Chadi al-Waissi

Chadi al-Waissi
(ar) شادي الويسي
Illustration.
Fonctions
Ministre syrien de la Justice
En fonction depuis le
(2 mois et 9 jours)
Président Ahmed al-Charaa
Président du Conseil Mohammed al-Bachir
Gouvernement Transition syrien
Prédécesseur Ahmad al-Sayyed (en)
Ministre de la Justice
(Gouvernement de salut syrien)

(1 an, 10 mois et 21 jours)
Président du gouvernement Ali Keda
Mohammed al-Bachir
Gouvernement Keda IV
al-Bachir
Prédécesseur Anas Suleiman
Successeur Poste supprimé
Biographie
Nom de naissance Chadi Mohammad al-Waissi
Date de naissance (39-40 ans)
Lieu de naissance Gouvernorat d'Alep (Syrie)
Nationalité Syrienne
Parti politique HTC
Profession Magistrat
Chadi al-Waissi
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Biographie
Naissance
Nom de naissance
شادي محمد الويسيVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Allégeance
Front al-Nosra (2012-2016)
Front Fatah al-Cham (2016-2017)
Hayat Tahrir al-Cham (depuis 2017)
Activité
Autres informations
Conflit

Chadi al-Waissi (arabe : شادي الويسي), né en dans le gouvernorat d'Alep (Syrie), est un homme politique syrien, ministre de la Justice depuis décembre 2024[1].

Chadi al-Waissi est diplômé en droit islamique et pédagogie[2].

Avant le début de la guerre civile syrienne, Chadi al-Waissi travaille initialement comme professeur d'éducation islamique (en) dans le gouvernorat d'Alep. Il est imam et khatib à Alep pendant sept ans[2].

Carrière judiciaire

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Pendant la bataille d'Alep, il participe, fin 2012, à la fondation du Conseil de la charia, qui regroupe initialement le Liwa al-Tawhid, les Ahrar al-Cham, le Front al-Nosra et les Suqour al-Cham. Au sein du Conseil de la charia, il sert d'abord comme juge militaire, puis comme juge d'appel et enfin comme procureur. Il participe à la fondation de plusieurs tribunaux islamiques dans le nord de la Syrie (en), notamment celui de Salqin (en), qu'il préside un temps[2].

Après la création du gouvernement de salut syrien (GSS) en 2017, il occupe plusieurs postes au sein de son ministère de la Justice (membre de la cour pénale civile, puis président de la cour d'appel pénale et enfin président de la cour d'appel), en plus d'être membre de son conseil judiciaire suprême[2].

Carrière politique

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Le , il est nommé ministre de la Justice dans le gouvernement de salut syrien (GSS)[3]. Après la prise d'Alep par des groupes armées affiliés au GSS, il se rend devant le palais de la Justice de la ville et déclare : « Je demande à Allah Glorifié et Élevé d’établir les dispositions de Sa Charia dans cette ville glorieuse »[4].

Le , il est nommé ministre de la Justice dans le gouvernement de transition syrien[5]. La veille, il s'entretient avec son prédécesseur, Ahmad al-Sayyed (en), afin de préparer cette transition[6]. Quelques jours après sa nomination, Chadi al-Waissi suggère d'étendre le cadre juridique adopté par le GSS dans la poche d'Idlib au reste de la Syrie[7].

Controverses

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Exécutions de femmes en 2015

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En , Chadi al-Waissi, alors juge du Front al-Nosra, supervise les exécutions filmées de deux femmes dans le gouvernorat d'Idlib[8],[9],[10]. Dans la première vidéo, tournée à Maarat Misrin (en), il apparaît armé d'une kalachnikov et ordonne à la condamnée, qui demande à voir ses enfants « une dernière fois », de s'agenouiller afin que l'exécution puisse avoir lieu[11]. Dans la seconde vidéo, tournée à Hafasraja (en), il se tient derrière la condamnée, lit sa sentence, puis, se décale légèrement, et demande au bourreau de faire son œuvre[12]. Les deux femmes sont exécutées d'une balle dans la tête, tirée à bout portant, sur des accusations de prostitution. En , après la nomination de Chadi al-Waissi comme ministre de la Justice dans le gouvernement de transition, ces vidéos refont surface, déclenchant une large controverse et des appels au limogeage[2],[10].

