Un châtiment divin est une punition surnaturelle d'une personne, d'un groupe d'individus ou de tout le monde par une divinité, en réponse à certains actes.
De nombreuses cultures, religions et mythologies disposent de récits faisant état de punitions divines à l'encontre de populations ayant précédemment habité leurs terres et ayant causé leur perte.
Par exemple, l'un des châtiments divins que l'on retrouve dans de nombreuses cultures est celui du déluge détruisant l'Humanité, mythe décrit dans l'Épopée de Gilgamesh en Mésopotamie, dans le Véda hindu en Asie du Sud ou encore dans le Livre de la Genèse (6:9-8:22), et qui fait à chaque fois état de la survivance d'un personnage, sauvé par la divinité. Dans l'Épopée de Gilgamesh c'est Utnapishti, et dans le Livre de la Genèse c'est Noé. Le Coran reprend ce mythe en faisant référence à un homme nommé Nuh, qui aurait été sommé par Dieu de construire une arche.
D'autres exemples existent dans la littérature religieuse juive comme la dispersion des créateurs de la tour de Babel (Livre de la Genèse, 11:1-9), la destruction de Sodome et Gomorrhe (Livre de la Genèse, 18:20-21 et 19:23-28, mais aussi dans le Coran, 7:80-84)[1], les dix plaies d'Égypte lors de la persécution des fils d'Israël (Livre de l'Exode, chapitre 7 à 12). De manière similaire dans la mythologie grecque, la déesse Héra était souvent furieuse quand son mari Zeus s'éprenait d'une femme mortelle et s'accouplait avec elle. Héra punissait alors systématiquement les enfants issus de ces unions éphémères. Dans l'une des variantes de ce mythe, Méduse aurait été transformée en monstre pour la punir de sa vanité ; dans une autre, elle aurait été transformée pour la punir d'avoir été violée par Poséidon.
Dans la plupart des cas, la Bible ne fait mention que de châtiments divins retardés ou reportés à une date ultérieure[2].
Certaines religions n'ont toutefois pas ce concept de châtiment divin, ou de dieux capables de ressentir ou d'exprimer des sentiments humains comme la jalousie, la vengeance ou la colère. Par exemple dans certaines formes de Déisme et de Pandéisme, le Créateur n'intervient nullement dans le monde humain. Dans le Panthéisme (à l'image du Pandéisme), Dieu est l'univers et tout ce qu'il contient, n'ayant donc aucun besoin de punir car d'une certaine manière ceci reviendrait à considérer qu'il se punirait lui-même.
Dans le Bouddhisme, le concept de châtiment divin est formellement rejeté. Gautama Buddha n'a jamais fait état de croyance concernant une divinité créatrice[3],[4] du monde, refusant même de se positionner sur le sujet[5] et suggérant par la même que la cherche des réponses aux questions sur l'origine du monde était vaine[6],[7]. La non-adhésion[8] à la notion d'omnipotence d'un dieu créateur, ou encore au concept de Premier moteur est l'un des points de différenciation les plus nets entre le Bouddhisme et les autres religions.
Mais pour autant, les bouddhistes acceptent l'idée que des êtres puissent exister dans des royaumes supérieurs (concept défini dans la Cosmologie bouddhiste), connus sous le nom de dévas. Mais ils sont comme les humains soumis aux souffrances du Saṃsāra[9] et ne sont pas présentés comme automatiquement supérieurs aux hommes. Le Buddha est souvent décrit comme un enseignant pour les dieux[10], et supérieur à eux[11]. Mais cette infériorité vis-à-vis du Bouddha n'empêche pas qu'ils soient perçus comme des dévas éclairés[12]. Mais comme ils peuvent aussi être dévas ignorants, pouvant se livrer à des actes de châtiment mais s'ils le font, ils le font par leur propre ignorance d'une plus grande vérité.
