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Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Bérard-Bardout (d) |
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Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 625, 1, -)[1] |
Christian Jacques Bérard, couramment surnommé « Bébé »[2], est un peintre, illustrateur, scénographe, décorateur et créateur de costumes français, né le dans le 7e arrondissement de Paris, ville où il est mort le dans le 6e arrondissement[3],[4]. Il connaît son heure de gloire entre les années 1930 et la fin des années 1940.
Christian Bérard est issu d'un milieu bourgeois, il a pour père André Bérard architecte, et perd prématurément sa mère, Marthe de Borniol[2]. Après des études au lycée Janson-de-Sailly, il entre en 1920 à l'Académie Ranson[5]. Il est influencé par Édouard Vuillard et Maurice Denis.
Christian Bérard expose ses œuvres pour la première fois en 1925 à la galerie Pierre. Jacques Bonjean et Pierre Colle, galeristes associés à Christian Dior, exposent régulièrement les œuvres de Bérard[2]. Il collabore par la suite avec Jean-Michel Frank, grande figure de l'Art déco, avec lequel il réalise des panneaux peints et des projets de dessin de tapis, un vestibule au décor en trompe l'oeil pour la maison Guerlain avenue des Champs Elysées. Ses peintures ont essentiellement pour objet la figure humaine[5].
De 1926 (exposition à la galerie Eugène Druet) à 1930, il appartient au groupe d'artistes « néo-humanistes», ou " néo-romantiques " constitué autour du retour à la figuration et défendu par le critique Waldemar George, avec notamment les frères Leonid et Eugene Berman, Pavel Tchelitchev, Thérèse Debains, Kristians Tonny et Joseph Floch[6]. Il n'expose plus ses tableaux à partir de 1934, engageant sa carrière sur d'autres voies[5] . Il poursuit son activité picturale de façon assez confidentielle en des exemples éblouissants soutenu par de grands collectionneurs, Marie-Laure et Charles de Noailles, Julien Green, Edward James, Jean et Dominique de Ménil, James Thrall Soby qui lèguera au MoMA à New York la toile emblématique du mouvement Néo-romantique On the Beach ou Double autoportrait sur une plage, 1933. Marie-Blanche de Polignac lui passera commande pour le décor de sa salle à manger rue Barbet de Jouy.
Dès le début, il est attiré par le théâtre dont il deviendra l'un des principaux créateurs de décors et de costumes au cours des années 1930 et 1940. Il travaille dès 1930 en étroite collaboration avec Jean Cocteau et Louis Jouvet[2],[5], pour lesquels il réalise entre autres les costumes et/ou les décors de La Machine infernale (1934), L'École des femmes (1935) La Folle de Chaillot de Jean Giraudoux[7] (1945), Les Bonnes de Jean Genet (1947) et Dom Juan de Molière (1948), sa contribution la plus célèbre demeurant en 1946 la conception des décors et des costumes du film de Jean Cocteau, La Belle et la Bête. En plus du théâtre il s'investit durant sa carrière dans le ballet[5].
En 1942 , il est l'illustrateur de l'édition de luxe de Mille regrets, recueil de nouvelles de son amie Elsa Triolet.
Après avoir collaboré ponctuellement avec Vogue, il débute en 1935 une relation de travail fidèle avec ce magazine, relation qui se poursuivra jusqu'à Noël 1948 peu avant sa mort[8]. Il est également proche de Carmel Snow du magazine de mode américain Harper's Bazaar pour lequel il réalise des illustrations[5]. Il fera la couverture d'un prestigieux numéro hors série de l'édition française de Vogue, diffusé immédiatement après la Libération[9]. Il dessine d'un trait le célèbre Tailleur Bar peu après[10], et participe à la décoration de la nouvelle boutique Dior avenue Montaigne[2]. En parallèle de toutes ces activité, il est également décorateur d'intérieur ou scénographe pour ses amis[5].
Après la Libération de Paris de 1944, l'hôtel de Charost est redécoré par Georges Geffroy et Christian Bérard.
Consommateur d'opium, stupéfiant tombé un peu en désuétude après la guerre, Christian Bérard meurt subitement dans la nuit 11 au 12 février 1949 lors de répétitions au théâtre Marigny des Fourberies de Scapin[2] d'une embolie cérébrale[5]. Ses obsèques célébrées par le Père Couturier ont lieu le 16 février en l'Eglise Saint-Sulpice. En 1950, Francis Poulenc compose son Stabat Mater à sa mémoire et, la même année, Cocteau dédie son film Orphée à celui qu'il surnommait « Bébé ». Christian Bérard est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (16e division)[11], à Paris.
A partir de 1929, Il forme avec Boris Kochno, ancien secretaire de Diaghilev et librettiste pour les Ballets Russes, un couple très en vue dans le monde théâtral et les milieux mondains. Tous deux collaborent pour les Ballets Russes de Monte-Carlo ainsi que pour les Ballets des Champs Elysées aux côtés de Roland Petit jusqu'à la mort de Bérard en 1949. Ils assureront la direction artistique du Théâtre de la Mode en 1945.