grâce aux libéralités de la reine Anne de Bretagne. Il fut détruit par un incendie en 1533 et en 1617 et chaque fois reconstruit.
La tribune (avec les atlantes) et le grand buffet furent érigés par Pierre-Étienne Surugue de 1742 à 1748 avec un orgue reconstruit par Jean Dangeville (1714-1779), facteur d'orgue d'origine parisienne. La destruction du narthex de la cathédrale nécessitait l'installation d'une nouvelle soufflerie, hélas défectueuse.
Au début de 1869, l'évêque d'Angers Guillaume Angebault demande à Aristide Cavaillé-Coll de dresser un état des orgues et de présenter un devis des réparations nécessaires. Le devis est présenté le et se monte à 55 900 francs. Il est approuvé par le Garde des sceaux, ministre de la justice et des cultes le . Les travaux commencent immédiatement et continuent pendant la Guerre franco-allemande de 1870. Il est inauguré le . Il fut durement éprouvé par les bombardements de 1944. L’instrument fut alors réparé et électrifié de 1957 à 1959, par les établissements Beuchet-Debierre spécialisés en facteur d'orgues ; ce nouvel orgue fut inauguré en par l'organisteMarcel Dupré. La tribune ainsi que le buffet sont classés monuments historiques depuis [6].
L'orgue actuel comprend trois claviers et un pédalier pour 65 jeux. Le nombre de tuyaux reste à préciser.
En 1453, le maître d'œuvreGuillaume Robin refait le pavage du transept nord de la cathédrale. Il édifie également dans la cathédrale, l'escalier à une volée droite d'accès à la bibliothèque, dans le transept sud. Il travailla à la construction de la cathédrale d'Angers à la même époque que le maître-verrierAndré Robin qui posa les vitraux de la cathédrale.
Retable Beaussant, Crucifixion, pietà et donateur, peinture sur bois, 149 × 241 cm, attribué au Maître du Retable Beaussant, donné par le général François Beaussant en 2004. Il était recouvert par une peinture de l'Assomption datée de 1699. Cette peinture a été dégagée lors d'une restauration pour laisser apparaître la peinture originelle[7].
↑Louis de Farcy, Notices archéologiques sur les orgues de la cathédrale d'Angers, Angers, Librairie P. Lachèse, Belleuvre et Dolbeau, (lire en ligne), compte-rendu dans « Chronique », Bulletin monumental, t. 40, , p. 694-695 (lire en ligne)
Pierre-Marie Auzas, « Le trésor de la cathédrale Saint-Maurice d'Angers », dans Congrès archéologique de France. 122e session. Anjou. 1964, Paris, Société française d'archéologie, (lire en ligne), p. 37-48
Karine Boulanger, Les vitraux de la cathédrale d'Angers, Paris, Cths, coll. « Corpus vitrearum - France III », , 547 p. (ISBN978-2-7355-0722-1)
Karine Boulanger, « Les vitraux de la cathédrale d'Angers (XIIe – XVe siècle) », dans Congrès archéologique de France. 180e session. Maine-et-Loire. 2021 : Nouveaux regards sur l'architecture médiévale en Anjou, Paris, Société française d'archéologie, , 600 p. (ISBN978-2-36919-204-6), p. 67-78
Bénédicte Fillion-Braguet, « La cathédrale Saint-Maurice d'Angers : L'autre "premier art gothique" », dans Congrès archéologique de France. 180e session. Maine-et-Loire. 2021 : Nouveaux regards sur l'architecture médiévale en Anjou, Paris, Société française d'archéologie, , 600 p. (ISBN978-2-36919-204-6), p. 35-49
Bénédicte Fillion-Braguet et Clémentine Mathurin, « Le portail de la cathédrale d'Angers », dans Congrès archéologique de France. 180e session. Maine-et-Loire. 2021 : Nouveaux regards sur l'architecture médiévale en Anjou, Paris, Société française d'archéologie, , 600 p. (ISBN978-2-36919-204-6), p. 51-65
Louis de Farcy, Cloches, sonnerie, horloge et porche de la cathédrale d'Angers. Recueil de notes et documents archéologiques, Angers, Imprimerie et librairie P. Lachèse, Belleuvre et Dolbeau, , 60 p. (lire en ligne), compte-rendu dans Gustave de Cougny, « Chronique », Bulletin monumental, t. 40, , p. 695-700 (lire en ligne)
Louis de Farcy, Monographie de la cathédrale d'Angers, Angers ; 4 tomes : 1905 - 1926
Les cathédrales dans les Pays de la Loire, Revue 303, no 70, .
Jane Hayward et Louis Grodecki, « Les vitraux de la cathédrale d'Angers », Bulletin Monumental, t. 124, no 1, , p. 7-67 (lire en ligne)
Sous la direction de Louis Grodecki, Vitraux du Centre et des Pays de la Loire, Corpus vitrearum : Recensement des vitraux anciens de la France, volume II, p. 285-294, Éditions du CNRS, Paris, 1981 (ISBN2-222-02780-2)
André Mussat, Le style gothique dans l'ouest de la France, Éditions A. et J. Picard et Cie, Paris : 1963
André Mussat, « La cathédrale Saint-Maurice d'Angers. Recherches récentes », dans Congrès archéologique de France. 122e session. Anjou. 1964, Paris, Société française d'archéologie, (lire en ligne), p. 22-36
Célestin Port, Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou : A-C, t. 1, Angers, H. Siraudeau et Cie, , 2e éd. (BNF33141105, lire en ligne)
Chanoine Ch. Urseau, Rose de la cathédrale d'Angers. (Dans l'oculus central: le Christ Souverain Juge. - Dans les trois lobes inférieurs: la Résurrection des Morts. - A gauche: Anges musiciens; le Père Eternel), p. 3-9, Réunion des sociétés savantes des départements à la Sorbonne. Section des beaux-arts, Ministère de l'instruction, 1912 (lire en ligne)
Chanoine Ch. Urseau, La cathédrale d'Angers a-t-elle été incendiée en 1032 ?, p. 103-111, Bulletin monumental, 1927, tome 86 (lire en ligne)