Malgré le fait que le Bouddhisme ne reconnait pas de dieu en tant que tel et par là même le concept de châtiment divin, il accepte néanmoins le concept de karma qui renvoie au concept de punition, à travers la réincarnation dans le royaume des tourments, pour ses mauvaises actions. À l'inverse dans les religions abrahamiques, les conséquences des actes ne sont pas éternelles bien qu'elles puissent durer longtemps.
L'expression "la Colère de Dieu" est une expression anthropomorphique pour désigner l'attitude supposée de Dieu face au péché[13], est mentionnée de nombreuses fois dans le Nouveau Testament, dont voici quelques exemples :
Le Nouveau Testament associe la colère de Dieu à l'imagerie du Jugement Dernier, décrit allégoriquement dans Romain 2:5 comme le "jour de la colère", mais aussi dans l'Apocalypse.
Des prophéties telle celle de la Salette font aussi référence à un châtiment divin. Dans celle-ci, la Vierge-Marie aurait confié un secret à deux enfants. Ce secret révèlerai un châtiment divin qui punirai Marseille et Paris de leurs vices.
Le châtiment divin est facilement identifiable dans le Pentateuque ou dans les cinq premiers livres de la Bible dont voici les principaux exemples :
Passages bibliques | Incident | Raison |
---|---|---|
Genèse 3:14-24 | Malédiction d'Adam et Ève, et leur expulsion du Jardin d'Éden | Désobéissance envers Dieu |
Genèse 4:9-15 | Malédiction de Cain après le meurtre de son frère Abel | Tromperie, meurtre et mensonges |
Genèse 6-7 | Destruction par le Déluge | Démon rampant et Nephilim |
Genèse 11:1-9 | La confusion des langues à la Tour de Babel | Impiété générale |
Genèse 19:23-29 | Destruction de Sodome et Gomorrhe | Gens sans valeur rédemptrice |
Genèse 38:6-10 | Meurtre de Er et Onan | Rejet des valeurs de Dieu |
Exode 7-14 | Dix plaies d'Égypte | Affirmer Son pouvoir supérieur à celui des dieux égyptiens |
« Then in that case, a person is a killer of living beings because of a supreme being's act of creation... When one falls back on lack of cause and lack of condition as being essential, monks, there is no desire, no effort [at the thought], 'This should be done. This shouldn't be done.' When one can't pin down as a truth or reality what should & shouldn't be done, one dwells bewildered & unprotected. One cannot righteously refer to oneself as a contemplative. »
« "Many people worship Maha Brahma as the supreme and eternal creator God, but for the Buddha he is merely a powerful deity still caught within the cycle of repeated existence. In point of fact, "Maha Brahma" is a role or office filled by different individuals at different periods." "His proof included the fact that "many thousands of deities have gone for refuge for life to the recluse Gotama" (MN 95.9). Devas, like humans, develop faith in the Buddha by practicing his teachings." "A second deva concerned with liberation spoke a verse which is partly praise of the Buddha and partly a request for teaching. Using various similes from the animal world, this god showed his admiration and reverence for the Exalted One.", "A discourse called Sakka's Questions (DN 21) took place after he had been a serious disciple of the Buddha for some time. The sutta records a long audience he had with the Blessed One which culminated in his attainment of stream-entry. Their conversation is an excellent example of the Buddha as "teacher of devas," and shows all beings how to work for Nibbana." »
« When this was said, the Great Brahma said to the monk, 'I, monk, am Brahma, the Great Brahma, the Conqueror, the Unconquered, the All-Seeing, All-Powerful, the Sovereign Lord, the Maker, Creator, Chief, Appointer and Ruler, Father of All That Have Been and Shall Be... That is why I did not say in their presence that I, too, don't know where the four great elements... cease without remainder. So you have acted wrongly, acted incorrectly, in bypassing the Blessed One in search of an answer to this question elsewhere. Go right back to the Blessed One and, on arrival, ask him this question. However he answers it, you should take it to heart. »