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Un circuit logique programmable ou PLD (Programmable Logical Device), est un circuit intégré logique qui peut être programmé après sa fabrication.
Il se compose de nombreuses cellules logiques élémentaires contenant des bascules logiques librement connectables. L'utilisateur doit donc programmer le circuit avant de l'utiliser. Les différentes logiques de programmation (unique, reprogrammable, etc.) et d'architecture ont conduit à la création de sous-familles dont les plus connues sont les FPGA et les CPLD.
Les premiers brevets pour de tels composants datent des années 1980 à 1990 mais c'est au début des années 1990 qu'ils se sont généralisés[réf. nécessaire].
Note : La notion de programmation des PLD revient à définir une table de connexion et d'interconnexion des portes logiques. Ce n'est donc pas une programmation algorithmique (c.-à-d. une série d'instructions faite pour tourner sur un processeur) mais une programmation matérielle.
Dans les années 1970, le besoin de circuits intégrant des portes logiques (logical device) programmables pour s'adapter à différents développements a émergé. La première technologie de PLD du marché a été développée dans les années 1970 par la société MMI qui sera intégrée à AMD. Elle développe un circuit intégré qui rassemble des portes logiques « précâblées ». Lorsque l'utilisateur reçoit son circuit intégré vierge, chaque entrée d'une porte est reliée à toutes les entrées du circuit intégré via une grille de connexion. Le programmeur va supprimer les connexions inutiles en les faisant littéralement fondre. Ne resteront que les connexions qui réalisent la fonction logique désirée. Cette technologie est appelée « grille de portes logiques programmables » (programmable array logic) ou plus simplement « PAL ».
Cette technologie a grandement évolué depuis vers les CPLD et de nos jours, ce sont les FPGA qui sont de plus en plus populaires grâce à leur compromis souplesse / prix / efficacité.
Un PAL[2],[3] ne contient que 3 modules (le tout formant une « cellule ») :
La technologie PAL a ensuite évolué avec les :
Les CPLD[4] (issus de la technologie PAL) ont :
Pour pallier les défauts des CPLD[5], les FPGA (field-programmable gate array, réseau de portes programmables in situ) ont été développés dans les années 1980. Dans l'esprit, ce sont :
La plupart des grands FPGA modernes sont fondés sur des cellules SRAM aussi bien pour le routage du circuit que pour les blocs logiques à interconnecter.
Un bloc logique est de manière générale constitué d'une table de correspondance (LUT ou lookup table) et d'une bascule (flip-flop en anglais). La LUT sert à implémenter des équations logiques ayant généralement 4 à 6 entrées et une sortie. Elle peut toutefois être considérée comme une petite mémoire, un multiplexeur ou un registre à décalage. Le registre permet de mémoriser un état (machine séquentielle) ou de synchroniser un signal (pipeline).
Les blocs logiques, présents en grand nombre sur la puce (de quelques milliers à quelques millions en 2007) sont connectés entre eux par une matrice de routage configurable. Ceci permet la reconfiguration à volonté du composant, mais occupe une place importante sur le silicium et justifie le coût élevé des composants FPGA. La topologie est dite « Manhattan », en référence aux rues à angle droit de ce quartier de New York.
Les densités actuelles ne permettent plus un routage manuel, c'est donc un outil de placement-routage automatique qui fait correspondre le schéma logique voulu par le concepteur et les ressources matérielles de la puce. Comme les temps de propagation dépendent de la longueur des liaisons entre cellules logiques, et que les algorithmes d'optimisation des placeurs-routeurs ne sont pas déterministes, les performances (fréquence max.) obtenues dans un FPGA sont variables d'un design à l'autre. L'utilisation des ressources est par contre très bonne, et des taux d'occupation des blocs logiques supérieures à 90 % sont possibles.
Comme la configuration (routage et LUT) est faite par des points de mémoire volatile, il est nécessaire de sauvegarder le design du FPGA dans une mémoire non volatile externe, généralement une mémoire flash série, compatible « JTAG ». Certains fabricants se distinguent toutefois par l'utilisation de cellules EEPROM pour la configuration, éliminant le recours à une mémoire externe, ou par une configuration par anti-fusibles (la programmation par une tension élevée fait « claquer » un diélectrique, créant un contact). Cette dernière technologie n'est toutefois pas reconfigurable.
