Il conçoit et réalise, en 1991, la campagne de lutte contre le SIDA aux Antilles intitulée Sovè l’anmou (2 × 45 secondes et 2 × 1 min). Après L’Enfance égarée (1993), court-métrage sorti en salle dans le programme Quatre légendes urbaines, il signe Le Gone du Chaâba (1997), un premier long-métrage qu’il accompagne lors de sa sortie en France et dans de nombreux festivals.
Il se fait connaître pour ses nombreux engagements militants[2],[3] et, selon Libération, il est plusieurs fois coprésident ou vice-président entre 2003 et de la Société des réalisateurs de films (SRF)[3]. Il a été coprésident pour 2014-2015[4].
En 2005, peu avant la condamnation du réalisateur Jean-Claude Brisseau pour harcèlement sexuel, il fait partie des signataires d’une pétition de soutien à ce dernier lancée par Les Inrockuptibles. Cette pétition dénonce « la manière dont certains médias ont rendu compte du procès qui lui est fait »[6].
En 2015, il lance avec d'autres cinéastes, « L'appel de Calais », qui dénonce un désengagement de l'État par rapport au problème de la jungle de Calais, où des milliers de migrants vivent dans des conditions misérables[7],[2].
Il est à l'initiative d'un mouvement de soutien en France au cinéaste ukrainien Oleg Sentsov, un opposant à l'annexion de la Crimée, qui a été condamné par la Russie en 2015 à vingt ans de prison pour « actes de terrorisme » et « trafic d’armes » lors d’un procès jugé « stalinien » par Amnesty international. Alors que le cinéaste ukrainien ne s'alimente plus depuis trois mois, Christophe Ruggia lance en avec un collectif de cinéastes une grève de la faim tournante qu'il organise devant l'ambassade russe à Paris[8],[9],[10].
Dans les années 2010, il signe de très nombreuses tribunes et pétitions, défendant notamment les travailleurs sans papiers, les lycéens engagés contre les violences policières, Cédric Herrou — connu pour son aide aux migrants —, les droits de l’homme en Syrie…[2],[3]
Cette section est liée à une affaire judiciaireen cours. Le texte peut changer fréquemment, n'est peut-être pas à jour et peut manquer de recul. N'hésitez pas à participer à l'écriture de synthèse de manière neutre et objective, en citant vos sources. N'oubliez pas que, dans nombre de systèmes judiciaires, toute personne est présumée innocente tant que sa culpabilité n’a pas été légalement et définitivement établie.
La réalisatrice Mona Achache, ex-compagne de Christophe Ruggia, a témoigné pour l'enquête de Mediapart : « Il m'avait confié avoir des sentiments amoureux pour Adèle lors de la tournée promotionnelle des Diables. » Elle affirme qu'il lui a parlé d'une scène précise avec contact physique[note 4], et qu'elle l'a ensuite quitté[18],[19]. Dans une interview pour la « contre-enquête » de Marianne, Christophe Ruggia affirme que la rupture entre lui et Mona Achache a eu lieu après que cette dernière a rencontré un autre homme sur un tournage et que c'est lui qui a quitté l'appartement où ils vivaient ensemble. Il ajoute avoir confié à sa compagne, au début de leur relation, sa « fascination » pour Adèle Haenel, mais, selon lui, « le reste n'est que pure invention[20],[note 5]. »
Une enquête préliminaire, ouverte par le parquet de Paris pour des chefs d’« agressions sexuelles » sur mineure de moins de 15 ans « par personne ayant autorité » et de « harcèlement sexuel », est confiée à l'Office central de la répression de la violence faite aux personnes[21]. À la suite de cela, l'actrice dépose plainte contre le réalisateur[22], qui est mis en examen le pour « agressions sexuelles sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité sur la victime »[23],[24]. En 2024, le parquet requiert un procès pour « agressions sexuelles aggravées sur mineur de 15 ans », en retenant comme circonstances aggravantes la minorité de l’actrice au moment des faits reprochés et la position d’autorité du réalisateur[25]. Le procès devrait avoir lieu en décembre 2024[26].
↑Dans ce droit de réponse publié le 6 novembre 2019, il écrit : « Je n’ai jamais eu à son égard, je le redis, les gestes physiques et le comportement de harcèlement sexuel dont elle m’accuse, mais j’ai commis l’erreur de jouer les pygmalions avec les malentendus et les entraves qu’une telle posture suscite. Emprise du metteur en scène à l’égard de l’actrice qu’il avait dirigé et avec laquelle il rêvait de tourner à nouveau[14]. »
↑Dans ce droit de réponse, il écrit : « À l’époque, je n’avais pas vu que mon adulation et les espoirs que je plaçais en elle avaient pu lui apparaître, compte tenu de son jeune âge, comme pénibles à certains moments. Si c’est le cas et si elle le peut je lui demande de me pardonner[15]. »
↑« J’ai bien conscience du peu de poids que mes propos vont avoir. Votre journaliste a mené une enquête et même si aucune des personnes entendues n’a fait état du moindre geste déplacé de ma part, l’étroitesse de la relation que j’entretenais avec cette adolescente suffit à m’accabler. Mon exclusion sociale est en cours, et je ne peux rien faire pour y échapper[16]. »
↑Christophe Ruggia aurait remonté « sa main du ventre d’Adèle à sa poitrine, sous le tee-shirt », alors qu'ils regardaient ensemble un film et qu'Adèle était allongée avec la tête sur ses genoux à lui. Ruggia, voyant la peur dans les yeux d'Adèle, et prenant peur lui-même, aurait alors retiré sa main. Mona Achache a « gardé le silence » car il lui « semblait injuste de parler à la place d’Adèle Haenel[18]. »
↑Selon cette « contre-enquête », Mona Achache est toujours amie avec Laetitia Cangioni. Cette dernière a dû quitter le tournage des Diables en 2001 en raison d'un « burn-out » et elle est présentée par Marianne comme étant l'une des quatre personnes qui, lors de l'enquête de Médiapart, ont affirmé « avoir ressenti quelque chose d'anormal » dans la relation entre Ruggia et Haenel pendant ce tournage.
↑Court métrage de 25 minutes qui a inspiré, 9 ans plus tard, le long métrage Les Diables
↑« Accusé par Adèle Haenel, Christophe Ruggia est mis en examen pour "agressions sexuelles sur mineur de 15 ans" », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Affaire Adèle Haenel : le parquet requiert un procès contre le réalisateur Christophe Ruggia pour agressions sexuelles sur mineure », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑« Affaire Adèle Haenel : le réalisateur Christophe Ruggia sera jugé pour agressions sexuelles sur mineure », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )