La Classe Mini est l'association française qui réunit les utilisateurs d'un type de bateau à voile (monocoque de régate), appelé "Mini" dont la taille est limitée à 6,50m. Cette classe de voilier est utilisée lors de courses au large et notamment pour la Mini Transat (Transat 6.50) ou la Mini-Fastnet. Les bateaux de la classe Mini sont répartis en deux catégories : séries et prototypes.
La classe Mini est née à la suite de l'organisation de la première Mini Transat en 1977 : cette nouvelle course au large en solitaire, créée par l'anglais Bob Salmon en réaction à la débauche de moyens des grandes courses traditionnelles, permet à des petits bateaux de 6,50 m maximum de traverser l'Atlantique en solitaire. La Transat est nommée Mini Transat pour faire référence à la très petite taille des bateaux engagés.
En 1994, l'association se scinde en deux entités : l'organisation des courses reste à « Voiles 6,50 », tandis que la gestion sportive est confiée à la classe Mini.
La classe Mini rassemble en 2009 environ 500 adhérents, dont une grande majorité de coureurs. Les adhérents sont autant des professionnels de la course au large que des amateurs.
Le conseil d'administration comporte onze membres, majoritairement coureurs ou anciens coureurs. L'association fixe les règles de course, les règles de sécurité et de jauge. Elle veille également à conserver les valeurs et spécificités de la course en 6.50.
Les bateaux de la classe Mini se partagent entre prototypes et bateaux de série. Généralement, les courses ont deux classements, un pour chaque type de bateau.
Pour être homologué un bateau de série, en plus de satisfaire à toutes les spécificités de la jauge Mini, doit avoir donné lieu à la production d'une série de dix bateaux strictement identiques produits par le même maître d'œuvre et que le chantier de construction a été visité par des représentants de la classe Mini[1].
Les prototypes sont des bateaux satisfaisant aux exigences de la jauge, mais qui peuvent être améliorés et modifiés pour améliorer leurs performances. Cette ouverture à l'innovation a fait de la classe Mini un laboratoire constant des innovations en matière de course au large. De nombreuses améliorations des bateaux de la course au large en général (mâts en carbone, quilles pendulaires etc) ont été testées sur des minis avant d'être ensuite appliquées aux plus gros voiliers.
Les détails de la jauge de la Classe Mini sont fixées par la commission technique de la classe. Elle est mise à jour pour application au 1er janvier de l'année. Les principales caractéristiques de la jauge en 2020 sont les suivantes pour les prototypes[2] :
Dimensions générales : la longueur hors appendices (balcons...), qui définit la classe, ne doit pas dépasser 6,50 mètres. Le bau (largeur maximale) doit être inférieur ou égal à 3 mètres. Le tirant d'eau ne doit pas dépasser 2 mètres. Le tirant d'air (distance entre la ligne de flottaison et le sommet du mat) ne doit pas dépasser 12 mètres. Le franc-bord doit être au minimum de 75 centimètres.
Voiles : le coureur ne peut pas disposer de plus de 7 voiles avec obligation d'emporter un tourmentin (voile d'avant utilisé par vent très fort).
Coque : des ballasts fixes sont autorisés avec un maximum de 400 kilogrammes. Les appendices (foils, safran, voile de quille...) peuvent être mobiles mais ne doivent pas dépasser les dimensions fixées pour la coque.
Sécurité : une cloison d'abordage étanche doit être installée à l'arrière de l'étrave avec une trappe permettant d'inspecter le compartiment avant. Des cale-pieds doivent être installés sur les côtés du pont de l'étrave jusqu'à l'arrière du rouf. Une trappe de survie doit être installée dans le tableau arrière. Le bateau doit comprendre un balcon avant et arrière, des filières ainsi que deux lignes de vie. Le bateau doit comprendre des réserves de flottabilité d'un volume minimum de 1 200 litres répartis dans quatre endroits.
Pour les bateaux de série, la jauge est légèrement différente pour permettre une production moins couteuse (pas de foil, matériaux de la coque, du voile de quille et de la quille imposés) et un bateau plus facile à manœuvrer (quille et safrans fixes, ballasts interdits) et à maintenir. Le tirant d'eau ne doit pas dépasser 1,6 mètre et le tirant d'air 11 mètres[2].
