Charlotte Corday (opéra)

Charlotte Corday
Genre Opéra
Nbre d'actes 3 actes
Musique Lorenzo Ferrero
Livret Giuseppe Di Leva
Langue
originale
Italien
Durée (approx.) 1h 35 min
Création
Teatro dell'Opera di Roma
Rome Drapeau de l'Italie Italie

Charlotte Corday est un opéra en trois actes de Lorenzo Ferrero sur un livret italien de Giuseppe Di Leva, commandé par le Teatro dell'Opera di Roma pour le 200e anniversaire de la Révolution française, célébré en 1989[1].

Le thème fondamental de l'opéra est l'action terroriste individuelle entreprise par quelqu’un qui croit éliminer un mal en éliminant une personne, dans la plupart des cas la mauvaise personne[2]. L'ouvrage décrit trois rencontres de la sympathisante girondine Charlotte Corday avec Jean-Paul Marat, figure marquante de la faction radicale jacobine, deux tentatives et enfin son assassinat.

La création, dans la mise en scène de Mario Martone et sous la direction de Roberto Abbado, a eu lieu au Teatro dell'Opera di Roma le . L'opéra a eu deux nouvelles productions en Allemagne, l'une dirigée par Istvan Dènes au Théâtre de Brême le , et l’autre dirigée par Jan Michael Horstmann (de) au Mittelsächsisches Theater (de) Freiberg, où a eu dix représentations entre le et le .

Distribution de la création

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Scène de l'opéra, Mittelsächsisches Theater Freiberg, 2013

Gens, commerçants, gardes, ouvriers, soldats démobilisés, enfants.

L'action se déroule à Paris, le .

Charlotte Corday arrive à Paris à l'aube. Dans une place elle rencontre Camille, son ami d'enfance, maintenant député à la Convention nationale. Il est déçu, vaincu, et craint pour sa vie. Parmi la foule se trouve Gaston, qui dit à Charlotte qu'il est garde du corps et fidèle ami de Marat. Leur conversation est interrompue par un tumulte autour d'une boulangerie. Comme un jeu, un groupe d'enfants met en scène les événements de la Révolution. La place se vide lentement, à l'exception d'un enfant abandonné par ses camarades de jeu, ligoté comme une victime. Charlotte le libère et le réconforte, fortifiant ainsi son courage, puis elle achète un couteau à longue lame et un châle d’une colporteuse. Marat arrive entouré d'une foule adulatrice qui, en même temps, remarque sa fatigue et sa mauvaise santé. Charlotte attire son attention pour un moment, puis il continue vers la salle de la Convention. Elle ne sait pas comment profiter de la situation pour le tuer. Marat, reçu par les députés avec un mélange d'hostilité et de respect, s'adresse à l'assemblée.

Sur le terrain de parade du Champ de Mars, les décorations pour la Fête du 14 juillet sont détruites par un orage. Un ivrogne agressif et délirant erre autour. Charlotte retrouve Camille, plus découragé que jamais. Il lui avoue sa désillusion politique totale et profonde; elle, au contraire, croit qu'un acte héroïque est plus nécessaire que jamais. Ils sont harcelés par l'ivrogne qui accuse Camille d'être un traître, après quoi une patrouille apparaît et l'arrête. Charlotte livre une attaque contre les abus de pouvoir de la Révolution. Gaston arrive et justifie l'arrestation mais Marat libère Camille, après que Charlotte se porte garante pour lui. Gaston s'émerveille autant que Marat lui-même de cette clémence inattendue, tandis que Charlotte se demande pourquoi elle a manqué cette nouvelle occasion d'assassiner Marat. Marat se sent à nouveau malade et veut être ramené à la maison.

Marat est dans la baignoire à laquelle l’état débilitant de sa peau le confine. Lui, qui voulait guérir le monde, est battu par sa propre maladie. Charlotte frappe à la porte. La femme de ménage de Marat lui demande de revenir une autre fois mais Marat exige qu'elle soit laissée entrer. Ils restent seuls ensemble. Charlotte a apporté une liste des « ennemis de la Révolution » pour qu'il puisse l'examiner. Il lit son propre nom en haut et demande des explications. Ils commencent une discussion sur le pouvoir, la solitude, la vérité, et la mort, à la fin de laquelle Charlotte le poignarde à mort. Au moment où la lame tombe sur lui, Marat comprend le sens qu’il voyait dans les yeux de Charlotte et meurt sans même connaître son nom.

Airs et extraits

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L’Intermezzo pour orchestre a été arrangé comme extrait pour l’exécution en concert[3].

Notes et références

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  1. « Site web du Casa Ricordi »
  2. Lorenzo Ferrero: catalogo delle opere (lire en ligne)
  3. « Site web du Casa Ricordi »

Bibliographie

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  • Bagnoli, Giorgio (éd.), The La Scala Encyclopedia of the Opera, Simon & Schuster, New York, 1993, (ISBN 0-671-87042-4)
  • Bolin, Norbert (éd.), Aspetti musicali: Lorenzo Ferrero und die Neotonalität (par Theo Hirsbrunner), Verlag Dohr, Cologne, 2001), (ISBN 3-925366-83-0)
  • Darbon, Nicolas, Pour une approche systémique de l'opéra contemporain, Université de Paris-Sorbonne, Paris, 2001, (ISBN 2-84591-064-9)
  • Gelli, Piero (éd.), Dizionario dell'Opera 2008 "Lorenzo Ferrero", Baldini Castoldi Dalai editore, Milan, 2007, (ISBN 978-88-6073-184-5)
  • Larousse Dictionnaire de la musique "Lorenzo Ferrero", Larousse, Paris, 2005, (ISBN 2-03-575040-7)
  • Moliterno, Gino (éd.), Encyclopaedia of Contemporary Italian Culture, Routledge, London et New York, 2000, (ISBN 0-415-14584-8)
  • Napoli, Ettore, Guida alla musica sinfonica, Zecchini Editore, Varese, 2010, (ISBN 978-88-65400-01-2)
  • Rossi, Nick, Opera in Italy Today, Amadeus Press, Portland, 1995, (ISBN 0-931340-77-2)
  • Salvetti, Guido (éd.), La cultura dei musicisti italiani nel novecento, Guerini Studio, Milan, 2003, (ISBN 88-8335-510-5)
  • Schreiber, Ulrich, Opernführer für Fortgeschrittene, Bärenreiter-Verlag, 2005, (ISBN 3-7618-1437-2)
  • Sadie, Stanley (éd.), The New Grove Dictionary of Opera, Macmillan Publishers, London, 1992-2002, (ISBN 0-19-522186-9)

Liens externes

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