Un chasseur d'esclaves est un chasseur de primes qui se consacrait à la poursuite des esclaves en fuite, ceux que l'on appelait, aux Amériques, les marrons.
Le chasseur d'esclave avait parfois la consigne de mettre à mort les fugitifs refusant de se rendre et de ramener, le cas échéant, une preuve de sa réussite, ce qui l'amenait à sectionner les mains ou les oreilles de ses victimes. Sur l'île de La Réunion, au XVIIIe siècle, l'activité était exercée par de véritables professionnels, parmi lesquels les plus célèbres sont François Mussard et Jean Dugain. L'activité est réglementée dès 1725 à l'Isle de France (actuellement Île Maurice)[1]. Les esclaves capturés subissaient des coups de fouets ou se voyaient couper les poignets et étaient parfois tués. Rapporter la main gauche d'un esclave tué était la preuve de sa capture, et conditionnait le paiement de leur activité[2]. Le Code noir détaillait les sanctions applicables, qui comprenaient notamment des oreilles ou des tendons d’Achille coupés. Certains descendants de personnes mises en esclavage ont également, parmi leurs ascendants, des chasseurs d'esclaves[2]. Il y a eu dans l'histoire des propriétaires des personnes mises en esclavage, qui ont été aussi des chasseurs d'esclaves, par peur de représailles de la population marronne contre la population blanche[3]
Parmi les personnes ayant exercé comme chasseur d'esclaves, il y avait :
Le dogue de Cuba a été développé à partir de plusieurs races de bouledogues, molosses et chiens de bouvier pour en faire un combattant et un gardien de propriété. Il a été importé aux Amériques par les colons espagnols pour l'utiliser comme chien de garde, mais aussi comme chien de rapport d'esclaves fugitifs. Il a servi aux Britanniques durant la révolte des esclaves de la Jamaïque de 1796, aux troupes françaises lors de l'expédition de Saint-Domingue[4],[5], ainsi qu'aux Américains dans les États du Sud.