Chamagne est le dernier village traditionnel rural vosgien situé sur la rive droite de la Moselle avant que la rivière pénètre en Meurthe-et-Moselle. Socourt et Gripport lui font face sur la rive gauche.
Les habitations sont très groupées le long de la D 112 qui mène de Charmes à Bayon (village type lorrain). Le reste du territoire communal compte de nombreux étangs et 380 ha de forêts.
La commune est située dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Moselle, le ruisseau du Grand Bief, le ruisseau de la Forêt, le ruisseau de la Varroie, le ruisseau du Genet et le ruisseau Pre Aux Bois[3],[Carte 1].
Le ruisseau du Grand Bief, d'une longueur totale de 12 km, prend sa source dans la commune de Charmes et se jette dans la Moselle à Bainville-aux-Miroirs, après avoir traversé trois communes[5].
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Nappe des Grès du Trias Inférieur ». Ce document de planification, dont le territoire comprend le périmètre de la zone de répartition des eaux[Note 1] de la nappe des Grès du trias inférieur (GTI), d'une superficie de 1 497 km2, est en cours d'élaboration. L’objectif poursuivi est de stabiliser les niveaux piézométriques de la nappe des GTI et atteindre l'équilibre entre les prélèvements et la capacité de recharge de la nappe. Il doit être cohérent avec les objectifs de qualité définis dans les SDAGERhin-Meuse et Rhône-Méditerranée. La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le conseil départemental des Vosges[6].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 869 mm, avec 12,1 jours de précipitations en janvier et 9,7 jours en juillet[7]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Mirecourt-inra », sur la commune de Mirecourt à 16 km à vol d'oiseau[9], est de 10,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 824,3 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 39,5 °C, atteinte le ; la température minimale est de −19,5 °C, atteinte le [Note 2],[10],[11].
Au , Chamagne est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[14].
Elle est située hors unité urbaine[15] et hors attraction des villes[16],[17].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (49,5 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (51 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (35,9 %), prairies (35 %), terres arables (14,1 %), eaux continentales[Note 3] (5,8 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (5,6 %), zones urbanisées (3,3 %), zones agricoles hétérogènes (0,4 %)[18]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Le nom du village est attesté Chemaines en 1164, puis Chemania en 1174[19]. Certains le relient à un nom de personne gallo-romain, Camanius[20],[21]. Xavier Delamarre y voit un nom d'origine gauloise, *Camania, qui serait, avec le suffixe celte -ia, le domaine de Caman(i)os[22] (Camanos est un nom de personne celte attesté). À noter aussi le gaulois cammano d'où provient le français chemin[23].
Au XIXe siècle, de nombreux Chamagnons étaient colporeurs[28].
L'église, rebâtie en 1734, et consacrée à saint Denis, saint Rustique et saint Eleuthère (dont le statues ornent le chœur), avec son Clocher à bulbe réalisé en 1822. Elle a bénéficié du soutien de la Fondation du patrimoine pour sa restauration.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[36]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[37].
En 2021, la commune comptait 450 habitants[Note 4], en évolution de −2,17 % par rapport à 2015 (Vosges : −3,05 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
À l'initiative du maire Pierre Trousselard, le Castor d’Europe (Castor fiber)[59],[60] a été réintroduit sur le territoire de Chamagne. Cet animal peut s'observer sur les berges de la Moselle et dans certains étangs des anciennes gravières de la commune.
Malhortie, capitaine vers 1475 du duc René II[61].
Nicolas de Chamagne, maître-maçon (= architecte) qui construisit notamment l'Hôtel de Martigny à Nancy, en 1621[62].
Claude Gellée, dit "le Lorrain"[63]. Il est aussi surnommé "Claude" en Grande-Bretagne. Peintre paysagiste baroque, né à Chamagne en 1600, mort à Rome en 1682 où il a effectué la majorité de sa carrière. La maison natale du peintre, habitat lorrain typique, est ouverte au public en été.