Exclusion des femmes juges des tribunaux

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Le , soit le surlendemain de sa nomination comme ministre de la Justice du gouvernement de transition, le réseau médiatique « Iran in Arabic » lui attribue, sans preuve, le propos suivant : « Nous appliquerons la loi islamique et empêcherons les femmes juges d'occuper cette fonction et elles devront confier leurs dossiers à des juges hommes ». Parallèlement à cela, des comptes sur les médias sociaux affirment que des mesures discriminatoires à l'égard des femmes et des alaouites ont été mises en place dans des tribunaux. Contacté par le site de fact-checking syrien Verify-Sy, l'avocat aleppin Mahmoud Hamam réfute ces allégations[13].

Nomination de juges assadistes

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Le , Chadi al-Waissi nomme Mohammed Yassin al-Qazzaz, connu pour ses positions pro-Assad, au sein d'un comité judiciaire chargé d'évaluer la capacité des juges âgés de plus de 65 ans à continuer d'exercer leur profession[14]. Devant l'ampleur de la polémique suscitée par cette nomination, Mohammed Yassin al-Qazzaz présente sa démission le , dénonçant une campagne médiatique « fausse et trompeuse » et une « calomnie sans fondement » à son égard[15].

Le , Chadi al-Waissi nomme Fadil Najjar, membre de la direction régionale du Parti Baas (ar) et ancien gouverneur de Deir ez-Zor (2020-2024), à la cour de cassation[16]. Cette nomination provoque un nouveau tollé, renforcé par le fait que Fadil Najjar ait qualifié les révolutionnaires syriens de « terroristes » et jurer de les « tuer » et les « déplacer ». Le , Chadi al-Waissi démet finalement de leurs fonctions Fadil Najjar et près d'une vingtaine d'autres juges membres du Parti Baas et/ou de l'Assemblée populaire[17],[18].

