Le chamanisme en Sibérie a fait l'objet d'observations et d'écrits de la part de nombreux ethnologues. Une forte minorité de personnes du Nord de l'Asie, en particulier en Sibérie, suivent la religion et les pratiques culturelles du chamanisme. Certains chercheurs considèrent la Sibérie comme étant le cœur du chamanisme[1]. Les peuples de Sibérie comprennent une grande variété de groupes ethniques, dont beaucoup continuent à observer des pratiques chamaniques à l'époque moderne. De nombreux ethnographes ont noté les sources de l'idée de chamanisme parmi ces peuples de Sibérie. La région comprend une large variété de cultures, de pratiques et de croyances qui relèvent d'une classification du chamanisme[2].
Les chamans de Sibérie pratiquent le voyage spirituel[7].
Dans certaines cultures, la musique ou la chanson liée à la pratique chamanique peut imiter des sons naturels, parfois avec des onomatopées[8]. Les Noaidi font partie des Samis. Bien que les Samis vivent à l'extérieur de la Sibérie, leurs croyances chamanistes et leurs pratiques partagent des caractéristiques importantes avec celles de certaines cultures sibériennes[9]. Les joiks des Samis sont chantés sur des rituels chamaniques[10]. Ces joiks sont chantés dans deux styles différents : l'un l'est uniquement par les jeunes ; l'autre est plus traditionnel, dans un style murmuré, rappelant la magie des sorts[11]. Plusieurs caractéristiques des joiks s'expliquent par la comparaison des idéaux de la musique. Certains joiks tentent d'imiter les sons naturels. Ceci peut être comparé à un bel canto, dont le principe est d'exploiter les organes humains de la parole au plus haut niveau[12].
L'intention d'imiter les sons naturels, par exemple par le chant diphonique, est présente dans certaines cultures sibériennes. Les chansons chamaniques des Soïotes imitent des sons d'oiseaux et de loups pour représenter les esprits qui aident le chaman[13]. Les séances des chamanes Nganassanes sont accompagnées par des chants féminins imitant des sons de jeunes rennes, réputés assurer la fertilité des femmes[14]. En 1931, A. Popov a observé le chaman Nganasane Dyukhade Kosterkin imitant le son d'un ours polaire. Il était censé s'être transformé lui-même en ours polaire[15]. Ce mimétisme sonore n'est pas limité à la culture sibérienne et n'est pas nécessairement lié à des croyances chamaniques, comme le note Jean-Jacques Nattiez[16].
« [...] et l'aspect asexué de la forme et des ornements du costume faisait écho à sa propre ambivalence : le chaman était souvent un homosexuel, mais les tabous conventionnels ne s'appliquaient pas à lui. »