Chromidotilapia guntheri (Hemichromis guntheri à l'origine) est une espèce de poissons de la famille des Cichlidae[3] d'Afrique central et occidentale[4]. Cette espèce est communément appelé « Lue » en Adangme ou encore « Akpa-tsu », « Bonto » ou « Boto » en Ewe au Ghana, « Côwron » en Guro en Côte d'Ivoire, « Kwana » en Hausa et « Itoin » en Ijo au Nigeria. (« Guenther's Mouthbrooder » en anglais aux États-Unis)[5]
Endémique de l'Afrique, on rencontre Chromidotilapia guntheri au moins en Afrique de l'Ouest dans les bassins côtiers à partir du St John (district) au Liberia jusqu'à la Cross en passant par le lac et le bassin de la Volta.
Chromidotilapia guntheri possède entre 10 et 15 branchiospines sur la partie inférieure du premier arc branchial. Il possède un fond de coloration brunâtre/olivâtre avec le ventre plus clair.
Chromidotilapia guntheri peut mesurer jusqu'à 145 mm, queue non comprise[3]. Parfois un peu plus en aquarium pour les plus vieux spécimens. Selon Aquabase[6] environ 15 cm pour le mâle et 10 cm pour la femelle[2].
Le mâle Chromidotilapia guntheri se distingue par deux taches rouge vif: la première sur la région postéro-inférieure de l'œil et l'autre, en arrière de l'opercule et de forme triangulaire. La frange de la nageoire dorsale et de la partie supérieure de la nageoire caudale est rougeâtre avec une bande submarginale bleue. Le mâle est plus grand que la femelle et d'aspect plus robuste.
Omnivore, dans son milieu Chromidotilapia guntheri se nourrit de: zooplancton, larves d'insectes et insectes aquatiques, mollusques et autres benthos. En aquarium, Chromidotilapia guntheri est omnivore, il se nourrit de: paillettes et granules adaptés, tubifex et larves d'insecteslyophilisé ainsi que de nourriture fraiche comme artémias, krills, daphnies, tubifex, etc.
Pondeur sur substrat, le couple défend un territoire. En période de reproduction la femelle se pare d'une large zone ventrale rosée, parfois violette. La frange des nageoires dorsales et caudales est noire. La femelle dépose une rangée de quelques œufs adhésifs sur le substrat préalablement nettoyé dans le territoire puis le mâle dépose sa semence sur les œufs. L'opération se répète plusieurs fois, jusqu'à ce que la femelle ait déposé tous ses œufs. Les jeunes atteignent leurs premières maturités sexuelle vers 6 centimètres.
Cette espèce de Cichlidae est classée "Préoccupation mineure" (LC) sur la liste rouge des espèces menacées IUCN : « Cette espèce a une large distribution à travers l'Afrique de l'Ouest, sans grandes menaces généralisées connues. Elle apparaît donc moins préoccupante. Elle a également été évaluée en régional "Préoccupation mineure" pour l'Afrique centrale et occidentale[4] ».
La sous-espèce Chromidotilapia guntheri ssp. loennbergii est endémique au cratère lac Barombi Mbo (7 km2). La sous-espèce est actuellement classée "En Danger Critique d'Extinction" (CR) sur la liste rouge des espèces menacées IUCN: « la principale menace est la plantation d'huiles et de l'agriculture sur brûlis conduisant à la sédimentation et la pollution dans le lac (un emplacement). Il y a des plans pour le développement commercial de la région pour le tourisme. Il est également une menace potentielle du lac "rots"-CO2 (comme dans le lac Nyos). En outre la déforestation de l'environnement du cratère peut causer plus de vent qui pourrait conduire au lac « tournant », que le lac est stratifié, la couche inférieure étant très pauvre en oxygène et riche en matière organique. Des vents plus élevés peuvent provoquer des courants dans le lac qui pourraient contraindre cette couche inférieure à se mélanger avec la couche supérieure où les poissons vivent. Cela risque de provoquer une diminution massive d'oxygène dans l'eau et tuer les poissons. Avec le prélèvement d'eau pour alimenter la ville de Kumba (qui est susceptible de se densifier) et les plans de développement commercial du secteur du tourisme, cette sous-espèce est considérée comme en danger critique d'extinction[7]. »
Deux sous-espèces sont actuellement reconnues de Chromidotilapia guntheri (Trewavas, 1974) et, en l'absence d'une étude approfondie révisionnelle, les deux sont maintenues, « mais noter que nous sommes incapables de discerner les différences morphologiques entre les deux sous-espèces et des travaux futurs sont envisagés »[4].
Chromidotilapia guntheri guntheri (Sauvage, 1882)
Chromidotilapia guntheri loennbergii (Trewavas, 1962) ou Chromidotilapia guntheri ssp. loennbergii[4] (Pelmatochromis loennbergi à l'origine)