Naissance | |
---|---|
Décès | |
Nom de naissance |
Charles René Portal |
Nationalité | |
Activité | |
Parentèle |
Antoine Portal (1742-1832) (d) |
Charles René Portal dit Charles Redgie[1] ou Redgie, né le à Nice[2] et mort le à l'hôpital Lariboisière dans le 10e arrondissement de Paris[3], est un acteur de cinéma[4] français.
En dehors des rôles qu'il a tenu au cinéma du début du parlant jusqu'à la veille de la seconde guerre mondiale, on sait assez peu de choses de Charles Redgie sinon qu'il aurait débuté aux États-Unis, et qu'il pouvait tourner indifféremment en trois langues, français, anglais[5] et allemand[6].
Fils d'un marchand de chaussures niçois, Charles Portal, après avoir obtenu le brevet d'enseignement primaire[7], devient secrétaire d'hôtel à Vichy[8]. Après la grande guerre, il s'installe comme couturier à Paris sous le nom de Charles Portal-Spada[9] et épouse en , Germaine Chabrié[10], récemment divorcée du directeur de l'agence parisienne d'American Express, et qui deviendra également couturière à ses côtés[11]. On ignore dans quelles circonstances il est passé de la confection derrière une machine à coudre à l'action devant une caméra.
Sa carrière cinématographique s'interrompt dix ans après avoir commencé avec Dernière Jeunesse, un film franco-italien de Jeff Musso sorti sur les écrans parisiens le quelques jours seulement avant la déclaration de guerre.
Redgie réapparaît sous l'Occupation comme directeur de l'ABC[12],[13] et comme concessionnaire de publicité allemande[14] puis on perd sa trace après [15]. Son attitude pendant toute cette période[16] a certainement contribué à compromettre toute possibilité de reprendre sa carrière d'acteur après la Libération.
Dans ses mémoires inédits, Robert de Beauplan, qui fut son compagnon à la prison de Poissy raconte en 1946 : "Portal est bien connu, sous son pseudonyme de Redgie, de tous les amateurs de cinéma. Royaliste d'Action Française et national-socialiste, convaincu, engagé dans les Services de Renseignement, volontaire pour toutes les missions périlleuses, il s'était fait parachuter, en uniforme américain, dans les lignes américaines, après le débarquement de Normandie, et il avait réussi cette prouesse d'être encore en vie, après avoir été condamné à mort par deux tribunaux militaires successifs, l'un américain, l'autre français. Il aurait dû l'être une troisième fois par une cour de Justice, mais on avait renoncé à lui faire ce mauvais procès, en estimant que c'était superflu. Il s'en est tiré avec des travaux forcés à perpétuité. Descendant direct du baron Portal qui fut, au dix-huitième siècle et sous l'Empire, une illustration de la médecine française, il avait hérité, très jeune, d'une grosse fortune qu'il avait, en deux ans, allègrement engloutie. Après avoir monté une entreprise d'élevage au Maroc, où il perdit le reste de son avoir, il s'était découvert une vocation pour l'écran. Servi par son élégance naturelle de dandy un peu sur le retour, par son humour à la Koval et par sa parfaire connaissance des langues étrangères (il pouvait tourner, indifféremment, des films en français, en anglais ou en allemand), il était devenu une vedette grassement payée de l'écran international avant que son enthousiasme idéologique ne le conduisit à [la prison de] Poissy. Il y était le plus joyeux et le plus agréable des compagnons, d'un charmant "mauvais esprit", qui lui avait déjà attiré bien des ennuis."