Références

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  1. (ar) Yaman Aldalati, « بعد انتهاء تشكيلها.. تعرّف إلى وزراء حكومة تصريف الأعمال السورية » [« Après l'achèvement de sa formation... faites la connaissance des ministres du gouvernement intérimaire syrien »], sur NoonPost,‎ (consulté le )
  2. a b c d et e (ar) Hassan Ibrahim, « هل تحرج فيديوهات وزير العدل العهد الجديد في سوريا » [« Les vidéos du ministre de la Justice embarrassent-elles la nouvelle alliance en Syrie ? »], Enab Baladi,‎ (consulté le )
  3. (ar) « إدلب.. الثقة لعشر حقائب في “الإنقاذ” وإحداث وزارة إعلام » [« Idlib... la confiance pour dix portefeuilles du « Salut » et la création d'un ministère de l'Information »], Enab Baladi,‎ (consulté le )
  4. (ar) Al Sharq (en), « | الحساب الرسمي لصحيفة الشرق القطرية . وزير العدل الجديد في سوريا بدون موكب أو حراسة أمام وزارته » [« | Le compte officiel du journal qatari Al Sharq. Le nouveau ministre de la Justice en Syrie sans cortège ni gardes devant son ministère »], sur Instagram,‎ (consulté le )
  5. (ar) Hala Abdul Rahman, « تشكيل الحكومة السورية الجديد برئاسة البشير » [« Formation du nouveau gouvernement syrien dirigé par al-Bachir »],‎ (consulté le )
  6. (ar) « وزير العدل السوري: سوريا الجديدة قد بدأت.. وهذه أساسيات مرحلة الانتقال » [« Ministre syrien de la Justice : Une nouvelle Syrie a commencé... et voici les éléments essentiels de la transition »], sur Sada El-Balad (en),‎ (consulté le )
  7. (ar) « حكومة تصريف الأعمال تراهن على قوانين "الإنقاذ" في إدلب لإدارة عموم سوريا » [« Le gouvernement intérimaire mise sur les lois du « salut » d'Idlib pour gérer toute la Syrie »], Asharq News (en),‎ (consulté le )
  8. (ar) Raafat Al-Rifaee, « هل ظهر وزير العدل الحالي في فيديو يوثق إعدام امرأة في ريف إدلب؟ » [« L'actuel ministre de la Justice est-il apparu dans une vidéo documentant l'exécution d'une femme dans l'arrière-pays d'Idlib ? »], sur Verify-sy,‎ (consulté le )
  9. Alijani Ershad et Mellit Derre, « Syrie : comment dater et vérifier les vidéos d’exécution montrant le ministre de la Justice », sur Les Observateurs de France 24, (consulté le )
  10. a et b « Syrie: appels au limogeage d'un ministre après la diffusion de vidéos sur des exécutions », AFP, (consulté le )
  11. (ar) « "جلاد النصرة" يرفض طلب امرأة رؤية أطفالها قبل قتلها » [« Le « bourreau d'al-Nosra » refuse la demande d'une femme de voir ses enfants avant de la tuer »], Al-Arabiya,‎ (consulté le )
  12. (ar) « كابوس القتل من جديد.. النصرة تعدم ثاني امرأة بأسبوع » [« Le cauchemar du meurtre à nouveau... Al-Nosra exécute une seconde femme en une semaine »], Al-Arabiya,‎ (consulté le )
  13. (ar) « هل أعلن "وزير العدل السوري الجديد" منع النساء من ممارسة العمل القضائي؟ » [« Le « nouveau ministre syrien de la Justice » a-t-il annoncé une interdiction pour les femmes d’exercer le métier de juge ? »], sur Verify-sy,‎ (consulté le )
  14. (en) Aaron Y. Zelin, « Diary of the Syrian Transition - January 16, 2025 », sur Jihadology+, (consulté le )
  15. (ar) « قناة حلب اليوم | القاضي محمد القزاز يقدم استقالته من عضوية اللجنة القضائية التي جرى تشكيلها بموجب قرار من وزير العدل القاضي شادي محمد الويسي وذلك لمتابعة شؤون القضاة للراغبين في مواصلة العمل القضائي. وأرجع "القزاز" قراره إلى تعرضه لحملة إعلامية "كاذبة ومضللة" و"افتراءات لا أساس لها من الصحة" حسب كلامه. وكان تعيين القاضي "القزاز" قد تعرض لانتقادات واسعة على مواقع التواصل الاجتماعي بسبب مواقفه ومنشوراته السابقة التي تظهر تأييده لبشار الأسد المخلوع » [« Halab Today TV | Le juge Mohammed al-Qazzaz présente sa démission du Comité judiciaire qui a été formé par décision du ministre de la Justice, le juge Shadi Mohammad al-Waisi, pour suivre les affaires des juges qui souhaitent poursuivre leur travail judiciaire. Al-Qazzaz a attribué sa décision au fait d'avoir été soumis à une campagne médiatique « fausse et trompeuse » et à une « calomnie sans fondement », selon lui. La nomination du juge Al-Qazzaz a été largement critiquée sur les réseaux sociaux en raison de ses positions antérieures et de ses publications qui montraient son soutien à l'évincé Bachar al-Assad. »], Nabd,‎ (consulté le )
  16. (ar) « محافظ سابق توعد بسحق الثورة.. استياء من تعيين "فاضل نجار" بمنصب قضائي » [« L'ancien gouverneur a juré d'écraser la révolution. Mécontentement suite à la nomination de « Fadil Najjar » à un poste judiciaire »], sur Shaam News Network,‎ (consulté le )
  17. (ar) « لهذا السبب.. وزارة العدل السورية تقرر عزل 20 قاضياً من منصبهم (صور) » [« Pour cette raison... le ministère syrien de la Justice décide de révoquer 20 juges de leurs postes (photos) »], sur Lebanon 24,‎ (consulté le )
  18. (ar) « عزل قضاة سوريين كانوا بعثيين وأعضاء في برلمان النظام » [« Limogeage des juges syriens baasistes et membres du parlement du régime »], Al-Quds al-Arabi,‎ (consulté le )