Chloralose | |
![]() | |
Identification | |
---|---|
Nom UICPA | (R)-1,2-O-(2,2,2-trichloroéthylidène)-α-D-glucofuranose |
Synonymes |
α-chloralose, glucochloralose, glucochloral, (R)-1,2-0-(2,2,2-trichloroéthylidène)α-D-glucofurannose |
No CAS | |
No ECHA | 100.036.363 |
No CE | 240-016-7 |
No RTECS | FM9450000 |
PubChem | 27525 |
SMILES | |
InChI | |
Apparence | cristaux blancs, inodores, à saveur amère et nauséeuse[réf. nécessaire] |
Propriétés chimiques | |
Formule | C8H11Cl3O6 [Isomères] |
Masse molaire[1] | 309,528 ± 0,015 g/mol C 31,04 %, H 3,58 %, Cl 34,36 %, O 31,01 %, |
Propriétés physiques | |
T° fusion | 176 à 182 °C[réf. nécessaire] |
Solubilité | faible dans l’eau froide, de 0,6 % à 20 °C et de 5 % à 100 °C. Le
chloralose est très soluble dans l’éthanol (3 % à 20 °C), l’oxyde de diéthyle et l’acide acétique glacial[réf. nécessaire] |
Précautions | |
SGH[2] | |
H302 et H332 |
|
Considérations thérapeutiques | |
Classe thérapeutique | narcotique |
Composés apparentés | |
Autres composés | |
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | |
modifier ![]() |
Le chloralose (gluco-chloral) est un composé organique organochloré somnifère et toxique[3],[4],[5],[6],[7] , de formule brute C8 H11 O6 Cl3. Il résulte de la condensation du chloral et du glucose[8].
Chimiquement, c'est un acétal chloré dérivé du glucose, sans propriétés réductrices, de masse molaire 309,527 g/mol.
L'hydrolyse acide du chloralose régénère du glucose et du chloral. Son identification se fait en toxicologie par la réaction de Fujiwara-Ross.
C'est un produit toxique aujourd'hui interdit de vente pour la plupart des usages dans l'Union européenne (depuis 1997) et antérieurement cité en Annexe I de la directive 67/548/EEC avec la classification « Nocif » (étiquette de danger : Xn).
Arthur Heffter a découvert la chloralose in 1889[9]
La substance a été utilisée comme anesthésique général par Charles Richet et Maurice Hanriot[10], puis comme somnifère et sédatif. L’utilisation clinique du chloralose a été abandonnée à cause de ses effets indésirables.
Le chloralose a été (et l'est encore dans certains pays) utilisé comme avicide (pesticide destiné à tuer ou éloigner les oiseaux en particulier corvidés tels que corbeaux, corneilles, pies...), sous forme d’appâts de grain de maïs traités avec un taux devant rester inférieur à 5 ‰.) L'oiseau endormi devient une proie facile pour les chats ou d'autres prédateurs. Selon les spécialités, il a été mis en vente à des doses/teneurs allant de 10 à 90 %. En raison de sa toxicité, ce produit est soumis à réglementation et à de nombreuses interdictions d'usage.
Il a aussi été utilisé dont en France (et l'est encore dans certains pays) comme souricide, taupicide et rodenticide (moins efficace pour le rat que pour la souris)[11].
Il est alors utilisé à des doses de 15 % environ de la préparation (il est alors mortel).
Il est illégalement utilisé dans différentes formes de braconnage, dont parfois dans les boulettes d'appât utilisées par certains pêcheurs (avec des cas documentés de mortalités importantes d'oiseaux d'eau induite par ce seul usage).
Il est aussi utilisé en médecine vétérinaire ou humaine, ou dans le domaine des neuroscience comme anesthésique et à faible dose comme sédatif. C'est un puissant hypnotique cortical[12],[13].
Il est parfois illégalement (et dangereusement) utilisé pour le piégeage d'animaux voire pour la pêche.
Les données toxicologiques proviennent surtout de son usage médical.
Toxicité aiguë :En tant qu'hypnotique (dosage : 0,10 à 0,20 g chez l'adulte), il induit une dépression
du système nerveux central. Une dose plus importante ajoute un effet d'hyperexcitabilité périphérique.
L’intoxication se semble pouvoir se produire que par voie digestive avec :
Son usage agricole a motivé plusieurs études de toxicité[3],[15],[16], ce qui a permis de montrer que ce produit est plus ou moins toxique selon les espèces. Paradoxalement le corbeau y est parmi les moins sensibles (il induit un coma à des taux tuant d'autres oiseaux) alors qu'il était la cible visée par les produits avicides contenant du Chloralose.
Dans les années 1970 il était en France la seconde cause d'intoxication chez les animaux sauvages étudiés par l'ONC[11], et les animaux les plus souvent victimes étaient des canards (50 % environ du nombre d'animaux reçus par l'ONC) puis des pigeons et perdrix[11].
L'expérimentation animale a montré que ce produit est très bien résorbé par la muqueuse digestive après ingestion. Il passe rapidement dans le sang et se distribue dans le foie, le cerveau et les reins qui l'éliminent via les urines après conjugaison hépatique. Il est métabolisé dans l'organisme (ou l'environnement) en trichloroéthanol (responsable de l'effet hypnotique[11]) .
Demi-vie : inconnue, mais probablement assez courte.
L'INRS recommande en cas d’ingestion, de faire vomir le sujet s'il vient d'ingérer le produit et ne présente pas encore de symptômes d'intoxication. d'éviter tout stimulant (café, alcool..). Le patient doit être dans tous les cas surveillé et placé en position latérale de sécurité, au calme (ni bruit, ni lumière) en attente des secours et de l'hospitalisation.
Le traitement hospitalier est symptomatique et commence par l'élimination du produit (vomissement provoqués ou lavage gastrique).
Elle varie selon les pays, En Europe, ce produit doit obéir aux directives européenne biocides et pesticides, et en France il doit notamment respecter les arrêtés des 8 et (J.O. du ) et du (J.O. du ) relatifs aux contrôles des installations, ainsi qu'à l'arrêté du modifié (J.O. du ) concernant l'étiquetage(étiquette de danger : Nocif, R 20/22=). Les préparations en contenant doivent répondre à l'arrêté du (J.O. du ). En agriculture pour protéger les travailleurs, sa vente et son usage sont réglementés depuis 1943[19] puis par de nombreux textes (décret du (J.O. du ), arrêté du (J.O. du ), arrêté du (J.O. du ), arrêté du (J.O. du ), décret du relatif à certaines substances et préparations vénéneuses (articles R. 5149 à R. 5170 du Code de la Santé publique) (J.O. du ) et circulaire du (J.O. du )...).