Pour les épreuves de course les bateaux doivent être équipés d'un posteVHF, d'une balise de détresse et d'un transpondeurAIS. Les cartes électroniques et l'utilisation de moyens de communications avec l'extérieur sont interdits (le GPS sans fonction de routage est autorisé). Le bateau doit disposer d'une ou plusieurs batteries d'une capacité globale d'au moins 200 Ah (12 volts). Elles peuvent être rechargées par différents moyens : groupe électrogène, pile à combustible, panneau solaire... Durant une course toute assistance extérieure est interdite sauf situation de détresse[2].
Différentes courses sont organisées dans l'année en Atlantique et en Méditerranée, et sont disputées soit en solitaire, soit en double. Elles sont qualificatives pour les épreuves majeures que sont la "Mini Transat" et "Les Sables - Les Acores - Les Sables". Un classement Atlantique et un classement Méditerranée sont effectués en prenant en compte la distance des épreuves (généralement entre 100 milles et 4050 milles), et le classement, ce qui engendre un coefficient.
Le programme en 2024 est le suivant :
Circuit Méditerranée (11 courses, 5045 milles):
ARCIPELAGO 6.50 (Punta Ala - Isola d'Elba - Capraia - Giannutri - Punta Ala), 180 milles en double,
100 MILLES ENTRE ILLES (Ciutadella), 100 milles en solitaire,
ROMA PER DUE 650 (Riva di Traiano - Ventotene - Lipari - Riva di Traiano), 535 milles en double,
ROMA - BARCELONA DOUBLE (Riva di Traiano - Barcelone), 490 milles en double,
ROMA - BARCELONA SOLO (Riva di Traiano - Barcelone), 490 milles en solitaire,
SOLO MED (Barcelone - Sa Ràpita - Barcelona), 700 milles en solitaire,
MASSILIA CUP OFFSHORE - TROPHÉE DUO MAX (Provence - Baléares - Barcelone), 530 milles en solitaire,
MARE NOSTRUM (Garraf - Iles Baléares - Garraf), 500 milles en double,
IMPERIA MINI SOLO (Imperia - Giraglia - Gorgona - Gallinara - Imperia), 220 milles en solitaire,
MINI BARCELONA, 300 milles en solitaire,
PALMA - MELILLA - PALMA, 1000 milles en double.
Circuit Atlantique (11 courses, 5800 milles):
PLASTIMO LORIENT MINI (Lorient - Penmarc'h - Ile d'Yeu - Lorient), 110 milles en double,
LA PORNICHET SELECT (Pornichet - Les Birvideaux - Belle Ile - Ile d'Yeu - Les Sables d'Olonne - Ile d'Yeu - Groix - Pornichet), 300 milles en solitaire,
MINI EN MAI (Quiberon - Bretagne sud - Mer d’Iroise – estuaire de la Gironde – Quiberon), 500 milles en solitaire,
TROPHEE MARIE-AGNES PERON (Douarnenez - mer d'Iroise - Bretagne Sud - Douarnenez), 220 milles en solitaire,
MINI FASTNET (Douarnenez - Rocher du Fastnet - Douarnenez), 600 milles en double,
CALVADOS - COURSE 1 (Douarnenez - Deauville), 270 milles en double,
CALVADOS - COURSE 2 (Deauville - Deauville), 300 milles en double,
CALVADOS - COURSE 3 (Deauville - Lorient), 500 milles en solitaire,
LES SABLES - LES ACORES - LES SABLES (Les Sables d'Olonne - Horta - Les Sables d'Olonne), 2600 milles en solitaire,
DUO CONCARNEAU (Concarneau - Mer d'Iroise - Bretagne Sud - Concarneau), 300 milles en double,
LA CHRONO 6.50 (Tours de l'île de Groix), 100 milles en solo ou en équipage.
La Mini Transat est organisée chaque année impaire. La prochaine Mini Transat se tiendra en 2025.
Le Championnat de France de Course au Large en Solitaire - Mini 6m50 (CFCLS) est créé en 2012. Il concerne chaque année quatre courses en solitaire du calendrier officiel établi par la Classe Mini. Ce championnat a pour objectif de valoriser les épreuves solitaires phares du circuit mini. Le titre de Champion de France de Course au Large en Solitaire - Mini 6m50 est attribué annuellement à un skipper de la catégorie "Séries" et à un skipper de la catégorie "Prototypes", pour sa participation et sa performance globale, ainsi que pour la régularité de sa participation au circuit annuel.
* Les quatre navigateurs ont le même nombre de points car ils ont participé à deux courses distinct en duo de même coefficient avec un seul bateau en course.