Alice Jouenne (1873-1954), enseignante et militante socialiste.
Le lieutenant-colonel Jacques Royal[64] revint s'établir à Chamagne à sa retraite ; il y sera adjoint au maire de 1959 à 1977[65]. Quatrième de ses huit enfants, Ségolène Royal fréquenta le collège de Charmes et poursuivit ses études à Épinal puis à Nancy.
Ségolène Royal (1953 -), femme politique, a résidé dans la commune dont sa famille est originaire.
D’azur à un livre ouvert d’argent chargé sur la page senestre d’un C antique de gueules, traversé d'un bâton de pèlerin d’or mis en bande ; au chef cousu de gueules chargé d’un alérion d’argent accosté à dextre d’un croissant montant d’or et à senestre d’un besant du même[66].
Commentaires : Le blason a été créé en 2000. Le livre et le bâton évoquent les colporteurs. L'alérion représente la famille Gellée, le croissant et le besant rappellent des seigneurs du lieu[67].
Comme il est dit à la section Histoire, le village comptait de nombreux colporteurs au XIXe siècle. Ils vendaient, entre autres choses, des contes illustrés par l'imagerie d'Épinal. Dans le langage populaire de l'époque, un conte s'appelait «une fiauve» (fable) francisé en «mentrie» (menterie). Tout naturellement, les habitants ont été surnommés «les mentous» : les menteurs puisqu'ils colportaient des menteries.
Chamagne faisait aussi l'objet de plusieurs citations peu flatteuses : il est comme les chevaux de Chamagne, il court vite... En descendant ! Ou lorsqu'un guérisseur ne parvenait pas à soigner un malade, il disait à son sujet : il est comme les chamagnons, il a le cœur à droite[1],[68] !
Inventaire national du patrimoine naturel de Chamagne : Espaces : Liste des espaces protégés et gérés, Liste des ZNIEFF, Liste des sites Natura 2000. Espèces : Liste des espèces recensées, Liste des espèces protégées recensées postérieurement à 1950, Statistiques sur le statut biologique des espèces recensées.
Jean-Marc Toussaint, 100 portraits d’hommes et de femmes qui réussissent en dehors des Vosges, Strasbourg, Les cahiers de La Liberté de l'Est. Une réalisation des Éditions La Nuée Bleue, , 144 p.
(fr) Le patrimoine architectural et mobilier de la commune sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région. Voir en particulier l'enquête thématique régionale (architecture rurale de Lorraine ; Xaintois).
↑Une zone de répartition des eaux est une zone comprenant les bassins, sous-bassins, fractions de sous-bassins hydrographiques et systèmes aquifères définis dans le décret du 29 avril 1994, où sont constatées une insuffisance, autre qu'exceptionnelle des ressources par rapport aux besoins.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Albert Dauzat et Charles Rostaing, op. cit., page 168.
↑Xavier Delamarre, Noms de lieux celtiques de l'Europe ancienne : -500 - +500, Paris, éditions Errance, , 383 p. (ISBN978-2-87772-483-8), p. 98.
↑Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, éditions Errance, , 440 p. (ISBN978-2-87772-237-7), p. 100.
↑Charmes et Chamagne, par lorvelo.fr le 12 décembre 2020 dans Vosges (Extraits du livre de Roland Conilleau « La Moselle et les hommes » édité par Gérard Louis)
↑Association d’Étude pour la Coordination des Activités Musicales (ASSECARM), Orgues Lorraine Vosges, Metz, Éditions Serpenoise, , 677 p. (ISBN2-87692-093-X), p. 160 à 163.
↑Jean Vartier, Sobriquets et quolibets de Lorraine et du Bassigny, Jarville-la-Malgrange, Éditions de l'Est, , 217 p. (ISBN2-86955-065-0, lire en ligne), p. 53-55 ; 170.