On peut classer les instruments de musique de manières très diverses. Dans le monde occidental de la musique savante de tradition écrite, la classification la plus anciennement employée est celle des instruments de l'orchestre. Mais il est tout à fait possible de construire d'autres catégories, par exemple les matières employées (métal, bois, pierre, etc.).
Toutefois, les ouvrages à vocation scientifique emploient en général la classification de Hornbostel et Sachs (1914), de même que la plupart des manuels pédagogiques de l'Éducation nationale française, ainsi que les universitaires. Cette classification a en effet le mérite de tenter de couvrir l'ensemble des instruments de musique du monde, et pas seulement ceux de l'Occident.
Les critères de classification des instruments de musique varient selon les points de vue, les lieux et les époques. Étudiés par l'organologie, ils dépendent de plusieurs facteurs.
On peut noter que la découverte (hors civilisation occidentale) et l’invention de nouveaux instruments ont obligé à reconsidérer au cours du temps les systèmes de classification. De même que l’introduction dans le champ orchestral de sources sonores inhabituelles (Par exemple : machine à écrire, sirènes chez Erik Satie).
La distinction entre instruments se fait selon leurs matériaux constituants dès le premier millénaire avant notre ère[1] : métal (cloche), pierre (lithophone), terre cuite (ocarina), peau (tambour), soie (cithares), bois (caisse), calebasse (orgue à bouche), bambou (flûtes)[2],[3].
La distinction entre instruments se fait selon les propriétés physiques de leurs matériaux constituants. (Traité encyclopédique Nâtya-shâstra).
La classification ternaire historique en « cordes, vents et percussions » est imaginée au tournant du Ve siècle par Cassiodore (œuvre Institutiones musicae dont la valeur symbolique religieuse qui a présidé à cette tripartition instrumentale a surtout comme but d'établir une morale chrétienne[4]) et immédiatement reprise par son parent Boèce (traité De Institutione Musica rédigé vers 510).
On se contente de classer les instruments en deux groupes selon leur volume sonore (classification binaire qui ressemble à la classification arabe[5]) :
Distinctions selon Tractatus de musica, traité de Jérôme de Moravie (ca 1250).
Distinctions selon Johannes de Muris (théoricien français, ca 1291):
Dans son Traité général d’instrumentation[7], le Belge François-Auguste Gevaert (1828-1908) a classé les instruments ainsi:
Il ajoute une quatrième classe, transversale, celles des instruments à clavier.
Le Belge Victor-Charles Mahillon publie son Catalogue descriptif (1882 à 1890).
Il ajoute des subdivisions à la classification de Gevaert en se fondant sur des principes acoustiques.
Il se caractérise par :
Johann Lemann tente de classer les cordes et flûtes extra-européennes selon l’évolution de leurs formes.
D’une nouvelle classification méthodique des instruments de musique d’André Schaeffner
Par la priorité donnée aux matériaux cette classification s’approche de l’ancien système chinois.
Systematik der Saiteninstrument par le Suédois Tobias Norlind.
Établissement d’une systématique des cordophones.
Prinzip einer Systematik der Musikinstrumente d’Hans-Heinz Dräger.
Élargissement du système Hornbostel-Sachs en procédant systématiquement à une série de questions posées dans un ordre immuable, quel que soit l’instrument.
A proposed new classification system for musical instrument par les Anglais Jeremy Montagu et John Burton.
Classification fondée sur des mots-clés simples et clairement compréhensibles par les spécialistes comme par les amateurs.
Recherches présentés au congrès de Moscou par l’ICOM (International Comitee of Museums).
Il s’agit de l’amélioration du système Hornbostel-Sachs.
Le Tchèque Pavel Kurfürst se base uniquement sur la comparaison assistée par ordinateur des ondes sonores à fin de modélisation :