Cirina forda, le papillon empereur pâle ou défoliateur de karité, est un « papillon de nuit » de la famille des Saturniidae et du genre Cirina décrit en 1849.
L'espèce a été décrite pour la première fois par John O. Westwood en 1849 sous le nom de Saturnia forda[1],[2]. Walker en 1855, décrira la même espèce sous le nom de Perisomena semicaeca[3]. Elle a aussi été appelée Imbrasia forda avant d'être classée dans le genre Cirina[4].
Les œufs sont de petite taille et blancs. Ils sont déposés en forme d’une grosse grappe solitaire pendue à l’extrémité des petites branches de l’arbre nourricier[6]. L'éclosion se produit 30 à 34jours après la ponte. Au Nigeria, la grande majorité des œufs éclosent de mi-juin à septembre avec un pic à la mi-juillet [7].
Après un premier stade larvaire d'environ 12h au cours de laquelle les larves restent regroupées, elles se mettent ensuite à la recherche de nourriture en se déplaçant sur une seule file. les larves de 4e stade sont capables d'émettre un liquide vert qui permettrait de repousser d'éventuels prédateurs[8]. Au Bas-Congo, on trouve les larves de cette espèce de novembre à janvier alors qu'au Nigeria, on les trouve de mi-juin à septembre. La collection abusive et les feux de brousse pour éloigner les rongeurs nuisibles détruisent souvent les chrysalides présentes à la base des arbres[6].
Les larves se nourrissent de Vitellaria paradoxa (Karité). On trouve les chenilles en grand nombre sur chaque arbre. Ils peuvent provoquer une forte défoliation au Ghana et au Nigéria. En Afrique du Sud, la plante la plus consommée par Cirina forda est l'arbre Burkea africana. Les larves de Cirina forda du Bas Congo ne semblent se nourrir que de Crossopteryx febrifuga[6].
Le stade larvaire a une durée de 42 à 50 jours. Ensuite, les larves, devenues pré-nymphes rejoignent le sol mou ou le sable à la base de la plante hôte et s'y enterrent pour le stade suivant : la nymphose.
Il faut environ 6 à 7 jours pour qu'elles développent la chrysalide et restent en diapause pendant neuf mois environ[7].
Au Nigeria, la mue imaginale se produit de la fin janvier à début août mais c'est surtout entre début mai et fin juin, avec un pic à la mi-mai que l'on peut apercevoir les papillons adultes apparaitre. La ponte se déroule sur une période assez large de février à la fin août avec toutefois une majorité de la ponte entre mai et fin juillet et un pic à la fin mois de mai[7].
Ces papillons ne vivent que 36 à 48h avec une moyenne à 39,7 heures à l'état adulte[7]. Ce sont des papillons de nuit aussi ils ne sont actifs que durant la nuit de 23h jusqu'à 5h du matin[9]. Leurs cycles de vie s'adaptent surtout par rapport au cycle de vie de leurs plantes nourricières, ainsi en fonction de celles-ci, la période d'émergence différera[7].
Les adultes sont de couleur brun crème pâle avec une petite tache plus foncée sur chaque aile postérieure mais sans véritables ocettes. Il n'y a qu'une génération par an[6].
Oecophyla sp., les fourmis rouges de ce genre attaquent spécifiquement les larves[9]
Opisthoncus polyphemus, ces araignées sauteuses, vivent dans la canopée de V. paradoxa et se nourrissent des larves, tout comme certaines araignées des familles Salticidae et Thomisidae[9]
Hockeriopsis cirinae, parasite de larves de Cirina forda
Les larves sont consommées (entomophagie) au Nigeria et leur commercialisation y a même été étudiée. A cette fin, plusieurs aspects de ces larves, telles que leur composition chimiques, composition en acides gras, et aspects toxicologiques ont donné lieu à des publications scientifiques[12].
Elles sont également très populaires comme nourriture à haute quantité de protéines dans la cuisine Congolaise, d’Afrique centrale et du sud. On enlève parfois leurs viscères avant de les faire cuire, notamment si elles ont consommé des feuilles toxiques[6].
↑John Obadiah Westwood, « Monograph of the large African species of nocturnal Lepidoptera belonging or allied to the genus Saturnia », Proceedings of the Zoological Society of London, London,
↑Francis Walker, List of the Specimens of Lepidopterous Insects in the Collection of the British Museum., vol. Part VI. - Lepidoptera Heterocera, London, , 247 p., p. 1382
↑G. Beccaloni, M. Scoble, I. Kitching, T. Simonsen, G. Robinson, B. Pitkin, Adrian Hine et C. Lyal, LepIndex: The Global Lepidoptera Names Index (version 12.3, Jan 2012)., Leiden, the Netherlands, (ISSN2405-8858, lire en ligne)
↑J. A. Odebiyi, J. A. Bada, A. A. Omoloye, R. O. Awodoyin et P. I. Oni, « Vertebrate and insect pests and he-mi-parasitic plants of Parkia biblobosa and Vitellaria paradoxa in Nigeria », Agroforestry Systems, no 60, , p. 51-59
↑ abcd et ePaul Latham (photogr. Makedi kedi), Les chenilles comestibles et leurs plantes nourricières dans la province du Bas-Congo., Secon, (ISBN9780955420863)
↑ abcd et eA. Taiwo et J. olaniyan Fasoranti, « Life history notes for the Pallid Emperor Moth, Cirina forda (Saturniidae) in Nigeria », Journal of the Lepidopterists' Society, vol. 51, no 3, , p. 269-271 (lire en ligne, consulté le )
↑Adeolu T. Ande et Joshua O. Fasoranti, « Some aspects of the biology, foraging and defensive behaviour of the emperor moth caterpillar, Cirina forda (Westwood) », International Journal of Tropical Insect Science, vol. 18, no 3, , p. 177-181
↑ abcdefghi et jM. I. Muhammad et A. T. Ande, « Biotic Decimating Factors Affecting the Distribution of Cirina forda Westwood (Lepidoptera: Saturniidae)Population in Niger State, Nigeria », West African Journal of Applied Ecology, vol. 22, no 2, , p. 57-68
↑ ab et cEA Dwomoh, AY Akrofi et SK Ahadzi, « Natural enemies of the shea defoliator, Cirina forda », Tropical Science, vol. 44, no 3, , p. 124-127
↑ a et bJ. A. Odebiyi, A. A. Omoloye, S. O. Bada, R. O. Awodoyin et P. I. Oni, « Spatial Distribution, Pupation Behaviour and Natural Enemies of Cirina Forda Westwood (Lepidoptera: Saturnhdae) Around Its Host, The Sheanut Tree, Vitellaria Paradoxa C. F. Gertn », International Journal of Tropical Insect Science, vol. 23, , p. 267-272 (lire en ligne, consulté le )
↑François Malaisse, Germain Mabossy-Mobouna et Paul Latham, « Un Atlas des chenilles et chrysalides consommées en Afrique par l’homme », Geo-Eco-Trop., vol. 41, no 1, , p. 55-66