La centralisation est un mode d'organisation administratif d'un État dans lequel toutes les décisions seraient prises dans un même lieu pour garantir l'égalité de traitement des administrés. Elle est inspirée du jacobinisme venant de la Révolution française. Cependant, la centralisation administrative ne pourrait être réalisée de façon concrète de par sa lourdeur administrative ainsi que par l'absence de conscience du particularisme des régions éloignées de la capitale administrative[1].
La société ternaire était caractérisée par des pouvoirs régaliens locaux entièrement contrôlés par des nobles ou le clergé, la monarchie avait ainsi peu de pouvoirs sur des territoires précis. La centralisation a débuté au début du XVIe siècle avant de s'accélérer jusqu'au début du XXe siècle, notamment par la division du nombre de nobles et de membres du clergé par deux à la fin du XVIIe siècle et par la Révolution française[2].
Alexis de Tocqueville, dans la tradition libérale classique, notait également dans L'Ancien Régime et la Révolution (1856) que la centralisation avait commencé avant la Révolution française.
Les critiques violentes aux phénomènes de centralisation n'ont pas manqué. Par exemple, l'auteur franc-maçon américain Albert Pike écrivait :
« La France devint centralisée dans son gouvernement davantage par l'apathie et l'ignorance de ses peuples que par la tyrannie de ses rois. Quand la plus intime vie locale est abandonnée à la tutelle directe de l'État, et que la réparation du beffroi d'une église de campagne requiert un ordre écrit du pouvoir central, un peuple est en état de gâtisme. Les hommes sont élevés dans l'imbécillité, dès l'aube de la vie sociale. Quand le gouvernement central nourrit des portions de la population, il les prépare à être esclaves. Quand il dirige lui-même les affaires des paroisses et des comtés, ils sont déjà des esclaves. L'étape suivante est de réguler le travail et les salaires. »
— Albert Pike, Morales et Dogme, 1871
Les Trente Glorieuses sont caractérisées par une très forte centralisation économique : le capital national était détenu à 30 % par l’État, et le capital industriel à 50 %[4].
La forte stagflation amenant à la fin des trente glorieuses causée par la crise pétrolière a remis en cause cette forte centralisation économique, aboutissant au tournant de la rigueur, soit une décentralisation de l'économie par des privatisations d'entreprises publiques.
La centralisation se traduit par une volonté unique, celle de l'État, qui part du sommet de l'État et se transmet jusqu'aux extrémités du pays, imposant une administration fortement unifiée et hiérarchisée.