Quelques fonctionnalités particulières disponibles sur certains composants :
La programmation des PLD modernes (FPGA / CPLD) passe généralement par un compilateur basé sur un langage de programmation de type langage de description matériel (ou « HDL » pour Hardware Description Language) comme le ABEL. Pour faciliter la programmation, il existe aussi des langages de plus haut niveau. Les deux plus connus sont le VHDL (« V » pour « Very high speed ») et le VERILOG. Il est également possible d'utiliser OpenCL[6], plutôt qu'un VHDL, ou bien des langages de plus haut niveau que les HDL.
Il existe également des outils permettant de générer les circuits via la représentation graphique de leur circuits, différents outils tels que LabVIEW FPGA (propriétaire)[réf. souhaitée] ou IceStudio (libre, liecnce GPL2) permettent cela[7]. Ils sont généralement convertis en langage HDL avant leur synthétisation en bitstream.
Les autres langages sont ensuite traduits dans un des deux HDL — Verilog ou VHDL — avant de pouvoir être synthétisés pour le circuit. Le synthétiseur est généralement propre à chaque fabriquant, cependant, aujourd'hui, l'utilisation du logiciel libre Yosys, à l'instar de GCC pour la compilation en langage machine, tend à unifier la synthèse pour tous les types de PLD. Certains constructeurs, tels Renesas ou Cologne Chip Design, ont préféré implémenter directement les synthétiseurs de leurs FPGA dans Yosys plutôt que d'en créer de nouveaux (voir : Yosys#Formats RTL supportés).
Les FPGA sont utilisés dans diverses applications nécessitant de l'électronique numérique (télécommunications, aéronautique, transports…). Ils sont également utilisés pour le prototypage d'ASIC.
Les FPGA sont généralement plus lents, plus chers à l'unité et consomment davantage d'énergie que leur équivalent en ASIC (Application Specific Integrated Circuit). Cependant, ils ont plusieurs avantages :
Il est parfois possible de transformer directement un FPGA en une version ASIC plus rapide, moins chère et consommant moins (car les matrices de routage sont remplacées par une couche de métallisation fixe).
Plusieurs FPGA modernes possèdent la possibilité d'être reconfigurés (on parle de configuration lorsqu'il s'agit de programmation du matériel) partiellement à la volée. Ceci permet d'obtenir des systèmes reconfigurables — par exemple une unité centrale dont les instructions changent dynamiquement en fonction des besoins.
Les FPGA modernes sont assez vastes et contiennent suffisamment de mémoire pour être configurés pour héberger un cœur de processeur ou un DSP, afin d'exécuter un logiciel. On parle dans ce cas de processeur softcore, par opposition aux microprocesseurs hardcore enfouis dans le silicium. Aujourd'hui, les fabricants de FPGA intègrent même un ou plusieurs cœurs de processeur « hardcore » sur un même composant afin de conserver les ressources logiques configurables du composant. Ceci n'exclut pas l'utilisation de processeur softcore possédant de nombreux avantages. On tend donc vers des systèmes sur une puce, comme pour le microcontrôleur il y a quelques décennies, avec en plus de la logique configurable selon l'utilisateur. A la date où cet article est écrit, la mémoire des derniers FPGA est encore insuffisante pour exécuter des logiciels embarqués un peu complexes et on doit avoir recours à des mémoires externes (ROM, RAM). Cependant, la loi de Moore n'étant pas encore à bout de souffle, celles-ci devraient être intégrées à terme et suffiront à une grande partie des applications embarquées.
Les procédés technologiques de base pour les composants programmables sont les suivants :
Dans le cas des technologies à mémoires (SRAM, EEPROM, flash), la mémoire est située à côté du circuit logique proprement dit et chacun de ses bits pilote un interrupteur (transistor) de configuration du réseau logique. Dans le cas des technologies à (anti-)fusibles, ceux-ci sont directement dans le réseau logique et ont à la fois la fonction de mémoire non-volatile et d'interrupteur.
Les FPGA haut de gamme sont à la pointe de la technologie : les sauts technologiques, comme la finesse de gravure, sont souvent réalisés sur ces composants avant de passer aux microprocesseurs. En effet, la structure répétitive de la matrice logique est propice au réglage des machines de gravure microélectronique. Ainsi, les premiers composants gravés avec une finesse de 90 nm ont été les FPGA Spartan3 de Xilinx, en 2003[8].
Parmi les fabricants de tels circuits programmables, on trouve Abound Logic, Achronix (en), Anlogic, Atmel, CologneChip, Cypress, Gowin, Intel PSG (ex. : Altera), Lattice Semiconductor, Microsemi (ex. : Actel), NanoXplore (en) (en coopération avec STMicroelectronics, pour l'ESA) Nallatech (en), QuickLogic, SiliconBlue, Efinix, Tabula Inc., Tier Logic et Xilinx.